Naomi Osaka à propos des combats sociétaux : “Je ne me tairai pas”

Dans une tribune écrite dans le New York Times, le 21 décembre, Naomi Osaka souhaite défendre la position des sportifs dans les luttes raciales, notamment avec le mouvement Black Lives Matter qu’elle a beaucoup soutenu.

Naomi Osaka, Breonna Taylor mask Victoire de Naomi Osaka contre Misaki Doi (JAP) : 6-2, 5-7, 6-2

“Tais-toi et joue. C’est souvent le message”. Dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, redevenu central depuis le décès de George Floyd en mai dernier, Naomi Osaka a souhaité apporter son soutien aux sportifs qui s’engagent, dans une tribune publiée dans les colonnes du New York Times ce lundi 21 décembre. Elle prend notamment l’exemple de LeBron James, l’un des plus engagés aujourd’hui, et qui l’a beaucoup inspiré depuis 2012.

“LeBron, le militant, a attiré mon attention pour la première fois en 2012. Lui et ses coéquipiers du Miami Heat ont posté des photos d’eux en sweatshirt pour protester suite au meurtre de Trayvon Martin, un adolescent noir non armé en Floride qui portait un sweatshirt lorsqu’il a été mortellement abattu par George Zimmerman, un bénévole de la surveillance du voisinage.”

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“LeBron est férocement courageux dans son soutien indéfectible à la communauté noire. Il est inébranlable, franc et passionné. Sur le terrain ou au micro, il est tout simplement inarrêtable et une source d’inspiration. Il est dévoué à son métier, mais tout aussi dévoué à sa communauté.”

La joueuse japonaise, victorieuse de l’US Open cette année, ne comprend pas pourquoi les musiciens, écrivains ou acteurs peuvent exprimer leurs opinions pendant que les sportifs sont systématiquement critiqués quand ils le font. Pourtant, quand ils n’exercent pas leur passion, ce sont des citoyens à part entière.

“Lorsque nous ne nous sommes pas sur le terrain, nous vivons dans le même pays que les autres. Et comme beaucoup d’athlètes aujourd’hui peuvent en témoigner, cela signifie que nous sommes soumis aux mêmes injustices et inégalités qui ont conduit au meurtre de personnes qui nous ressemblent, mais qui ne bénéficient pas des mêmes protections que celles offertes par notre renommée, notre accès et nos systèmes de soutien.”

Une lutte sans faille

En septembre dernier, à New York, Naomi Osaka avait porté sept masques différents jusqu’en finale de l’US Open, avec le nom de sept victimes raciales différentes. Son engagement auprès du mouvement BLM avait ému l’opinion publique. Comme LeBron James, de nombreux sportifs se sont déjà battus pour leurs droits. Muhammad Ali, ancien boxeur décédé en 2016, en fait partie.

“Muhammad Ali a passé des décennies à se faire le porte-parole de la justice, même après avoir été condamné à cinq ans de prison pour avoir refusé d’être enrôlé en raison de ses croyances religieuses. Lors des Jeux olympiques de 1968 à Mexico, Tommie Smith et John Carlos ont été hués lorsqu’ils ont levé leurs poings gantés de noir sur le podium, et ont ensuite fait face à des vagues de critiques de la part du public et des médias lorsqu’ils sont rentrés chez eux aux États-Unis.”

Dans le monde du tennis, Frances Tiafoe, Cori Gauff ou encore Milos Raonic ont aussi apporté leur soutien au mouvement Black Lives Matter. Osaka est finalement sûre d’une chose : le combat continue et elle ne lâchera jamais.

Frances Tiafoe - Roland-Garros 2020

“Aujourd’hui, compte tenu de la couverture télévisuelle que nous recevons et de notre importance sur les médias sociaux, les athlètes disposent de plateformes plus vastes et plus visibles que jamais. À mon avis, cela signifie également que nous avons une plus grande responsabilité de nous exprimer. Jouer au tennis et me taire, c’est non.”

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