Naomi Osaka, s’exprimant pour la première fois depuis Roland-Garros : “C’est OK de ne pas être OK”
Par une lettre ouverte pour le Time Magazine, Naomi Osaka s’est exprimée pour la première fois depuis la polémique de Roland-Garros.
Un mois après son boycott des conférences de presse à Roland-Garros, une décision entraînant une polémique puis son retrait du tableau avant son deuxième tour suivi d’un forfait à Wimbledon, Naomi Osaka s’est exprimée pour la première fois. Par écrit. Pour le Time Magazine, la championne japonaise a rédigé une lettre ouverte.
Naomi Osaka n’a jamais voulu lancer une révolte
Beaucoup craignaient que Naomi Osaka ait ouvert une “boîte de Pandore” pouvant amener d’autres joueurs à questionner leur relation avec la presse et prendre la même décision. La numéro 2 mondiale a expliqué que son intention n’avait jamais été de tourner ses collègues contre les médias. Elle voulait simplement lancer un dialogue pour trouver une meilleure façon de tenir les conférences de presse.
“L’une de leurs principales craintes était que je puisse créer un précédent dangereux, mais, à ma connaissance, aucun joueur de tennis n’a manqué une conférence de presse depuis”, a-t-elle écrit. “Mon intention n’a jamais été d’inspirer une révolte, mais plutôt de poser un regard critique sur notre travail et voir si nous pouvions en améliorer les conditions.”
Elle a senti de la pression pour la pousser à révéler ses symptômes
Osaka a été claire, elle n’a pas apprécié le fait que Roland-Garros et la presse aient questionné ses symptômes. Elle espère désormais que le sport de haut niveau puisse s’améliorer dans la protection des athlètes, particulièrement des plus fragiles.
“Dans mon cas, j’ai senti énormément de pression pour que je révèle mes symptômes – parce que la presse et le tournoi ne m’ont pas crue.”, a-t-elle détaillé. “Je ne souhaite ça à personne, et j’espère que nous pourrons trouver des améliorations pour protéger les sportifs, surtout les plus fragiles. Et je ne veux plus jamais devoir révéler mes antécédents médicaux. Je demande donc à la presse de respecter un certain niveau d’intimité et d’empathie la prochaine fois que nous nous rencontrerons.”
“Je suis naturellement introvertie et je ne cherche pas à être sous le feu des projecteurs”, a-t-elle ajouté. “J’essaie souvent de me pousser à m’exprimer pour défendre ce qui me semble juste, mais cela se fait au prix d’une grande anxiété. Je ne me sens pas à l’aise à l’idée d’être désormais la porte-parole ou la figure de proue de la santé mentale des sportifs, car c’est encore très récent pour moi et je n’ai pas toutes les réponses. J’espère que les gens peuvent s’identifier et comprendre que c’est OK de ne pas être OK, et c’est aussi OK d’en parler. On peut être aidé, et il y a généralement une lumière au bout du tunnel.”
Elle a hâte d’être aux Jeux olympiques
Désormais, la Nipponne aux quatre titres du Grand Chelem a rendez-vous avec les Jeux olympiques, dans son pays. “Après avoir passé les dernières semaines à me ressourcer en passant du temps avec mes proches, j’ai eu le temps de réfléchir, mais aussi de regarder vers l’avenir”, a-t-elle confié.
“Je ne pourrais pas être plus excitée de jouer à Tokyo. Les JO, en eux-mêmes, sont un évènement spécial, mais l’opportunité de jouer devant le public japonais est un rêve devenant réalité. J’espère pouvoir les rendre fiers.” Entre temps, l’organisation des Jeux a malheureusement décrété le huis clos en raison de la pandémie de Covid-19…