La présidente de la WTA ouvre la porte aux demandes d’Osaka
L’Américaine Micky Lawler, présidente de la WTA, affirme dans Tennis Magazine que le forfait de Naomi Osaka à Roland-Garros a mis en lumière la nécessité de mieux préparer les joueuses à leur notoriété.
Sa parole est rare mais elle l’a confiée à Tennis Magazine, qui réalisé dans son n°517 un grand dossier sur l’avenir du tennis féminin. Micky Lawler, présidente de la WTA, y réagit pour la première fois au tremblement de terre qu’a été, ce printemps, le forfait de Naomi Osaka à Roland-Garros. L’Américaine a ouvert la porte à la demande principale de la Japonaise, qui consiste à ne plus généraliser les conférences de presse pour préserver la santé mentale des joueuses.
« Je pense que les joueuses de tennis, et les sportives en général, n’ont pas le même développement que les autres, argumente Micky Lawler. Le tennis est un monde isolé, assez solitaire. Souvent, les filles ne vont pas à l’école pendant leur adolescence, et leur développement humain se passe en isolement. »
« Lorsqu’elles arrivent sur le circuit WTA et qu’elles connaissent un développement aussi important que celui de Naomi, je pense qu’il n’y a parfois pas assez de travail en équipe, afin de mesurer et jauger les décisions. Les joueuses sont encore très jeunes et n’ont pas la maturité nécessaire. C’est très dur, ce n’est pas quelque chose qu’on apprend en un claquement de doigts. »
« Ce que nous avons appris du cas Naomi à Roland-Garros, c’est qu’il faut peut-être changer les choses. Ce n’est peut-être pas nécessaire d’avoir des conférences de presse après chaque match. Nous devons nous demander s’il y a des choses à améliorer, pour moi la réponse est oui. »
Le Masters à Shenzhen « sur de mauvais rails »
La présidente de la WTA ne précise pas si un travail commun est entrepris avec la tenante du titre de l’US Open pour aboutir à ces changements. Compréhensive, Lawler regrette cependant que le fil des événements ait débouché sur un forfait d’Osaka à Roland-Garros et tient des propos proches de ceux de la FFT, qui avait désapprouvé la décision d’Osaka de boycotter les conférences de presse.
« Avec le recul, je pense qu’on aurait pu prendre des dispositions un peu différentes. Peut-être qu’elle ne s’est pas aperçue que plein de gens étaient prêts à l’aider. Car tout le monde était prêt à le faire, aussi bien a FFT que la WTA. »
Dans ce long entretien, Micky Lawler confirme que la tenue du Masters féminin à Shenzhen est « sur de mauvais rails. » « Va-t-on pourvoir organiser le Masters ? Pfff… On essaie. On ne sait pas. Nos partenaires à Shenzhen essaient de travailler avec le gouvernement chinois. » Pour l’instant, l’événement ne figure plus au calendrier 2021 de la WTA après l’annulation de tous les tournois de fin de saison en Asie.
Lawler confirme aussi le réchauffement des relations entre l’ATP et la WTA. « Depuis 2021, nous travaillons côte à côte en ce qui concerne le marketing, le graphic design, la fan base. Nous travaillons aussi à une application commune. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour créer de la valeur commune pour les fans. » Elle n’évoque pas, cependant, une possible fusion.