Au nom du père, Rus remporte son premier titre WTA et met fin au conte de fée de Noha Akugue à Hambourg
Arantxa Rus a gagné la finale à Hambourg (6-0, 7-6 [3]) samedi, contre la révélation Noma Noha Akugue.
Arantxa Rus n’aime pas les contes de fée qui finissent bien.
Pour sa première finale WTA, la Néerlandaise de 32 ans affrontait Noma Noah Akugue –19 printemps, 207e mondiale et wild card – qui disputait son premier tournoi sur le circuit principal.
Et, ce samedi sur la terre battue d’Hambourg, à 20 km de la ville de naissance de la “petite” poucet de l’histoire, Rus a empêché cette dernière de semer son ultime caillou blanc. Celui qui aurait tracé son chemin jusqu’au trophée. Victoire 6-0, 7-6³ en 1h45.
FIRST-EVER HOLOGIC WTA TOUR TITLE 🏆✨
— wta (@WTA) July 29, 2023
Arantxa Rus completes her dream week in Hamburg! #HamburgOpen pic.twitter.com/MoNdJ5Psww
Noha Akugue n’a gagné que 4 point sur son service dans la première manche
L’avantage, peut-être, de ses nombreuses années sur le circuit, Rus a d’abord dominé de la tête et les épaules face à une allemande quelque peu écrasée par la pression et l’enjeu. Première manche bouclée en moins d’une demi-heure en ne perdant que 12 points, dont 4 seulement sur le service adverse.
Puis, dès le début du deuxième acte, les débats se sont équilibrés. Breakée d’entrée suite un coup droit d’attaque à mi-court manqué, Rus a débreaké dans la foulée en profitant d’une double faute. Peu à peu, ce duel entre gauchères aux styles de jeu similaires – coup droit puissant, très lifté pour dicter les échanges ; revers plus à plat – a gagné en intensité, et suspense.
À 6-0 ,5-4, sur le service d’une Noha Akugue poussée par tout le stade, Rus a eu deux balles de match, non consécutives. Sur la première, elle a vu le sort la maudire avec une frappe adverse venue taquiner la bande du filet avant de retomber, de façon injouable, de son côté. Sur la deuxième, elle n’a pu redresser le service puissant, au corps, d’une “NNA” qui avait déjà écarté deux balles de match au deuxième tour face à Storm Hunter.
Fin de match entre suspense, intensité, pression et coup du sort
À 6-0, 5-5, ce fut à son tour d’être sous une pression capable de compacter le sous-marin le plus résistant au monde, en devant faire face à une balle de break. Un danger écarté, avant de voir sa jeune rivale du jour craquer lors du jeu décisif.
Si elle a concédé le mini-break dès l’entame du tie-break, Rus a ensuite profité de quatre fautes directes de Noah Akugue : trois en coup droit, une en revers. Puis, muée en muraille, la native de Delft a réussi une défense venue d’un autre monde, en cavalant aux quatre coins du court avant de terminer sur une contre-amortie, pour creuser davantage l’écart. 5-1.
Bénéficiant d’une double faute d’une opposante au visage alors au bord de la détresse pour mener 6-1, Rus a finalement terminé le travail sur sa cinquième occasion de la rencontre, suite à une amortie manquée. De quoi mettre un point final au conte de fée hambourgeois de Noha Akugue, et poursuivre l’écriture d’une belle histoire pour Rus.
Je dédie ce titre à mon père (décédé cette année).
Arantxa Rus, au bord des larmes, lors de la remise du trophée
Alors qu’elle a perdu son père cette année, la protégée de Julian Alonso – ancien 30e du classement ATP – joue le tennis le plus performant de sa carrière. 60e mondiale depuis cette semaine, son meilleur classement, elle va encore améliorer ce record personnel grâce à ce premier trophée, en atteignant officiellement le 42e rang lundi.
“D’abord félicitations Noma, tu es encore très jeune, je te souhaite le meilleur pour les prochains tournois. L’ambiance était incroyable, même si le public n’était pas en ma faveur (rires). Merci à mon équipe, qui me soutient chaque jour depuis tellement d’années. Je ne pourrai jamais assez vous remercier. Je dédie ce titre à mon père”, a déclaré la championne, en terminant son discours gorge nouée, yeux rougis, avant de soulever le trophée.
Certes, Arantxa Rus a “gâché” le conte de fée que beaucoup d’âmes tendres espéraient, mais, quand on connaît son histoire, cette fin est toute aussi belle.