Gauff, détente et perspective après son sacre à Pékin
L’Américaine a retrouvé sa forme au meilleur moment pour aller chercher son deuxième titre en Masters 1000, à Pékin.
Coco Gauff – Pékin 2024 © Achmad Ibrahim/AP/SIPA
En conférence de presse après son sacre à Pékin, Coco Gauff a évoqué un déclic : celui de se détacher le plus possible du résultat pour se prouver que le succès n’est pas exclusivement lié à la succession de victoires. La joueuse de 20 ans a joué “de loin son meilleur match depuis longtemps” en battant Karolina Muchova (6-1, 6-3) pour remporter son deuxième titre en WTA 1000, le huitième trophée de sa carrière.
L’Américaine, qui a connu des difficultés dans son jeu au cours des derniers mois, a déclaré qu’elle apprenait à gérer la pression qui accompagne le fait d’être une joueuse de haut niveau.
“J’étais très détendue à l’approche du match. Je me suis dit : “Je ne sais pas, ce match ne va pas changer ma vie”. Quand on aborde un match comme celui-là, on est très détendu. Je pense aussi à l’expérience d’avoir remporté un titre de niveau 1000 dans le passé (à Cincinnati en 2023, où elle a également battu Muchova). Ce tournoi m’a donné beaucoup de confiance. Encore une fois, cela n’a pas changé ma vie”, a expliqué la principale intéressée devant les journalistes.
“Je savais que, quel que soit le résultat d’aujourd’hui, j’étais fière. Honnêtement, je me suis dit pendant tout le match que j’étais fière de moi, que j’avais été capable de surmonter cette épreuve et de continuer à travailler sur les points sur lesquels je m’étais entraînée, et de m’y tenir.”
“70% des gens ne savent pas si j’ai gagné ou perdu”
Gauff a vécu beaucoup de choses depuis qu’elle a fait irruption sur le devant de la scène en 2019 à l’âge de 15 ans, en battant Venus Williams au premier tour de Wimbledon avant d’atteindre les huitièmes de finale. Elle a remporté son premier titre à l’US Open l’année dernière, mais depuis sa victoire à Auckland en janvier, elle a vu sa forme fluctuer.
“Je pense qu’il s’agit d’être détendue. Ma première finale, quand j’avais 15 ans, est en quelque sorte la pire parce que vous vous dites que vous n’aurez plus jamais cette opportunité, ce qui n’est pas du tout vrai. C’est ce que j’ai ressenti lors de ma première finale en Grand Chelem.”
“L’expérience des victoires passées m’a permis de réaliser que, oui, gagner, c’est bien. Je me sens bien en ce moment. Mais demain, je me réveillerai et ce sera un autre jour. 70 % des gens ne savent pas si j’ai gagné ou perdu. Probablement même plus…”
L’ancienne protégée de Brad Gilbert, dont elle s’est séparée il y a quelques semaines, est la première joueuse de l’Ère Open à avoir remporté ses sept première finales sur dur, un exploit dont elle est fière à juste titre. Mais la numéro 6 mondiale a déclaré que la vie ne se résume pas au tennis.
“Je me sens bien, c’est un accomplissement personnel. Mais je pense que je réalise de plus en plus chaque jour que le tennis n’est pas une mesure de ma valeur en tant que personne. Je pense que plus vous réalisez cela, plus ces tournois deviennent détendus.”
“Je vais toujours ressentir de la pression. C’est plus facile à dire qu’à faire. Je suis sûr que lors d’un autre tournoi, je dirai : “J’ai ressenti tellement de pression aujourd’hui”. Mais il y a des hauts et des bas.” Place à Wuhan, un autre Masters 1000, dès la semaine prochaine pour Gauff.
