Gauff : “Je me répète à moi-même de m’amuser sur le court”

En conférence de presse après son succès contre Aryna Sabalenka, Cori Gauff est revenue sur le match, avant d’enchaîner sur son futur affrontement avec Ashleigh Barty, son état d’esprit et ses ambitions.

Coco Gauff at Rome in 2021 Coco Gauff at Rome in 2021 © REUTERS

Du haut de ses 17 ans, Cori Gauff, princesse du tennis, a fait tomber la récente reine de Madrid. Sacrée en Espagne samedi dernier, Aryna Sabalenka n’enchaînera pas avec une couronne romaine. La Biélorusse a été vaincue – 7-5, 6-3 en 1h30 – par une Américaine très solide du fond de court pour résister à sa puissance, et la contrer.

“Je pense que je me mets 10 sur 10”, a répondu la jeune prodige en conférence de presse. “J’ai bien joué tout au long du match. Parfois, face à elle, vous êtes constamment en défense alors il faut un peu se démener. Je crois avoir pratiqué un tennis intelligent aujourd’hui (jeudi).”

Après Sabalenka, place au quart de finale royal face à Barty

Athlète explosive semblant infatigable, Gauff a toujours su poser problèmes à la force de frappe de Sabalenka. L’an passé, elles se sont affrontées deux fois. Gauff s’est imposée  – 7-6, 4-6, 6-4 – à Lexington, avant que Sabalenka ne prenne sa revanche – 1-6, 7-5, 7-6 – à Ostrava.

“Pourquoi les duels avec Aryna me font jouer mon meilleur tennis ? Je n’ai pas exactement la réponse. Elle met une forte intensité dès le premier point du match, alors je dois m’assurer de réussir à gérer ça pour mettre encore plus d’intensité. Je crois que nous sommes simplement deux féroces compétitrices, nous donnons tout ce que nous avons jusqu’au dernier point. Quand vous l’affrontez, c’est une dure à cuire. Mais en dehors du court, elle adorable. En tant que fan, je crois que nos rencontres feraient partie de celles que je voudrais voir.”

En quarts de finale, la surnommé “Coco” a désormais rendez-vous avec la numéro un mondiale Ashleigh Barty pour la première fois de sa carrière. Battue par Aryna Sablenka en finale à Madrid, l’Australienne a enchaîné avec des succès contre Yaroslava Schvedova puis Veronika Kudermetova dans la “cité éternelle”.

“Ça va être génial pour situer mon niveau”, s’est enthousiasmé Gauff. “C’est la numéro 1 mondiale. Je n’aurai aucune pression. Je vais simplement aller sur le court et donner mon maximum. (…) C’est une joueuse très intelligente. Elle va me faire des coups piégeux, notamment avec son slice (de revers). Elle adore la terre battue. Je n’ai pas encore eu le temps de réellement penser à ce match, j’ai d’abord un double (avec Kudermetova) à jouer aujourd’hui (jeudi). Après ça, je regarderai les observations que mon père va préparer (sur Barty) afin de mettre quelque chose en place pour demain.”

“J’essaie de profiter de la pression”

Si les plans tactiques doivent encore être peaufinés, la native d’Atlanta sait déjà quel état d’esprit elle veut conserver. Certes, pour venir à bout de l’actuelle meilleure joueuse du monde, il faut être sérieuse. Mais pas trop.

“On travaille sur le fait de me relâcher un peu plus”, a-t-elle confié. “J’abordais mes matchs trop sérieusement. Maintenant, j’essaie vraiment de profiter de la pression, et du moment. Aujourd’hui (jeudi), je me suis répété à moi-même de m’amuser sur le court, même quand la situation était stressante, à 6-5 dans le premier set par exemple. Je pense que je dois tout faire pour prendre du plaisir dans ces moments-là, parce que, en vieillissant, je souhaiterai sûrement pouvoir aller dans le passé pour les revivre.”

Bossant sur cet aspect avec son papa-entraîneur, la 35e du classement WTA apprécie également le son d’autres voix pour bien enregistrer les conseils. Être sûr d’aller dans la bonne direction.

“Oui, ça peut parfois être compliqué de travailler avec son père”, a-t-elle reconnu devant les journalistes. “Ce que nous faisons, c’est aller chercher des seconds avis, venants de l’USTA (l’équivalent américain de la FFT) ou de Pat Mouratoglou (elle s’entraîne régulièrement à la Mouratoglou Tennis Academy). Jusqu’ici, ça nous a beaucoup aidé. Mon père me dit les bonnes choses, mais parfois c’est bien de l’entendre d’une autre façon, de la part de quelqu’un d’autre. C’est mon père et mon coach, je suis tout le temps avec lui.”

Je leur ai prouvé qu’ils avaient tort

Une façon de procéder tournée vers un objectif : aller le plus haut possible. Questionnée sur sa performance de Wimbledon 2019, où elle a atteint les huitièmes de finale à 15 ans en éliminant au passage Venus Williams, Coco Gauff n’a pas caché son ambition.

Oui, je suis heureuse de ma progression (depuis Wimbledon 2019)”, a-t-elle déclaré. “Évidemment je veux aller encore plus loin. Je ne serai pas satisfaite tant que je n’aurai pas atteint mes objectifs. Au moment de ce Wimbledon, certains disaient que j’avais eu un coup de chance, que je ne reproduirai plus jamais ce genre de résultat. Je pense que j’ai donné tort à tous ces gens. Et je vais continuer à leur prouver qu’ils se sont trompés.”

Titrée à Linz en octobre 2019 puis de nouveau huitième de finaliste en Grand Chelem, à l’Open d’Australie 2020, la petite princesse du tennis actuel entend bien montrer sa capacité à se coiffer de couronnes. A Rome, il lui faudra pour ce faire secouer une Ashleigh Barty solidement assise sur le trône de la WTA.

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