Linda Fruhvirtova : “Je veux aller beaucoup plus haut”
Cruellement battue au deuxième tour à Indian Wells après avoir manqué une balle de match, Linda Fruhvirtova n’en demeure pas moins l’une des révélations de l’année écoulée. Nous l’avons rencontrée en Californie.
Comme elle le dit lors de cet entretien qu’elle nous a accordé en exclusivité à Indian Wells, Linda Fruhvirtova essaie d’apprendre à chaque défaite : elle aura donc sans doute beaucoup d’enseignements à tirer de son élimination particulièrement cruelle vendredi au deuxième tour d’Indian Wells, où elle a été sortie par l’Ukrainienne Anhelina Kalinina 4-6, 6-4, 7-5 après avoir mené 5-2 et obtenu une balle de match au troisième set.
Voilà qui n’enlève rien aux progrès récents de la jeune Tchèque de 17 ans (elle aura 18 ans le 1er mai), qui s’était révélée l’an passé à Miami en atteignant les huitièmes de finale. Un stade qu’elle a aussi atteint en début d’année à l’Open d’Australie, devenant d’ailleurs la plus jeune joueuse à rallier la seconde semaine à Melbourne depuis Coco Gauff en 2020.
Désormais classée 53e mondiale, Linda Fruhvirtova nous le dit sans détour : elle veut aller beaucoup plus haut.
La saison a très bien commencé pour vous avec ce huitième de finale en Australie. Le top 50 est désormais dans votre viseur. Qu'est-ce que cela vous inspire pour la suite ?
Pour être honnête, atteindre les huitièmes de finale à l’Open d’Australie ou le top 50 n’est pas une fin en soi. Parce que je ne veux pas m’arrêter là. Je veux aller plus loin. Bien sûr, ce sont des résultats marquants mais ma priorité, c’est surtout de continuer à progresser. Donc comme je veux aller plus haut, mon état d’esprit actuel, c’est surtout que j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir.
Considérez-vous que les défaites comme un levier utile de progression, aussi douloureuses peuvent-être parfois ?
Je suis encore très nouvelle sur le circuit, 2023 sera ma première saison complète sur le circuit et il faut vraiment s’adapter au tennis des joueuses qui est très différent du tennis que l’on voit chez les juniors (catégorie dans laquelle elle a été numéro 2 mondiale en 2021, Ndlr). Donc oui, clairement, il y a des matches que j’ai perdus et qui m’ont vraiment aidés à en gagner d’autres plus importants. Il faut savoir tirer profit de l’expérience née de ces grands matches joués dans de grandes occasions, contre de bonnes joueuses. C’est quelque chose dont j’ai toujours besoin.
Pouvez-vous par exemple nous parler de votre défaite face à Garbiñe Muguruza l'an dernier au deuxième tour de l'US Open (6-0, 6-4) ?
C’était malgré tout un bon résultat de sortir des qualifications et de passer un tour à l’US Open mais j’ai vraiment eu la sensation que j’aurais pu faire mieux. J’ai appris mes leçons de ce match et constaté ce que j’avais à améliorer. Son niveau de jeu, la vitesse de ses coups, la puissance… C’était vraiment une bonne chose pour moi de vivre ça parce que c’est une chose de voir des joueuses comme elle à la télé, c’en est une autre de les affronter surtout dans de telles occasions.
Avec qui faites-vous principalement vos débriefings d'après-match ? Avec votre père, avec Patrick Mouratoglou ou est-ce un travail global d'équipe ?
Il y a toujours plus d’une personne derrière le succès. Patrick m’aide depuis que je suis très jeune et mes parents ont toujours été à mes côtés – ce sont eux qui passent le plus de temps avec moi et à qui l’on doit donner le plus de crédit. Il s’agit d’un travail d’équipe et il faut toujours rester ouvert à tout pour apprendre.
Votre petite sœur, Brenda, n'est pas là à Indian Wells mais elle était avec vous à l'Open d'Australie et sera certainement avec vous très souvent dans le futur. Etes-vous prête à l'éventualité d'affronter souvent en match quelqu'un dont vous êtes aussi proche ?
C’est déjà arrivé chez les juniors. Nous nous sommes même rencontrées trois fois d’affilée en finale de tournois juniors en 2021 (deux victoires pour Linda dont une par abandon, une victoire pour Brenda, Ndlr) et il n’y a pas à se plaindre, c’est plutôt une bonne chose. C’est sûr que le fait de se retrouver face à face n’est pas la chose la plus confortable au monde, surtout quand il s’agit d’une finale. Mais c’est comme ça.
En Australie, Brenda n’était pas là en raison des limitations liées à son âge (Brenda Fruhvirtova aura 16 ans le mois prochain, Ndlr). Mais oui, en effet, il faut s’attendre à la voir souvent dans le futur.