20 octobre 2003 : le jour où Justine Henin a accédé à la première place mondiale
Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Aujourd’hui, nous retournons en 2003 pour voir comment Justine Henin est devenue la deuxième Belge de l’année, après Kim Clijsters, à atteindre la première place mondiale.
Ce qui s’est passé ce jour-là : Henin détrône Clijsters
Ce jour-là, le 20 octobre 2003, Justine Henin, qui avait remporté Roland-Garros et l’US Open au cours des mois précédents, devient n°1 mondiale pour la première fois, détrônant sa compatriote Kim Clijsters. Même si elle perdra la première place une semaine plus tard, elle la récupèrera en novembre pour terminer l’année à la première place mondiale.
L’actrice : Justine Henin
Justine Henin, née en 1982, commence fort sa carrière en 1999, en remportant le premier tournoi WTA auquel elle prend part, à Anvers (en battant Sarah Pitkowski en finale, 6-1, 6-2). Au cours de ses premières années, elle réalise de très bonnes performances sans parvenir à s’imposer en Grand Chelem, même si elle est finaliste à Wimbledon dès 2001 (battue par Venus Williams, 6-1, 3-6, 6-0).
Fin 2002, pour donner une nouvelle dimension à sa carrière, elle engage Pat Etcheberry comme préparateur physique. Son travail acharné porte ses fruits l’année suivante, en 2003, lorsqu’elle s’impose à Roland-Garros, en battant en finale sa rivale de toujours, Kim Clijsters (6-0, 6-4).
Battue en demi-finale de Wimbledon par Serena Williams (6-3, 6-2), elle voit Clijsters s’emparer de la première place mondiale en août, mais à l’US Open, elle la bat à nouveau en finale pour remporter son deuxième titre du Grand Chelem (7-5, 6-1). Son jeu tout en variations émérveille les amateurs de tennis, en particulier son magnifique revers à une main, très rare dans le tennis féminin moderne
L’histoire : Henin réalise son rêve
Après la domination des sœurs Williams en 2002, lorsque Serena a battu sa sœur Venus lors de quatre finales de Grand Chelem consécutives entre Roland-Garros 2002 et l’Open d’Australie 2003, cette saison 2003 a vu deux jeunes femmes originaires de Belgique prendre les commandes du circuit. Justine Henin et Kim Clijsters, qui sont rivales depuis leur plus jeune âge, se disputent désormais les titres du Grand Chelem et la place de numéro un mondiale.
Les deux Belges se sont affrontées dans pas moins de six finales depuis le début de l’année, et Henin s’est imposée à quatre reprises – de plus, elle a remporté celles qui comptaient vraiment : Roland-Garros et l’US Open. Bien que la plupart de leurs confrontations aient été serrées, Henin a laminé Clijsters à Paris (6-0, 6-4) pour s’octroyer le privilège d’être la première joueuse belge à remporter un titre du Grand Chelem. Cependant, en août, c’est Clijsters, toujours en quête d’un titre majeur, qui a détrôné Serena Williams de sa place de numéro un mondiale, avant d’être à nouveau lourdement battue par Henin en finale de l’US Open (7-5, 6-1).
Avec deux titres majeurs remportés la même année, il était logique que Henin se rapproche de plus en plus de la première place. Le 19 octobre, une semaine après avoir perdu contre Clijsters en finale de l’Open de Stuttgart (5-7, 6-4, 6-2), elle triomphe au Swisscom Challenge, à Zurich, en battant Jelena Dokic en finale (6-0, 6-4). C’est son huitième titre de l’année et c’est celui qui fait d’elle la nouvelle numéro 1 mondiale dès le lendemain.
« Quand j’ai tapé mes premières balles, j’avais 5 ans », explique Henin, citée par Eurosport.com. « Toutes les gamines ont des rêves. Moi, je voulais gagner Roland-Garros et devenir la meilleure. Aujourd’hui, c’est une réalité. Mais si un Grand Chelem procure une sensation inouïe, je dois bien admettre que ce classement est plus virtuel. Il correspond à la récompense de tout un travail. A vrai dire, j’ai le sentiment du devoir accompli. »
La nouvelle numéro 1, épuisée, a décidé de se retirer du tournoi de Linz, où elle est la tenante du titre – une décision qui va lui faire perdre la première place une semaine seulement après l’avoir atteinte. La championne de l’US Open a des objectifs plus élevés en tête.
« Le vrai bilan se fera le 10 novembre, après le Masters. A Los Angeles, le premier match, déjà, sera très exigeant puisque ce tournoi ne réunit que les meilleures. Il s’agira d’être au top. Et là, ce serait merveilleux de reprendre la place de première au monde. »
La postérité du moment : Henin retrouve les sommets
13 semaines plus tard, au Masters, Justine Henin reprendra effectivement la tête du classement, malgré sa défaite en demi-finale contre Amélie Mauresmo (7-6, 3-6, 6-3) et le triomphe de Kim Clijsters le lendemain. Cette fois, Henin, qui battra Clijsters une troisième fois en finale de Grand Chelem à l’Open d’Australie 2004 (6-3, 4-6, 6-3), restera en tête du classement WTA pendant 44 semaines consécutives.
Au cours de sa carrière, Henin passera 117 semaines en tant que numéro un mondiale. La Belge accumulera sept trophées du Grand Chelem, dont trois titres consécutifs à Roland-Garros (2005-2007) et un dernier à l’US Open 2007 (aux dépens de Svetlana Kuznetsova, 6-1, 6-3).
En mai 2008, la Belge, encore n°1 mondiale, prendra de cours le monde du tennis en annonçant qu’elle mettait un terme à sa carrière. Dans les mois suivant l’arrêt de sa carrière, Justine Henin restera éloignée des projecteurs. En 2009, elle participera à une émission de télévision intitulée « Les douze travaux de Justine Henin », mais au fond d’elle, le tennis commencera déjà à lui manquer.
Le 22 Septembre 2009, Justine Henin officialisera son retour sur le circuit en 2010. Elle obtiendra une invitation à l’Open d’Australie où elle ira jusqu’en finale, battue par Serena Williams (6-4 3-6 6-2). Malheureusement, après une chute sur le coude survenue à Wimbledon, face à Kim Clijsters, elle sera contrainte d’abréger sa saison 2010. Elle ne récupèrera jamais de cette blessure. Elle prendra sa retraite définitive après l’Open d’Australie, vaincue au troisième tour par Svetlana Kuznetsova (6-4 7-6), réalisant alors que son coude ne lui permettrait plus de jouer à haut niveau.