Indian Wells : Andreeva récolte un deuxième WTA 1000 de suite et a déjà tout d’une très grande

Mirra Andreeva a donné une leçon de panache à Aryna Sabalenka en finale du WTA 1000 d’Indian Wells. Le phénomène est lancé.

Mirra Andreeva Indian Wells 2025 (© Mark J. Terrill/AP/SIPA) Mirra Andreeva Indian Wells 2025 (© Mark J. Terrill/AP/SIPA)

Extraordinaire, tout simplement. Mirra Andreeva, plus jeune finaliste à Indian Wells depuis Kim Clijsters en 2001, a bouclé, dimanche sur un coup droit gagnant décroisé, un tournoi stratosphérique à Indian Wells en envoyant Aryna Sabalenka rejoindre Iga Swiatek dans les doutes. En trois sets (2-6, 6-4, 6-3), la joueuse de 17 ans a totalement mangé le cerveau de la n°1 mondiale, l’acculant à la faute, l’encourageant à jouer faux.

Incapable de se sortir du piège tendu, Sabalenka a coulé. Andreeva, elle, a décroché son deuxième titre de suite en WTA 1000 après celui conquis à Dubaï avec une revue d’effectif impressionnante grâce à des victoires non seulement sur Sabalenka et Swiatek mais également sur Elena Rybakina et Elina Svitolina. Plus rien n’empêche de lister son nom parmi les favorites de tous les grands titres à venir.

Tendue dans le premier set, Andreeva faisait soudain bien ses 17 ans printemps, surtout avec cette balle envoyée de rage dans le public, mais c’est à partir du deuxième set qu’elle a affiché ce qui doit en faire une patronne en devenir. Elle a gardé la tête froide et passé la vitesse supérieure, révoltée à l’idée de se faire étrillée une cinquième fois en six rencontres par Sabalenka. Quand elle fait le break pour mener 2-1, c’est la fin d’une série de 18 balles de break envolées pour elle face Sabalenka cette saison. Et ce dimanche ce fut le déclic : elle n’allait quasiment plus rien rater ensuite.

Andreeva est déjà une immense contreuse mais depuis quelques semaines elle s’est en plus trouvé un service qui va donner des sueurs froides au circuit. 80% de premières balles dans le deuxième set, l’air de rien. Et puis à part le break lâche à 1-1 dans la manche décisive, elle a sorti la muraille pour protéger ce soup face à la puissance adverse. En face, Sabalenka a été poussée à replonger dans ses vieux démons : elle a forcé encore et encore – et donc raté – en tentant le passage en force mais s’est cassé les neurones sur la science du jeu adverse. Parce qu’Andreeva, elle court ! Dimanche, sa défense a créé la brèche avant que son opportunisme dans l’attaque ne boucle l’affaire encore et encore. Elle joue juste, sans arrêt, avec une longueur de balle diabolique et une capacité déroutante à jouer toutes les vitesses.

Conchita Martinez, finaliste ici en 1992 et 1996, a décidément fait un énorme travail déjà pour dompter le caractère de feu d’Andreeva qui avait tendance ses deux dernières saisons à lui coûter déjà cher. Mais c’est dans le volume de jeu et la variété de ses options qu’on voit combien la gamine, bien entourée, est déjà devenue grande. On notera aussi le travail physique important opéré en un an pour ajouter des muscles et donc de la lourdeur de balle à une joueuse qui manquait encore un peu de saignant l’an passé dans ses accélérations.

Victorieuse de Sabalenka en quarts de finale du dernier Roland-Garros, elle a marqué d’énormes points en Californie face à des rivales qu’elle devra battre pour aller chercher un titre du Grand Chelem. A 17 ans, celle qui est devenue la première ado depuis Bianca Andreescu (2019) à s’imposer ici, a aussi pour elle de n’avoir pas encore appris la peur de l’échec ni le poids de la pression.

Cela devrait changer alors qu’elle est devenue la plus jeune joueuse en quatre décennies à s’offrir la n°1 et la n°2 mondiale avant même ses 18 ans. Andreeva est aussi la plus jeune joueuse à battre une n°1 mondiale en finale d’un tournoi depuis Maria Sharapova face à Lindsay Davenport à Tokyo en 2005. A voir désormais comment la nouvelle 6e joueuse mondiale va gérer son nouveau statut parce que Mirra Andreeva est désormais entrée la cour des joueuses à battre. Dans tous les cas, sa fraîcheur et son panache ont déjà fait chavirer ce début 2025. La tempête Mirra.

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