Swiatek : “Mon histoire ne ressemble pas à celle de beaucoup d’autres athlètes et ce n’est pas un problème.”
Iga Swiatek a partagé son histoire dans un essai pour The Players Tribune. L’histoire d’une adolescente timide qui a réussi à remporter des tournois du Grand Chelem.
Iga Swiatek, avant l’Open d’Australie, a écrit un essai dans les colonnes de The Players Tribune dans lequel la Polonaise se penche sur son adolescence et sur son chemin vers le succès. Une route pas forcément linéaire mais qui l’a enrichie.
“Mon histoire ne ressemble pas à celle de beaucoup d’autres athlètes et ce n’est pas un problème,” a écrit la numéro 1 mondiale.
Dans ce document intitulé “L’histoire d’une Polonaise introvertie”, elle se confie sur cette partie de sa personnalité.
“Pour être honnête, la nuit, je rêvais d’être une petit peu plus normale dans des situations sociales. A un moment de ma vie, j’étais si introvertie que parler aux gens représentait un véritable défi. Jusqu’à mes 17 ou 18 ans, c’était compliqué pour moi de regarder quelqu’un dans les yeux. Je détestais que ça le soit, ce n’était pas une sensation de ne pas réussir à créer des liens. Avec certaines personnes, mon esprit était juste vide, je ne savais pas quoi dire. Le blabla quotidien n’est pas naturel pour moi.”
Venant de Pologne, gagner un Grand Chelem représentait quelque chose de lointain puisqu’elle est la première polonaise à avoir remporté un tel tournoi lors de Roland-Garros en 2020. Elle en compte désormais trois dans son palmarès.
“Rien ne peut vous préparer à remporter un Grand Chelem, surtout quand vous êtes une introvertie comme moi. et qui vient d’un endroit ou personne ne vous imagine avoir du succès dans le tennis. Après Roland-Garros, les choses sont restées plutôt normales en France mais quand je suis rentrée en Pologne, c’était tellement différent.”
“Mais c’est amusant la manière dont la mémoire fonctionne parce que quand je me remémore ma première victoire à Roland-Garros et le trajet en voiture dans Varsovie trois jours plus tard, je ne me souviens pas vraiment de l’atmosphère folle, la médaille, la cérémonie ou encore les paparazzis. Je me souviens surtout de mon père conduisant la voiture, de le regarder et de voir un grand sourire sur son visage. Il y a toujours cru, et même avant moi, ce qui en fait soit un super père, soit quelqu’un de complètement fou – ha ha.”
Quand j’ai vu Ash (Barty), wow, j’ai compris que vous pouviez faire les choses différemment
Iga Swiatek
La numéro 1 mondiale a également rendu un vibrant hommage à celle qui occupait cette position dans le classement WTA, il y a moins d’un an, l’Australienne Ashleigh Barty.
“Quand j’ai vu Ash (Barty), wow, j’ai compris que vous pouviez faire les choses différemment. Quand vous êtes au coeur de cette aventure, visant l’excellence, vous pouvez parfois vous dire ‘Ok ça suffit.’ Vous êtes en contrôle, tout du long, personne d’autre ne pilote à votre place et parfois la meilleure solution est d’en avoir rien à foutre honnêtement. Je suis désolé d’être vulgaire mais s’il y a un secret à mon succès de l’année dernière, c’est de m’accorder la liberté de n’en avoir rien à faire de ce que les autres pensaient.”
“Cela m’a menée à gagner un autre Grand Chelem, puis un troisième et à devenir numéro 1 mondiale. Quand désormais, je me sens un petit peu moins sûre de moi, je repense à cela.
Je me sens plus confiante à l’aube de cette nouvelle saison car je sens que j’ai déjà réalisé quelque chose de génial
Iga Swiatek
La joueuse de 21 ans possède plus du double de points au classement que sa dauphine, la Tunisienne Ons Jabeur. Elle aborde donc une saison où elle va devoir défendre beaucoup de ces points mais ce n’est pas quelque chose qui la fait douter ou perdre confiance.
“Je me sens plus confiante à l’aube de cette nouvelle saison car je sens que j’ai déjà réalisé quelque chose de génial. Je ressens déjà que j’ai rendu les gens fiers dans mon pays et que j’ai changé des choses. Je veux continuer à utiliser ma voix et son influence pour parler des problèmes en Pologne comme cela de la santé mentale. C’est toujours quelque chose d’inhabituel de faire de la psychothérapie et j’espère contribuer à changer cela.
La Polonaise jouera dés lundi à l’Open d’Australie et sera confrontée à l‘Allemande Julie Niemeier.