Krejcikova : “Je ne veux pas être oubliée dans l’ombre de Swiatek, Sabalenka et Rybakina”
Alors que les discussions tournent majoritairement autour de Swiatek, Sabalenka et Rybakina, Krejcikova estime mériter davantage de reconnaissance.
En février, Iga Swiatek semblait inarrêtable. Elle enchaînait les 6-0, les 6-1 pour rouler sur ses adversaires. De quoi remporter le titre à Doha et aller en finale à Dubaï, ou elle est tombée sur un mur. Sans réussir le crash-test. Défaite 6-4, 6-2 face à une Barbora Krejcikova au meilleur de sa forme. Avec Elena Rybakina et Aryna Sabalenka, la Tchèque – déjà tombeuse de la Polonaise à Ostrava en octobre – s’est imposée comme l’une des trois seules femmes à avoir vaincu la numéro 1 mondiale depuis l’US Open.
Pourtant, au moment d’évoquer les forces en présence, Krejcikova est rarement citée. “Quand je regarde les réseaux sociaux, on ne parle que d’Iga, Aryna et Elena”, a-t-elle répondu pour la WTA après sa victoire contre Madison Keys au troisième tour à Miami. “Que dois-je faire d’autre ? Comment dois-je à nouveau le prouver (qu’elle peut être classée aux côtés de ces trois concurrentes) ?”
On ne parle que d’Iga (Swiatek), Aryna (Sabalenka) et Elena (Rybakina).
Barbora Krejcikova
Certes, au classement, la native de Brno est relativement loin de ces trois rivales. Actuellement 13e, elle pointe à cinq rangs de Rybakina – qui serait encore plus haut avec les points de son sacre à Wimbledon -, et onze de Sabalenka – gagnante de l’Open d’Australie – dauphine d’une Swiatek tenante du titre à Roland-Garros et à l’US Open.
En mai 2022, juste avant Roland-Garros dont elle était la reine sortante, Krejcikova s’était présentée en numéro 2 mondiale. Son meilleur classement. Seul hic, elle reprenait alors la compétition après une absence de trois mois en raison d’une blessure à l’épaule. En manque de rythme, peut-être revenue un peu trop tôt pour défendre ses points, elle avait perdu sa couronne d’entrée, contre une Diane Parry très solide.
Je veux être reconnue. (…) Je mérite plus de crédit.
Barbora Krejcikova
En recherche de sensations et de son meilleur niveau, elle a fini par toucher au but. En octobre, elle a soulevé deux trophées consécutifs, à Talinn puis Ostrava, ses cinquième et sixième en carrière en simple sur le circuit principal. En battant au passage – outre Swiatek – Rybakina. “Cette semaine (à Miami), je suis encore là, je vais de nouveau prouver que je peux faire partir de ce top 3”, a-t-elle ajouté. “Je veux aussi être citée. Je veux être reconnue, je pense que je le mérite. J’ai eu beaucoup de succès sur le circuit, et on ne m’en accorde pas assez de crédit.”
“C’est une grosse motivation”, a-t-elle poursuivi. “Je ne veux pas être oubliée dans l’ombre de ces trois grandes joueuses. Elles jouent toutes vraiment très bien, mais je crois que moi aussi. Je pense mériter plus de reconnaissance de la part des médias. Je suppose que je vais devoir gagner plus de match pour prouver à tout le monde que, moi aussi, je suis là.”
Je pense avoir une grosse chance contre elle (Aryna Sabalenka, en huitième de finale à Miami).
Barbora Krejcikova
Pour tenter d’allier les actes à la parole, elle a justement rendez-vous avec Sabalenka sur le dur du WTA 1000 floridien. Si elle reste sur une défaite contre cette dernière à Indian Wells – la Biélorusse allant jusqu’en finale, perdue devant Rybakina – elle peut néanmoins s’appuyer sur sa victoire face à elle lors de son parcours triomphal à Dubaï, grâce à son sens tactique, ses variations et sa qualité de contre.
“Je suis impatiente (de jouer ce match)”, a-t-elle déclaré. “Elle est au sommet actuellement ; la dernière gagnante en Grand Chelem. Son tennis est vraiment intéressant, et j’aime jouer contre elle parce que ses coups sont parmi les plus rapides du circuit. Elle est très agressive. C’est une belle opportunité, je crois que mon tennis aussi progresse. Je pense avoir une grosse chance contre elle.” Avec l’affirmation de ces ambitions, Barbora Krejcikova a déjà en partie atteint son but : la voilà sous le feu des projecteurs. À elle de gagner pour rester dans la lumière.