Héroïque depuis le début de la semaine, l’Ukrainienne Yastremska est en finale à Lyon
Après un nouveau match renversant, l’Ukrainienne Dayana Yastremska, contrainte de fuir son pays la semaine passée, s’est qualifiée pour la finale du tournoi de Lyon ce samedi.
Son “cœur est en Ukraine” pendant que “son corps et son esprit sont à Lyon, à lutter sur le court”. C’est ce que Dayana Yastremska expliquait mardi, après son premier tour héroïque remporté face à Ana Bogdan, 3-6, 7-6, 7-6 en sauvant deux balles de match. Dix jours après deux nuits passées dans un parking sous-terrain avec sa petite sœur avant de fuir son pays, à la demande de leurs parents restés sur place, l’Ukrainienne est en finale du WTA 250 de Lyon. Grâce à une nouvelle victoire épique.
Gagnante 7-6, 4-6, 6-4 en 2h33 contre Sorana Cirstea, 30e mondiale et tête de série numéro 2, Yastremska est passée par toutes les émotions ce samedi. “Je dois prendre le temps de saisir ce que je ressens”, a-t-elle déclaré au moment de l’interview sur le court, drapeau jaune et bleu sur les épaules. “Je ne me rends pas compte de ce qui arrive. Après tout ce qui s’est passé, je suis en finale. Quand j’ai perdu le deuxième set après avoir eu un break d’avance, je pensais que c’était fini pour moi. Mais le public m’a poussée.” Une interview conclue par deux mots, en français : “Merci beaucoup !”
Une nouvelle victoire héroïque
Menée 4-1 dans la première manche, la joueuse de 21 ans, invitée par les organisateurs, est parvenue à accrocher le jeu décisif, grâce à un débreak à 4-2 et deux balles de sets écartées à 6-5. Avec autorité, d’une paire de revers long de ligne. Dans le tie-break, elle a bouclé l’affaire dès sa première occasion. A 6-5, par un retour gagnant plein d’autorité laissant sa rivale du jour impuissante.
Dans la foulée, à coups de frappes puissantes, l’actuelle 140e mondiale a enfoncé le clou. Break d’entrée, 3-0. Mais la machine s’est enrayée. Opposée à une Roumaine cherchant à la contrer, Yastremska, à l’aise pour réussir des merveilles en revers, a régulièrement été poussée à la faute en coup droit. Au point de ne remporter qu’un seul des sept jeux suivants, et de voir le second round s’envoler par la même occasion.
Lors du dénouement, imposant son rythme, patronne sur le court, elle s’est tout de suite détachée. 4-1 en sa faveur. Puis, à 5-3, au moment de servir pour le match, le bras s’est quelque peu tendu. Malgré trois balles de match – non consécutives -, elle a cédé son service sur la troisième balle de débreak du jeu, face à une Cristea très appliquée à réussir ses retours. A fleur de peau, ne parvenant plus à gérer ses émotions après être passée à deux doigts de la victoire, la jeune femme n’a pu retenir sas frustration : sa raquette a volé.
Fin de match sous haute tension
Une perte de nerfs passagère rapidement effacée. Dès le jeu suivant, débuté par une double faute de son opposante, l’Ukrainienne a plié la partie. En terminant sur un dernier coup gagnant pour exploiter tranquillement une amortie mal sentie de Cirstea. Dayana Yastremska – 21e mondiale en janvier 2020, à 19 ans, puis suspendue pour dopage avant d’être blanchie la saison passée – a désormais rendez-vous dimanche avec Shuai Zhang, 33 ans et 64e du classement WTA.
En cas de victoire, elle soulèverait son quatrième trophée sur le circuit principal, le premier depuis 2019. De quoi réchauffer, un peu, le cœur de ses parents, qui lui “manqu[ent] tellement”, luttant actuellement avec la vie dans un pays où siffle un autre type de balles. Dans la ville d’Odessa, l’une des cibles imminentes de l’armée russe.