La foudre “Saba” sur New York : premier US Open pour Sabalenka, victorieuse d’une superbe finale face à Pegula

A l’issue d’une finale magnifique, Aryna Sabalenka a fini par faire craquer une valeureuse Jessica Pegula, battue 7-5, 7-5 en 1h53 ce samedi. La Biélorusse remporte son troisième titre du Grand Chelem, son premier à l’US Open.

Aryna Sabalenka US Open 2024 trophée © Seth Wenig/AP/SIPA

On a craint pour elle, pendant quelques minutes, que les fantômes de l’an dernier allaient revenir la hanter, ceux-là même qui lui avaient fait perdre une finale qu’elle avait en mains face à une autre Américaine classée tête de série numéro 6, Coco Gauff. Mais non, pas cette fois. Ces fantômes, Aryna Sabalenka les a chassés, en même temps qu’elle a repoussé la magnifique résistance de Jessica Pegula, auteur d’une belle remontée dans les deux sets mais finalement battue 7-5, 7-5 en 1h53 à l’issue d’une finale dames de haute volée, ce samedi à l’US Open.

Aryna Sabalenka, grande favorite de cet US Open, aura donc tenu son rang jusqu’au bout et conquis son troisième titre du Grand Chelem, le premier à New York après ses deux remportés en Australie, en 2023 et 2024. Sabalenka est d’ailleurs la cinquième joueuse seulement à réussir le doublé Open d’Australie/US Open la même saison après Steffi Graf (1988-89), Monica Seles (1991-92), Martina Hingis (1997) et Angelique Kerber (2016). La patronne des courts en dur, pas de doute, c’est elle.

Entre les deux joueuses (sur)dominantes d’une tournée nord-américaine dont elle s’était partagées les lauriers – victoire à Toronto pour Pegula, victoire à Cincinnati pour Sabalenka… aux dépens de Pegula (6-3, 7-5), le combat a été tel qu’on pouvait l’imaginer : âpre, tactique, parfois violent et finalement à l’avantage de la Biélorusse, plus puissante et plus expérimentée que son adversaire qui disputait, à 30 ans, sa toute première finale majeure.

une finale de haute volée, pleine de vie et de rebondissements

Mais Pegula a été à la hauteur de l’événement, c’est peu de le dire. Elle a été superbe de bravoure et de résilience pour revenir de 5-2 à 5-5 dans la première manche, puis surtout de 3-0, balle de 4-0 dans la deuxième manche à 5-3 en sa faveur. C’est à ce moment-là que Sabalenka a été grande, et que le douloureux souvenir de l’an passé lui a peut-être servi, aussi : au lieu de s’écrouler mentalement comme elle l’avait fait face à Gauff, elle a gardé la tête haute, repris ses esprits et finalement terminé en trombe pour remporter les quatre derniers jeux de cette finale, à l’issue de laquelle on la vit chavirer de bonheur et d’émotion.

Une finale jouée toit fermée (en raison de la pluie) qui aura été extrêmement plaisante à suivre, pleine de vie, de rebondissements, d’échanges supersoniques et par ailleurs intéressante sur un plan tactique. Jessica Pegula a rivalisé sur le plan du pourcentage de points gagnés derrière sa première balle (65% pour les deux joueuses) tout en étant mise au supplice, en revanche, derrière une deuxième balle un peu “faiblarde” (21%). C’est sans doute ce qui lui a coûté plusieurs doubles fautes mal placées dont une qui a donné une balle de premier set à son adversaire, à 6-5.

Cette balle de premier set, Sabalenka l’a transformée grâce à une amortie de revers, comme un symbole de sa palette de coups bien plus riche qu’on ne veut bien lui reconnaître, même s’il est vrai qu’elle la dissimule souvent derrière sa puissance dévastatrice. Mais face aux répliques de Pegula, qui lui a rendu coup pour coup et qui a souvent fait des merveilles en retour, il a bien fallu que la Biélorusse cherche d’autres solutions. Et c’est dans le petit jeu, paradoxalement, qu’elle en a souvent trouvées.

Cela dit, ne nous y trompons pas : c’est bel et bien grâce à son extraordinaire force de frappe qu’Aryna Sabalenka, malgré tout, est allée chercher son titre. Au total, elle a réussi 40 coups gagnants (contre 17), et souvent dans des moments très importants : on pense notamment à ce revers long de ligne pour sauver une précieuse balle de break à 5-5, dans le premier set, et stopper ainsi une hémorragie de trois jeux encaissés ; ou encore à cette accélération de coup droit magistrale pour s’offrir le débreak à 5-4 au deuxième set.

C’en était trop pour Pegula, qui allait finir par craquer sans avoir grand chose à se reprocher hormis, peut-être, quelques petites fautes bêtes à des moments où elle était en mesure de prendre le dessus. Au final, elle aura perdu, peut-être, pour avoir joué moins en action qu’en réaction. Mais elle aura perdu, surtout, parce qu’il y avait en face la meilleure joueuse du monde sur dur, une bête de compétition qui a, semble-t-il, définitivement apprivoisé son émotivité à fleur de peau.

Il fallait être solide, vraiment, pour surmonter le drame personnel qui l’a touchée en mars dernier avec le suicide de son ex-compagnon Konstantin Koltsov, en marge du tournoi de Miami. Et aussi pour surmonter les difficultés sportives traversées durant l’été avec une douleur récalcitrante à l’épaule qui l’avait conduite à “zapper” Wimbledon puis les Jeux Olympiques.

https://www.youtube.com/watch?v=eNS-e455igM

Aryna Sabalenka est revenue de tout, a assumé ses choix et peut désormais se dire qu’elle avait fait les bons. Quatrième joueuse seulement à enchaîner les titres à Cincinnati puis à l’US Open la même saison après Kim Clijsters en 2010, Serena Williams en 2014 et Coco Gauff l’an dernier, la numéro 2 mondiale va réduire l’écart qui la sépare encore d’Iga Swiatek au classement. Compte tenu de l’état de fatigue affiché par cette dernière à New York, et de la suite d’un programme (sur dur et indoor) a priori plus favorable à la Biélorusse, il n’est pas exclu que l’on retrouve la reine “Saba” d’ici la fin de l’année. Mais laissons-la d’abord savourer…

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