Harmony Tan : « celle qui a battu Serena Williams au premier tour de Wimbledon » croit en son jeu et aux vertus de la patience
Harmony Tan et son coach Sam Sumyk se sont confiés sur la gestion de l’après exploit de Wimbledon et ce qu’ils attendent de la fin de saison.
Harmony Tan ne retrouvera pas Serena Williams au premier tour de l’US Open comme à Wimbledon mais la Française a quand même hérité de la championne du tournoi 2019, la Canadienne Bianca Andreescu.
La 111e joueuse mondiale, âgée de 24 ans, va jouer sa chance à fond mais ni son tempérament, ni son projet de carrière qui la poussent à spéculer sur un “cop-coller” de son expérience anglaise. Son coach Sam Sumyk et la joueuse française se sont confiés auprès de Tennis Majors sur la gestion de l’après exploit de Wimbledon et ce qu’ils attendent de la fin de saison.
Ne comptez pas sur Harmony Tan pour se vautrer sur le nuage de son huitième de finale à Wimbledon avec au passage cette désormais célèbre victoire sur Serena Williams au premier tour. La Française n’a pas passé son temps, depuis, à regarder le replay du match – juste quelques highlights – ni à s’imaginer qu’elle avait désormais passé un cap décisif : elle est toujours très consciente du long chemin qu’il lui reste à faire.
Surtout que le circuit ne l’a pas aidée en retirant les points de Wimbledon : au lieu d’intégrer le Top 70, elle est restée aux portes du Top 100, avec des conséquences pratiques importantes dont l’impossibilité de jouer le Masters 1000 de Cincinnati par exemple. Sa présence à l’US Open aurait dû être acquise grâce à sa performance à Wimbledon. Il lui a fallu la wild-card de la FFT pour entrer dans le tableau.
Tan : “Je ne me mets pas trop de pression”
« Je venais sur ce Wimbledon en sachant qu’il n’y avait pas de points mais c’était un Grand Chelem alors.… Maintenant, Top 70 je le serai…après… (Elle rit sans finir sa phrase) C’est comme ça. »
Son coach est, lui, un peu plus agacé par la situation car se faire gâcher une place dans le Top 100, ce n’est pas anodin. «S’il y avait eu des points à Wimbledon, on serait dans nos temps de passage si on raisonne en termes de classement. Moi c’est pas trop mon truc mais il y a un système d’entrée dans les tournois qui fait qu’on est obligé d’y penser. Elle a fait quatrième tour mais elle a perdu des places… A l’arrivée, voilà…»
«C’était pour pénaliser Wimbledon, poursuit-il, mais Wimbledon s’en est très bien sorti. En revanche la WTA et l’ATP ont pénalisé leurs propres joueuses et joueurs. La mesure a été prise à côté de la plaque. Et puis ce changement de classement, ça aurait pu aussi faire du bien à son ego. Ça n’aurait pas fait de mal. Car l’ego peut être ton ennemi mais il peut parfois aussi être un sacré allié. Il y a des gens à qui ça fait du bien. »
“Le retrait des points était pour pénaliser Wimbledon mais Wimbledon s’en est très bien sorti, en revanche la WTA et l’ATP ont pénalisé leurs propres joueuses et joueurs”
Sam Sumyk
La veille de notre discussion, Tan venait de s’incliner au deuxième tour du WTA 125k de Concorde (USA) malgré quatre balles de match face à l’Américaine Katie Volynets (4-6, 6-0, 7-6). Depuis, elle a perdu d’entrée à Vancouver face à l’Australienne Maddison Inglis (7-6(3), 1-6, 6-1) avant de sortir des qualifications à Cleveland mais de chuter au premier tour contre la Danoise Clara Tauson (6-3, 6-1).
Un retour sur le circuit un peu compliqué. Mais i n’est pas dû à un souci de digestion post exploit : Tan, qui n’avait prévu que « trois ou quatre jours off » après Londres, a ainsi contracté le Covid-19 dans la foulée de Wimbledon et a involontairement dû couper un mois. « Je devais partir sur un Challenger en Lettonie mais je ne me sentais pas très bien deux ou trois jours avant le vol et c’était le covid. »
“hyper contente d’avoir eu cette wild card pour l’US Open”
Résultat : une semaine hors service. L’équipe décida ensuite de tirer avantage de la situation et d’effectuer un bloc d’entraînement jusqu’à la reprise sur le ciment américain. Alors forcément, remettre la machine compétition en route n’a pas été si simple que ça.
