“Je ne faisais que pleurer” : Swiatek évoque le choc de la retraite de Barty
Ashleigh Barty a quitté la scène alors qu’elle était au sommet du jeu, à 25 ans. Laissant la place de n°1 mondiale libre pour Iga Swiatek.
L’arrivée d’Iga Swiatek au sommet a été pour le moins inhabituelle. La Polonaise avait atteint la deuxième place mondiale en mars, surfant notamment sur sa demi-finale à l’Open d’Australie, mais elle restait à bonne distance d’Ashleigh Barty, incontestable leader.
Ce fut le moment choisi par Barty pour choquer le monde du tennis en annonçant sa retraite. A 25 ans, la n°1 mondiale dominait largement le circuit et semblait vouée à ajouter d’autres Majeurs à sa collection après Roland-Garros, Wimbledon et l’Open d’Australie.
Barty laissait un vide au sommet du jeu
Barty, aussi atypique hors du court que sur le court, a ainsi décidé le 23 mars 2022 que les exigences du circuit ne lui convenaient plus. “J’étais en larmes. Je ne faisais que pleurer”, se souvient Iga Swiatek, l’actuelle n°1 mondiale. “Cela peut sembler étrange, mais j’étais tellement perdue et choquée de voir Ash, 25 ans, mettre un terme à sa carrière.”
La retraite de Barty a eu un effet direct sur la carrière de Swiatek.
“La situation était confuse parce que je n’étais n°2 mondiale que depuis trois jours.” Toutes les meilleures joueuses du monde rêve de devenir un jour la n°1 mondiale, mais s’y retrouver projeter de manière si soudainement de manière inattendue a forcément été un peu difficile à assumer pour la Polonaise.
“J’ai toujours pensé qu’on prenait sa retraite à 32 ans quand le corps ne pouvait plus suivre. En plus j’étais convaincue qu’Ash était, de loin, la meilleure joueuse à ce moment là. Je ne parvenais pas à comprendre. Je me demandais si elle était malheureuse.”
Swiatek a largement prouvé qu’elle méritait le trône
Swiatek n’a pas seulement comblé le vide laissé au sommet du jeu, elle a totalement pris possession du rôle de patronne. Son niveau de jeu et ses résultats incroyables depuis sa prise de pouvoir ont largement confirmé qu’elle méritait la couronne. Il n’y a pas de doutes non plus sur le fait que Swiatek aurait fini par prendre le pouvoir sur le circuit même si Barty n’avait pas arrêté. Il reste en revanche fort dommage que les deux championnes n’aient pas eu le temps d’installer cette rivalité sur la durée.
Cette expérience de patronne, avec la pression qu’elle impose, a désormais permis à Swiatek de comprendre un peu mieux pourquoi Barty a dit stop. “J’avais déjà mieux compris en écoutant ses explications à l’époque, mais maintenant oui je la comprends encore plus.”
“On a toutes ces idées dans la tête de ce qu’un athlète devrait être, du fait de l’influence de nos parents, de ce sport, des médias. Mais en écoutant Ash, je me suis dit ‘wow, c’est possible de faire les choses différemment.’ Même si on est sur ce chemin ambitieux de l’excellence, parfois on peut dire ‘ça suffit'”. On est en contrôle, personne d’autre ne conduit.”
“J’ai lâché prise”, swiatek
“Si je dois donner une raison à mon succès de l’année passée, c’est le fait de m’être donné cette liberté de ne pas m’occuper de ce que les autres pensaient. C’est pour ça que j’ai encore gagné en Grand Chelem et que je suis toujours n°1 mondiale : j’ai lâché prise. Et je me force à m’en souvenir à chaque fois que je perds un peu confiance.” Voilà sans doute une conséquence inattendue de la retraite de Barty : les leçons données à celle qui allait prendre sa suite.