Andreescu encore blessée : “Je pourrais pleurer toutes les larmes de mon corps”
Bianca Andreescu s’est accrochée, malgré une blessure à l’orteil, pour finir son huitième de finale à Montréal, perdu contre Ons Jabeur jeudi (6-7, 6-4, 6-1). La Canadienne n’a toutefois pas caché sa frustration d’être à nouveau blessée.
“J’en ai marre d’abandonner.” Bien évidemment, cela lui a traversé l’esprit. Mais Bianca Andreescu avait envie, pour une fois, de ne pas se laisser dicter sa conduite par son corps. Touchée à un orteil, une douleur qui s’est accentuée dans le deuxième set, la Canadienne n’a pu pleinement défendre ses chances jusqu’au bout contre Ons Jabeur jeudi à Montréal. La tête de série numéro 2, tenante du titre de l’Open du Canada, s’est finalement inclinée en trois manches face à la Tunisienne en huitième de finale (6-7, 6-4, 6-1).
Déjà gênée par un orteil douloureux pendant la première manche, ce qui a nécessité l’intervention du kiné à l’issue de celle-ci, Andreescu a réveillé au beau milieu du deuxième set une douleur apparue “il y a quelques jours”. Celle de trop pour tenir la distance face à la joueuse en forme du circuit féminin, tête de série numéro 13 cette semaine au Québec. “C’est très gonflé, a révélé Andreescu en conférence de presse après la rencontre. Ça faisait mal sur beaucoup de frappes. J’ai essayé de ne pas le montrer. Elle s’en est servie. Elle a joué le feu dans le troisième set. Elle ne m’a rien donné. J’espère que ça ira avec mon orteil pour les prochains tournois.”
Victime de pépins physiques réguliers depuis deux ans, y compris lors de sa folle saison 2019, Andreescu avait déjà abandonné en finale de Miami et avait déclaré forfait avant son quart de finale à Strasbourg cette année. D’où sa détermination à aller au bout, devant son public, même si les supporters de Jabeur étaient les plus bruyants sur le Court central ce jeudi. “C’est juste super décevant parce qu’il y a toujours quelque chose, et je ne sais pas. Je ne comprends pas.”
Andreescu : “Je ne veux parler à personne, pas répondre à ces questions”
Désabusée, Andreescu s’est contenue devant les journalistes pour masquer au mieux son émotion. Mais elle n’a pas caché son envie de l’évacuer, si seulement elle avait la possibilité de se retrouver seule face à elle-même. “Ça craint de devoir faire ces conférences de presse après une défaite comme ça parce que je suis de la pire humeur possible. Je ne veux parler à personne, pas répondre à ces questions. Sans vouloir offenser quiconque. J’essaie de rester positive là. Je sais que demain est un autre jour. J’espère que ça ira. Mais là, maintenant, je suis tellement frustrée, je pourrais pleurer toutes les larmes de mon corps.”
La Canadienne, émue au sortir de son succès contre Harriet Dart pour son entrée en lice mardi, a néanmoins cherché à relativiser ce qui lui arrive. “Je dois d’abord prendre conscience que ce n’est que du tennis, a soufflé Andreescu. J’ai seulement 21 ans. Oui, j’ai déjà gagné ce tournoi, et je sais que j’aurais pu le remporter de nouveau. Mais parfois c’est la merde et tu dois avancer. C’est la vie. Je suis en bonne santé. Il y a cette histoire avec l’orteil, mais au moins je ne me suis pas tordue la cheville ou quelque chose comme ça. Je veux juste voir le positif. C’est vraiment dur parce que je n’ai pas beaucoup joué cette année, pas gagné autant que je le voulais. Il y a tant de choses super tristes qui se passent. Je sais que je vais rebondir.”
C’est devenu sa spécialité, par la force de l’habitude. Andreescu avait remporté l’Open du Canada et l’US Open au sortir de périodes d’absence dues à des blessures. Alors elle se projette facilement sur ce qui vient au lieu de s’apitoyer sur son sort. “Dieu merci il y a un autre tournoi la semaine prochaine. Il y a tant de tournois que nous pouvons jouer, juste rebondir. C’est la beauté du tennis. J’espère que tout ira bien avec mes orteils et que je pourrai m’aligner à Cincy.” Avec l’espoir que son corps lui y laisse un peu de répit. Rien que pour savoir ce que ça donnerait de jouer tout un tournoi sans avoir à se soucier d’autre chose que son tennis.