« Je n’étais pas très bien, hyper fatiguée, pendant une semaine mais ça m’a aussi permis de faire une bonne dizaine de jours d’entraînement chez Nathalie Tauziat à Biarritz. C’est un endroit où je me sens très bien, je m’y entraîne depuis que j’ai 18 ans. Je suis repartie avec l’envie de reprendre la compétition après n’avoir pas pu faire de matches depuis Wimbledon. »
« J’avais envie d’arrêter de m’entraîner car là ça faisait un peu long ! Je suis hyper contente d’avoir eu cette wild card pour l’US Open car je savais que beaucoup d’autres filles pouvaient aussi l’avoir. Mais je ne me mets pas trop de pression : chaque tournoi est différent, je vais prendre les choses match après match et on verra bien comment ça va se passer. »
En fait, c’est tout le temps très dur : c’est dur d’y arriver, c’est dur d’avoir du succès et c’est dur de rester en haut de l’affiche.
Sam Sumyk
Il n’est jamais facile de garder la dynamique après un exploit, d’éviter une décompression ou un vilain coup de pression. Mais il n’y a pour le moment pas de prise de tête à chercher côté Tan : c’est juste le métier qui rentre.
« C’est toujours dur d’enchaîner », confirme Sumyk. « En fait, c’est tout le temps très dur : c’est dur d’y arriver, c’est dur d’avoir du succès et c’est dur de rester en haut de l’affiche. Les paramètres, les raisons, varient : quand tu as beaucoup de succès, tu as des soucis qui sont autres que quand tu es dans le processus de développement pour obtenir du succès. Il faut être encore plus vigilant quand ça marche bien : tu es moins à l’écoute, tu fais moins attention aux détails parce que parfois on tombe un peu dans la suffisance, on est content. »
« C’est normal, c’est humain, poursuit-il, et puis on ne peut pas être non plus au taquet en permanence. Très peu de gens sont ‘obsédés’ par l’exigence, l’excellence, d’être toujours le meilleur, par le fait d’apprendre. Ce n’est pas fait pour tout le monde le fait de déconnecter. Le problème, c’est que maintenant le niveau est tellement haut qu’il faut avoir un niveau d’obsession élevé. »
Tan va seulement disputer son deuxième grand tableau de l’US Open : elle avait remporté la wild card de la FFT lors d’un play-off en 2018 puis disputer les qualifications en 2019 et 2021. Elle ne l’avait jamais disputé en juniors. « L’ambiance m’avait surprise la première fois ! En plus je jouais face à Eugenie Bouchard qui était encore très solide à ce moment-là et il y avait tellement de monde, pour elle. Le court était rempli et j’étais étonnée des Américains qui n’arrêtaient pas de parler en même temps, de boire des bières. Tu as l’impression d’être à un match de foot. »
“Ne pas s’enflammer avec Wimbledon”
L’anecdote rappelle qu’elle est encore novice à ce niveau du jeu, donc les attentes doivent suivre ce pragmatisme. Sumyk approuve : « Il ne faut pas s’enflammer avec Wimbledon car c’est quand même un moment particulier sur une surface particulière. Si on peut faire ça sur toutes les surfaces, c’est qu’on a bien évolué. Wimbledon, c’est derrière. C’est bien, c’était une super expérience, mais on essais plutôt de bosser et d’évoluer. »
De toute manière, Wimbledon n’a rien changé à l’état d’esprit de la joueuse. « Après le tournoi, j’étais juste contente. Je ne pensais pas que ça allait prendre autant d’importance. J’ai l’habitude de jouer sur des Challengers, pas face à des grandes championnes en Grand Chelem. Alors les réactions après le premier tour, je n’avais jamais vu ça ! Je n’ai pas des attentes énormes, je n’en ai jamais eues dans les tournois et je ne pense pas que les gens me regardent de manière différente désormais.»
L’apprentissage… des photos avec les fans
Reconnue au club du tournoi de Concorde, Tan était même surprise qu’on lui demande une photo. « J’aime bien rester dans mon monde et je ne suis pas très sociable de base (elle rit). Du coup ça fait bizarre ! Comme je viens des tournois ITF et Challengers, je n’ai pas l’habitude du tout de ce genre de choses. Ce n’est que depuis cette année que je me suis lancée sur les tournois WTA uniquement donc ça change un peu. Rien à voir. »
Sumyk, lui, y voit une contrainte ihtéressante. « Je pense qu’elle apprécie, qu’elle aime bien mais qu’il y a peut-être encore un petit malaise, de la timidité, avec tout ça. En général si on s’intéresse à toi, c’est parce que tu fais des choses bien. Ce serait bien qu’elle s’y fasse car ça voudra dire qu’elle joue bien ! Cela fait partie du deal et elle l’acceptera. Tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec tout ça mais tu peux quand même apprécier. Et puis il n’y a pas de mal à sympa avec les gens qui te demandent une photo et te font un compliment. »
Cette « zen attitude » est peut-être aussi la force de Tan sur le long terme, même si le manque d’ambition apparent peut étonner au premier abord. « Déjà il faut respecter sa façon de voir les choses », explique son coach. « Et ensuite ça peut être une chose assez saine d’être plutôt très concentrée sur la préparation, le processus, l’évolution, les moyens à se donner que d’avoir les yeux rivés sur ‘je dois gagner’. »
« Être celle qui a battu Serena à Wimbledon est une expérience fantastique : elle a un peu vécu ce qu’on peut ressentir pour une grande finale sans le trophée à la fin, juste la victoire de prestige face à une adversaire de légende dans une atmosphère folle. C’est bien pour elle, pour sa carrière, pour son développement. C’est magnifique d’avoir vécu ça, ce sont des moments très privilégiés ! »
Je n’avais jamais enchaîné les matches comme ça contre de très bonnes joueuses donc ça m’a quand même permis de voir que je pouvais. Et puis une deuxième semaine en Grand Chelem…
Harmony Tan
Comment se servir alors de cette deuxième semaine de Wimbledon pour solidifier les progrès accomplis et être propulsée vers les prochains ? C’est sans doute la grande question de l’été et de l’automne de Tan. Sans tomber dans la nostalgie, il y a forcément des choses à aller puiser dans la façon dont elle a traversé cette semaine londonienne. Que garde-t-elle finalement de cette aventure ?
