Sakkari : “Merci à mes haters”
Après son titre à Guadalajara, Maria Sakkari a expliqué ce qui l’a aidée à essuyer les larmes de l’US Open et comment les haters ont ravivé son feu intérieur.
L’image faisait mal au cœur. Après sa troisième défaite consécutive dès le premier tour en Grand Chelem, Maria Sakkari avait fondu en larmes à l’US Open. En se demandant sans doute ce qui lui arrivait, et ce que l’avenir lui réservait.
La Grecque de 28 ans, comptant parmi les joueuses les plus dévouées au tennis, les travailleuses les plus acharnées, avait alors clairement besoin de nouvelles perspectives, voire d’une pause prolongée.
“Mon niveau est trop faible et je dois faire quelque chose pour changer ça”, avait-elle déclaré lors d’une conférence de presse pleine de larmes et de détresse à New York. “Ce n’est pas un manque d’effort, c’est sûr. C’est très incertain, je ne sais pas ce que je vais faire, si je vais faire une pause ou non.”
En un mois, Sakkari a déjà mis ce moment difficile dans le rétroviseur. Dimanche, au Mexique, elle a remporté le titre le plus important de sa carrière en soulevant le trophée du WTA 1000 de Guadalajara. Son premier sacre en quatre ans et demi, grâce à une victoire contre la surprenante Caroline Dolehide en finale. Et pour y parvenir, il lui a fallu mettre ses doutes derrière elle.
“En raison de cette photo diffusée dans la presse, beaucoup de joueurs, de joueuses et de gens ont eu de la peine pour moi”, a-t-elle déclaré à WTA Insider en faisant référence à sa conférence de presse à Flushing Meadows. “Je n’ai pas de mots pour décrire tout l’amour et le soutien que j’ai reçus. Je crois qu’il y a des gens biens et ils veulent que les choses se passent bien pour les autres bonnes personnes, dont ils voient qu’elles travaillent dur.”
Pour surmonter la période difficile, Sakkari s’est regardée dans le miroir, d’après son propre aveu. En s’inspirant de Coco Gauff, elle a commencé à augmenter son estime d’elle-même. Certes, elle traversait une tempête personnelle, mais elle a regardé autour d’elle pour se rendre compte de la chance qu’elle a de vivre du sport qu’elle aime, en étant entourée de sa famille, ses amis et son coach.
“J’ai vraiment aimé ce que Coco a dit à l’US Open”, s’est-elle exprimée. “A propos des gens qui ont de plus gros problèmes que de perdre un match de tennis, elle a tout à fait raison. J’ai gardé ça en tête, et ça m’a rendue plus forte. (…) Je vis de ma passion du tennis. C’est plutôt cool. Je ne m’étais pas assez rendu compte de cette chance, pour en profiter, par le passé.”
“Je suis juste très fière de moi”, a-t-elle ajouté. “Avoir été comme ça à l’US Open, vouloir faire une pause, et puis trouver la joie à nouveau… C’est un grand titre, le plus important de ma carrière, ça signifie tellement pour moi.”
Sakkari l’a dit et répété à Guadalajara : elle avait besoin de reconnecter avec son amour pour ce sport, et c’était plus important que de gagner ou perdre.
“Je n’avais qu’un objectif cette semaine : être heureuse”, a-t-elle révélé. “Si vous regardez mes matchs, vous verrez que je souris plus que d’habitude. C’était mon but. J’étais juste très heureuse de pouvoir le faire, parce que c’était la clef pour rebondir et me sentir bien sur le court. Être heureuse et apprécier ce que je fais.”
Message aux haters
La trajectoire récente de Sakkari a un autre parallèle avec Gauff. Après son couronnement à l’US Open, l’Américaine avait envoyé un message aux haters, pour les remercier de lui avoir fourni le carburant nécessaire afin de leur donner tort. Sakkari, dans son entretien avec WTA Insider, a elle aussi affirmé que les critiques ont servi d’étincelle à son feu intérieur.
“On est en 2023”, a-t-elle expliqué. “Les réseaux sociaux font partie de notre quotidien. On ne peut pas les éviter. Coco a dit qu’elle connaissait les noms d’utilisateurs (de ses haters), je les connais aussi. Je sais qu’il y a une chaîne YouTube qui publie toutes mes défaites en demi-finales et finales, je suis au courant.”
“La satisfaction que je ressens maintenant, je ne peux pas la décrire”, a-t-elle ajouté. “Vouloir donner tort à tous ces gens, c’est du carburant. Et ça a fonctionné.”
Malgré les coups reçus en 2023, la Grecque s’est relevée, elle n’a jamais cessé de crois en ses capacités à réussir de belles choses dans le tennis.
Désormais, elle est inscrite dans l’histoire comme la seule femme de son pays à avoir remporté un tournoi WTA 1000, et le futur a l’air de nouveau radieux pour elle.
“Je savais que ça finirait par arriver, mais je ne savais pas quand”, a-t-elle affirmé. “Merci à eux (les haters,), ils m’ont donné de la force.”