25 février 2002 : Le jour où Venus Williams a écrit l’histoire en devenant numéro 1 mondiale
Après quatre titres du Grand Chelem et un début d’année 2002 quasi parfait, Venus Williams devient le 25 février 2002 la première joueuse noire, hommes et femmes confondues, à occuper la première place mondiale. Elle ne se maintiendra toutefois pas longtemps au sommet de la hiérarchie.
Ce qu’il s’est passé ce jour-là : Venus Williams, première Numéro 1 mondiale noire de l’histoire
Le 25 février 2002, Venus Williams devient la première joueuse noire à atteindre la première place mondiale. Avant elle, Althea Gibson avait été considérée comme la meilleure joueuse du monde en 1957 et 1958. Mais il n’y avait alors pas de classement informatisé, et Arthur Ashe, bien qu’ayant remporté trois titres du Grand Chelem, n’avait jamais été numéro 1 mondial.
Le personnage : Venus Williams, au nom du père et de la soeur
Venus Williams est née en 1980. Entraînée par son père, Richard, elle est annoncée comme un prodige du tennis depuis ses premiers pas sur le circuit, en 1994. Cependant, ce n’est qu’en 1997 qu’elle intègre le top 100, obtenant son premier résultat notable à Palm Springs, où elle se qualifie pour les quarts de finale en battant la 9e mondiale, Iva Majoli (7-5, 3-6, 7-5). Elle ne passe pas inaperçue, en raison de ses coups extrêmement puissants, de son charisme, mais aussi de la façon dont son père l’a mise en avant. Sa petite sœur, Serena, entame aussi une carrière de joueuse professionnelle, et leur père a audacieusement prédit qu’un jour, elles s’affronteraient en finale d’un tournoi du Grand Chelem. En 1999, à Miami, Venus bat Serena à l’issue de la première finale de l’histoire du tennis opposant deux sœurs (6-1, 4-6, 6-4). Après une première finale majeure perdue à l’US Open 1997 contre Martina Hingis (6-0, 6-4), Venus réalise son potentiel en 2000, remportant à la fois Wimbledon et l’US Open, dominant à chaque fois Lindsay Davenport en finale. En 2001, elle conserve ses deux couronnes, en battant Justine Henin lors de la finale au All England Club (6-1, 3-6, 6-0), puis sa sœur Serena à Flushing Meadows (6-2, 6-4), réalisant ainsi la prophétie de son père. À 21 ans, elle détient déjà quatre titres du Grand Chelem. Au vu de son service dévastateur et de ses coups ravageurs, il semble probable qu’elle en accumule bien d’autres.
L’histoire : un début d’année 2002 canon pour remplir l’objectif numéro 1
Début 2002, Venus Williams a déjà donné raison à son père en remportant quatre titres du Grand Chelem. Pour accomplir pleinement la prophétie de Richard Williams, il ne lui reste plus qu’à devenir N.1 mondiale. Après ses deux triomphes consécutifs à Wimbledon et à l’US Open en 2001, elle entame la nouvelle saison avec la première place à portée de main, surtout après avoir remporté le tournoi de Gold Coast, en battant Justine Henin en finale (7-5, 6-2). Toutefois, à l’Open d’Australie, elle est éliminée en quarts de finale par Monica Seles (6-7, 6-2, 6-3), ce qui permet à Jennifer Capriati, qui remporte ensuite le tournoi, de rester en tête du classement WTA.
L’une des raisons pour lesquelles Venus, malgré ses quatre titres majeurs, n’avait pas encore atteint la première place mondiale, est qu’elle participe généralement à moins de tournois que la plupart de ses rivales. Cette fois, déterminée à atteindre le sommet, elle se rend à Paris pour remporter l’Open Gaz de France (après le forfait de Jelena Dokic de la finale), et la semaine suivante, elle triomphe à Anvers, en battant une nouvelle fois Henin en finale (6-3, 5-7, 6-3). Grâce à ces résultats, et malgré une défaite en demi-finale contre Sandrine Testud à Dubaï (1-6, 7-6, 6-4), Williams devient, le 25 février 2002, la 10e numéro 1 mondiale de l’histoire de la WTA.
“Quand vous êtes sur le circuit professionnel, vous n’aspirez pas à être la numéro 3 ou le numéro 2”, dit Venus à propos de son accomplissement. “Normalement, vous faites de votre mieux pour devenir la meilleure. À ce stade, je suis la meilleure joueuse du monde, donc c’est excitant et ce sera le cas pendant au moins une semaine. Je pense que le mieux, c’est que je me suis amusée tout au long du parcours et que je ne me suis pas limitée à jouer au tennis ou à me persuader que c’est la seule chose à faire dans la vie. J’ai toujours fait d’autres choses en même temps et j’ai eu une carrière. Pour moi, c’est la meilleure partie”.
Bien qu’elle ait manifestement été ravie de son exploit, la nouvelle numéro un mondiale a eu une pensée pour l’une de ses modèles, la première joueuse noire à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1956, bien avant Arthur Ashe.
“N’oublions pas Althea Gibson”, ajoute Williams. “Elle a été la première. Plus que tout, je suis fière de représenter l’Amérique dans mon sport.”
Cependant, les trois joueuses derrière elle (Jennifer Capriati, Lindsay Davenport et Martina Hingis) la talonnent de près, et elle sait qu’elle n’est pas vraiment partie être confortablement installée au sommet.
“Pour l’instant, tout peut très vite changer”, conclut-elle.
La postérité du moment : la bagarre avec Capriati, puis le passage de témoin avec Serena
Venus Williams avait raison : trois semaines plus tard seulement, elle sera dépassée par Jennifer Capriati. Les deux femmes s’échangeront plusieurs fois la première place jusqu’à ce qu’en juillet, après que Venus a passé 11 semaines en tant que N.1 mondiale, sa sœur Serena la renverse, après l’avoir vaincue en finale de Roland-Garros et de Wimbledon. Alors que sa sœur passera 319 semaines au sommet de la hiérarchie mondiale, Venus ne retrouvera jamais la première place. Cependant, elle ajoutera à son palmarès trois titres à Wimbledon, ce qui portera à sept le nombre total de ses couronnes en Grand Chelem. Elle atteindra également la première place mondiale en double, en 2010, accumulant 14 titres majeurs, associée à sa sœur.