« Je n’avais jamais enchaîné les matches comme ça contre de très bonnes joueuses donc ça m’a quand même permis de voir que je pouvais. Et puis une deuxième semaine en Grand Chelem… Je ne l’avais pas espérée à Wimbledon car je n’avais pas beaucoup d’expérience sur gazon mais je voulais quand même en faire une cette année, comme je l’avais dit à mes coaches en début de saison. Je ne pensais juste pas que ça allait être là ! Cela a été une super expérience, de jouer sur un grand court : jouer sur le central pour ton premier Wimbledon, ça n’arrive pas tous les jours. Finalement j’ai été le dernier match de la carrière de Serena sur ce tournoi-là. C’est un super souvenir !»
Un beau souvenir, pas un tremblement de terre. La validation, simplement, de choses qu’elle a toujours soupçonnées : son avenir dans ce sport se jouera vera l’avant, dans l’offensive. Des quelques vidéos d’elle qu’elle a vu passer sur les réseaux sociaux, c’est ce qu’elle a retenu : pas une surprise, juste un constat.
Se détacher du résultat immédiat
Oui, ce jeu tout en variation peut la propulser loin, à condition de le développer sans concession. « Je ne me suis pas surprise parce que c’était exactement la façon dont je jouais mais après ça fait toujours bizarre de se voir. Je pense que ce jeu peut emmener loin car il y a encore quelques joueuses qui jouent comme ça sur le circuit, des filles comme Ons Jabeur et Daria Kasatkina qui varient beaucoup. Mais il faut que j’arrive à performer un peu plus dans ce que je fais et c’est ce qu’on est en train de travailler en ce moment. »
L’idée reste de se détacher autant que possible des résultats immédiats afin de ne pas perdre de vue la mission principale du moment. « L’objectif est quand même de progresser encore plus dans mon jeu offensif parce que j’ai encore un peu de mal dans ce mode de jeu. Je sais que si jamais j’arrive à être plus offensive, alors mon classement augmentera d’ici la fin de l’année. Il faut que je passe un cap, surtout dans la façon dont je pense. »
« C’est plus dans la tête je pense, car techniquement on sait toutes jouer au tennis à ce niveau-là, mais c’est vraiment le fait de se dire ‘il faut que j’y aille maintenant’. Les filles sont hyper constantes et solides du fond du court donc c’est très compliqué. Elles sont hyper rapides sur les côtés maintenant, elles courent assez bien et donc peuvent te passer assez rapidement. Il faut que je progresse beaucoup plus physiquement, j’ai une marge assez énorme (rire). J’ai encore l’impression d’apprendre énormément et je sais que mon jeu n’est pas encore à maturité. »
“En faire une guerrière pacifique” (Sumyk)
Sam Sumyk, lui aussi, sait que le projet demande du temps mais il a parfaitement en tête l’objectif de jeu à atteindre, si possible avec déjà un cap passé et assimilé d’ici la fin de saison. « Grosso modo, j’aimerais bien en faire une guerrière pacifique, comme dirait Dan Millman. Cela pourrait correspondre à sa personnalité. Être plus conquérante. Oser. L’audace paie toujours. Avoir de la prise de risque. Ce qu’il manque encore un peu dans son jeu, mais tout en gardant sa variété, son petit coup de patte, son feeling à elle. Je m’attends à ce qu’on continue d’évoluer : ça ne marchera pas toutes les semaines mais qu’on avance. J’aime avoir le sentiment qu’on avance tout le temps, qu’on est dans l’apprentissage, avec la mentalité du débutant. »
Harmony Tan n’a, de toute manière, jamais vraiment navigué à vue. Elle s’est glissée sans souci dans la vision de Sumyk. C’est cet instinct et cette lucidité qui l’avaient d’ailleurs poussée en fin de saison passée à faire appel à l’ancien coach de Vika Azarenka, grâce à l’intermédiaire de son préparateur physique Laurent Laffite.
