3h04 de jeu, 7-6 au troisième : Gauff s’impose face à Zheng pour remporter son premier Masters
L’Américaine s’est imposée 3-6, 6-4, 7-6² face à la Chinoise en finale à Riyad, samedi.
“À 20 ans, on est invincible”
Des mots, chantés par Lorie – une référence de jeunes qui ne sont plus si jeunes –, que pourrait reprendre à tue-tête Coco Gauff. Tombeuse des numéros 1 et 2 mondiales au cours du tournoi – Aryna Sabalenka en demi-finale, Iga Świątek en poule –, l’Américaine de 20 printemps a confirmé en terminant reine du Masters avec une victoire 3-6, 6-4, 7-6² en 3h04 contre Zheng Qinwen en finale à Riyad, samedi. Le 9e titre de sa carrière en simple sur le circuit principal, le deuxième plus important derrière l’US Open 2023.
La 3e du classement WTA est ainsi devenue la plus jeune gagnante des WTA Finals depuis Maria Sharapova, 17 balais, en 2004, et la cinquième de son pays à y être sacrée après Chris Evert, Tracy Austin (1980), Martina Navrátilová – qui a pris la nationalité américaine en 1981 – et Serena Williams. De quoi mériter les félicitations, bien que sobres, et c’est un euphémisme, de son adversaire.
Félicitations, c’est ton premier trophée au Masters, je te souhaite un grand futur.
“Félicitations, c’est ton premier trophée au Masters, je te souhaite un grand futur”, a déclaré Zheng lors de la remise des trophées, après une poignée de main pour laquelle il aurait peut-être fallu prévoir des moufle, car froide. Elle qui a récemment expliqué, en conférence de presse, se refuser à se faire des amies sur le circuit. Trop sensible, elle ne se sentirait pas capable d’être à fond contre une personne dont elle serait proche, de vouloir la faire perdre alors qu’elle ne souhaiterait que sa réussite.
“Félicitations à toi”, a répliqué Gauff. “Tu as eu une saison incroyable avec la médaille d’or olympique et une finale à l’Open d’Australie (perdue contre Sabalenka). Merci à mon équipe, avec qui je passe toujours du bon temps, que je gagne ou perde.” Cette semaine, le succès a été au rendez-vous. Seule Barbora Krejčíková est parvenue à la vaincre, lors du dernier match de poule sans importance primordiale pour la native d’Atlanta qui était déjà qualifiée.
En finale, la protégée de Jean-Christophe Faurel et Matt Daly – ce dernier ayant remplacé Brad Gilbert fin septembre – a d’abord plus souvent subi que l’inverse face à la puissance de celle qui était en lice pour devenir la première championne asiatique en simple dans cette compétition. Notamment dans le rapport de force en coup droit. À 4-3 contre elle dans le premier set, ses démons sont même venus danser dans son crâne en la poussant à offrir le break avec deux doubles fautes consécutives. Fatal.
Gauff, breakée d’entrée dans les deuxième et troisième sets
En concédant son engagement d’entrée de deuxième manche, elle aurait pu prendre un énorme coup sur sur la caboche. Mais celle qui a glané le WTA 1000 de Pékin fin septembre a maintes fois prouvé qu’elle avait la tête dure. Se motivant entre les points, faisant montre d’une détermination acharnée et d’un regard possédé par la volonté, elle est parvenue à retourner la situation.
À 3-6, 1-3, elle a aligné cinq jeux consécutifs. Si elle a alors cédé son service en terminant par deux fautes directes – une de coup droit, une en revers – après avoir eu deux balles de set à 40-15, elle a rebondi dans la foulée en s’emparant de celui de son opposante pour pousser le combat au troisième round.
Au cours de celui-ci, elle a de nouveau lâché sa mise en jeu d’entrée. Avec deux doubles fautes, dont une sur la balle de break. Les dernières de ses quatre du match ; point positif pour elle, joueuse qui en a commis le plus cette saison et qui a tourné à 6,16 doubles fautes en moyenne par rencontre.
Zheng a servi pour le match
Effaçant rapidement son retard – 2-2 – en écartant deux balles de double break au passage, elle a de nouveau été distancée : 3-5. Restant solide pour forcer sa rivale du jour à servir pour la couronne la plus rutilante de sa carrière, Gauff a su profiter de quelques erreurs de Zheng pour revenir dans le coup et emmener la joute au jeu décisif. En se procurant, en vain, deux premières balles de match : à 3-6, 6-4, 6-5, 15-40, l’Étasunienne a encaissé un coup droit gagnant avant de voir son passing de revers rester dans la bande sur l’opportunité suivante.
Maîtrisant mieux ses nerfs et ses émotions, celle dont le vrai prénom est Cori est partie tambour battant dans le tie-break : six point à zéro. Avant de terminer en fanfare avec un démarrage sur les chapeaux de roues afin d’arriver à temps sur une frappe ayant pris la bande, et placer un coup droit slicé décroisé gagnant.
Geste peu orthodoxe, osé sur un échange aussi important, mais : “à 20 ans, rien n’est impossible.”