Steve Simon (WTA) : l’affaire Peng « va au-delà du business, c’est le bien (contre) le mal »
Le président de la WTA, Steve Simon, a confirmé jeudi soir sur CNN que le tour féminin était prêt à toutes les conséquences économiques d’un désaccord avec les autorités chinoises sur le sort de Peng Shuai.
Passée la phase de la sidération et peut-être de la prudence, la WTA a pris toute sa part dans les prises de paroles publiques sur le sort de la joueuse Peng Shuai, disparue depuis que son compte Weibo a affiché un post accusant un ancien politique de son pays de viol, il y a deux semaines.
Par communiqué, puis dans les colonnes du New York Times, le président de l’instance organisatrice du tennis féminin mondial a exigé une enquête non entravée sur les allégations de Peng Shuai, ainsi que des preuves concrètes de sa liberté de mouvement et sa sécurité personnelle.
Alors que la mobilisation autour du sort de la joueuse chinoise s’accroît sur les réseaux sociaux, Simon a confirmé sur la chaîne d’information américaine CNN, jeudi, que la WTA avait fait de ce dossier une affaire de principe et que les accords de partenariat juteux passé des opérateurs chinois jusqu’en 2030 ne pesaient d’aucun poids dans cette situation.
Il faut pouvoir agir dans ce monde en fonction de ce qui est bien et ce qui mal, point à la ligne. On ne fera pas de compromis.
Steve Simon (WTA)
« Trop souvent, dans des affaires de ce genre, le business, la politique et les affaires de gros sous dictent leur loi, a dit Steve Simon. Mais quand une jeune personne (comme Peng Shuai) a la bravoure de mettre en avant des allégations de ce type, avec pleine conscience des conséquences annoncées, on ne peut pas ne pas la soutenir et demander justice. Il faut pouvoir agir dans ce monde en fonction de ce qui est bien et ce qui mal, point à la ligne. On ne fera pas de compromis à ce sujet. On va mettre tout ce qui est business de côté, gérer les difficultés qui nous attendent, parce que cette affaire est plus grande que le business. »
En anglais dans le texte (à partir de 6’05 dans la vidéo) : “There’s too many times, in our world today, when we get into issues like this, we let business, politics, money dictate what’s right and what’s wrong. When we have a young person who has the fortitude to step up and make these allegations, knowing full well what the results of that are going to be, for us, to not support that and demand justice as we go through it, we have to start as a world making decisions based upon what’s right or wrong, period. We can’t compromise that and we’re definitely willing to pull our business and deal with all the complications that comes with it, because this is bigger than the business.”
Peng Shai n’est joignable par personne et ne communique plus depuis que son post du 2 novembre a été posté puis retiré des réseaux sociaux chinois. Serena Williams, Andy Murray et Naomi Osaka comptent parmi les personnalités qui ont soutenu Peng à travers le hashtag #WhereIsPengShuai.