Même si aujourd’hui je suis au même classement que l’année dernière, j’ai l’impression d’être meilleure en tant que joueuse
Harmony Tan
« Je lui avais justement demandé de l’aide en lui disant que je sentais que mon tennis stagnait. Je ne savais pas comment faire pour évoluer donc j’ai fait appel à lui et finalement ça a déclenché quelque chose d’autre. Même si aujourd’hui je suis au même classement que l’année dernière, j’ai l’impression d’être meilleure en tant que joueuse. J’ai vraiment jeté une bouteille à la mer en le contactant. Sam, c’était le bon timing et un peu de chance aussi, mais parfois il en faut. Je me disais que si je ne trouvais pas de solution j’allais stagner tout le temps comme ça. Je sentais qu’il y avait mieux à faire mais je ne savais pas comment. »
La mère de Tan : ‘si tu n’investis pas, tu n’auras jamais un retour.’
Un préparateur physique, deux coaches : Tan a fait le pari d’investir sur sa carrière et entend continuer. « Ma mère m’avait dit : ‘si tu n’investis pas, tu n’auras jamais un retour.’ C’est vrai que c’était un risque énorme au début, car financièrement, sur le circuit ITF, tu ne gagnes rien du tout. Mais à chaque fois que j’ai investi, j’ai vu qu’il y avait un retour.
« Même si ça ne prend pas tout de suite, ça prendra plus tard si tu bosses bien. De moi-même je n’avais pas autant de confiance en mon jeu et mon projet pour investir de cette façon, mais ce sont mes parents qui m’ont vraiment poussée. »
« Ils ont été réfugiés de guerre, donc ils ont toujours foncé. Et c’est vrai qu’ils y croyaient un peu plus que moi à ce moment-là ! Surtout ma mère qui m’a dit qu’elle me donnait un budget grâce à des appartements et une maison qu’elle avait vendus pour me financer : elle m’a dit que c’était comme si elle investissait dans mes études, mais là c’était dans le tennis. A la base, elle voulait investir dans mes études. »
Il y a tellement de filles qui jettent leurs coaches au bout de quelques mois, même sans leur dire parfois…
Harmony Tan
Une décision pas franchement dans l’air du temps où les projets longs et les envies d’investissement sur des experts reconnus n’ont plus trop le vent en poupe, le tout remplacé par le concept du coach Kleenex. « Sam m’apporte énormément, parce qu’il a une expérience de dingue. C’est rare d’avoir un coach de ce calibre. En plus il est français donc ça m’arrange. Et puis, ça fait sept ans que je m’entraîne avec Nathalie qui m’a fait aussi fait énormément évoluer. J’aime bien rester avec la même personne, si ça se passe bien. Il y a tellement de filles qui jettent leurs coaches au bout de quelques mois, même sans leur dire parfois…»
Un discours qui fait sourire Sumyk, alors que le coach avait fini par croire que ces temps étaient révolus. « C’est aussi une des raisons pour lesquelles c’est intéressant pour moi de travailler avec elle. En plus du fait que je n’avais encore jamais entraîné une joueuse française, et jamais ce type de jeu tout en finesse, en toucher et en timing où le paramètre puissance n’est pas présent.
« Mais, sans être prétentieux, je sais qu’il faut un peu de temps. Ce n’est pas le cas en ce moment où il suffit d’un mauvais tournoi pour se faire virer. Je n’ai jamais vu ça avant. C’est comme ça… Il n’y a pas vraiment de loyauté, de fidélité, mais c’est aussi à l’image de notre société : il faut tout, tout de suite. Harmony, elle, a compris. Elle a toujours fonctionné de cette manière, et ça fait du bien de retrouver cette valeur-là. J’ai toujours travaillé comme ça avec toutes mes joueuses, on me laissait du temps mais maintenant je vois bien que c’est impossible et c’est même ridicule. Il vaut mieux en rire. »
Harmony Tan, que ce soit sur les courts de Wimbledon ou sur ceux bientôt de l’US Open sait d’où elle vient, et sait que son jeu n’est pas une ligne droite à dévaler mais un puzzle à assembler, alors elle ne va porter son exploit de Wimbledon comme une croix pendant les mois à venir : zéro chance qu’elle se lasse d’être « celle qui a battu Serena Williams au premier tour de Wimbledon ». « Je serai toujours contente d’en parler parce que c’est quand même la meilleure victoire de ma carrière pour l’instant et ça ne s’oublie pas. Surtout quand c’est en plus une première sur un central. » Jusqu’à la prochaine !