Barty : « Je mérite la première place et je n’ai rien à prouver »
La vainqueure du tournoi de Miami, Ashleigh Barty, ne vit pas sa victoire comme un preuve de sa légitimité à la première place mondiale. Mais elle ne se prive pas de proclamer qu’elle est à sa place.
L’Australienne Ashleigh Barty est la numéro un mondiale la plus sympa, accessible et terre à terre que le circuit féminin a jamais connu. C’est James Blake, le directeur du Miami Open, qui l’a garanti, micros ouverts, avant de remettre à l’Australienne, samedi, le trophée de la gagnante du tournoi de Miami.
Gentille comme tout, Barty n’en reste pas moins une redoutable compétitrice. Cela s’est entendu, notamment au son affirmé de sa voix, quand il lui fut demandé si ce succès dans ce WTA 1000 la rassurait sur sa légitimité à la première place mondiale. Ashleigh Barty a été une leadeuse contestée du tennis féminin mondial quand, en 2020, elle a conservé sa place sans jouer un seul tournoi après le mois de mars par la grâce du classement protégé dû à la pandémie. Elle le sait et répond :
“Je n’ai jamais eu quoi que ce soit à prouver à quiconque. Le boulot que j’abats avec mon équipe à l’ombre des regards, je le connais très bien. Je sais que ça a pas mal parlé sur le classement l’an dernier. Je n’ai pas joué en 2020 (après le premier confinement en mars, ndlr) donc mon capital points n’a pas progressé. D’autres joueuses, en revanche, ont eu l’occasion d’augmenter leur capital points, donc j’estime que je mérite ma première place.”
Barty aura encore 1197 points d’avance sur Naomi Osaka, sa principale poursuivante, lundi au tout nouveau classement WTA. La Japonaise réduit l’écart avec l’Australienne de 150 points grâce à son quart de finale à Miami car le succès de Barty lui permet de conserver les points de sa victoire en 2019.
Barty : “Vraiment rien à prouver”
Osaka avait la possibilité de détrôner Barty de la première place en cas de victoire à Miami et d’absence de finale de Barty, et c’est bien le contraire qui s’est produit. Même si Osaka a remporté l’US Open 2020 et l’Open d’Australie 2021, Barty estime que son capital points lui assure sa légitimité.
« Ce qu’on a réussi en 2019 était incroyable, dit-elle en incluant son équipe. On est encore là pour essayer d’avoir les meilleurs résultats possibles quoique les autres disent. Mais vraiment je n’ai rien à leur prouver. »
En 2019, Barty avait gagné Roland-Garros, le Masters de Shenzhen, Miami et Birmingham, atteint la finale à Pékin et en Fed Cup. En 2020, elle s’était arrêtée en demi-finale à l’Open d’Australie mais avait gagné à Adelaide avant de renouveler l’opération au Yarra Valley Classic pour ouvrir la saison 2021. De fait, Barty a remporté quatre des neuf tournois qu’elle a disputés depuis le Masters 2019.
« Chacun a le droit d’avoir son avis et de l’exprimer, a-t-elle poursuivi. Mais mon équipe et moi travaillons comme nous devons le faire et je crois que nous méritons cette première place. Chacun comprendra que la pandémie est une épreuve forte pour tout le monde. Tout ça ne m’atteint pas, d’autant que les gens qui parlent peuvent encore changer d’avis, donc ce n’est vraiment pas un enjeu pour moi. »
Ashleigh Barty jouera évidemment très gros à Roland-Garros dans moins de deux mois. Si elle l’emporte, elle ne fera au mieux que conserver ses points, comme à Miami, là où ses principales poursuivantes (Osaka, Halep notamment), ne pourront qu’engranger.
A la Race, le classement cumulé des meilleurs résultats de 2021, Ashleigh Barty était neuvième avant Miami et sera troisième derrière Naomi Osaka et Garbiñe Muguruza, lundi.