Ce Musetti-là était trop grand pour Mpetshi Perricard
Lorenzo Musetti s’est imposé trois manches à une (4-6, 6-3, 6-3, 6-2) face à Giovanni Mpetshi Perricard lundi, à Wimbledon. Il sera confronté au vainqueur du match à venir entre l’Américain Taylor Fritz, tête de série n°13, et l’Allemand Alexander Zverev, tête de série n°4 en quart de finale.
“Il est très difficile à breaker, mais j’ai réussi à le battre à Stuttgart, sur un gazon un peu plus rapide que celui de Wimbledon”. Au micro de beIN SPORTS France, Lorenzo Musetti avait rappelé qu’il s’était déjà montré en capacité de venir à bout Giovanni Mpetshi Perricard. Sur l’herbe de l’ATP 250 de Stuttgart, le 11 juin, l’Italien s’était imposé 7-6⁹, 7-6⁹. S’il n’était pas parvenu à breaker, il avait toutefois démontré sa capacité à lire, et relancer le service du Français.
Dans la capitale du Bade-Wurtemberg, l’actuel 25e joueur mondial s’était procuré huit balles de break – et n’en avait concédé aucune – en ne perdant “que” 77 % des points derrière la première balle de son adversaire, et 50 % après la seconde. Lundi, en huitième de finale sur l’herbe un peu plus lent de Wimbledon, il a fini par trouver la faille.
Je rêve de ce moment depuis que je suis gamin.
Lorenzo Musetti
Vainqueur 4-6, 6-3, 6-2, 6-2, le joueur de 22 ans s’est qualifié pour son premier quart de finale en Grand Chelem. De quoi lui flanquer une fichue poussière dans l’œil. “Je rêve de ce moment depuis que je suis gamin”, a-t-il déclaré lors de l’interview sur le court, en essuyant une larmichette. “J’ai eu a chance d’avoir une famille extraordinaire qui m’a toujours soutenu dans la poursuite de mes rêves. Je pense aussi à mon coach, Simone (Tartarini). C’est dur de parler.”
Avant de laisser échapper ses émotions, le natif de Carrare les as gérées à merveille tout au long du duel, en restant dans sa bulle, sans montrer aucune frustration. Malgré un début de match passé à chercher son meilleur niveau pour s’extirper de la pression d’un opposant agressif, s’appuyant sur sa puissance et les filières courtes, il a réussi à régler la mire à partir du milieu de la deuxième manche.
À partir du milieu du deuxième set, Musetti a été étincelant
En breakant à 4-6, 4-3, dès sa première opportunité de la rencontre, Musetti, qui avait donné du fil à retorde à Novak Djokovic à Roland-Garros, a pris un ascendant qu’il n’a plus lâché. Parvenant à faire durer les échanges en jouant long dans une zone légèrement excentrée mais sans exagérer pour ne pas donner trop d’angle, variant les effets et les vitesses, il est devenu maître des rallyes.
Tout en se montrant étincelant en passing, et solide pour relancer avec son revers à une main ; qualité qu’a surement dû lui envier le surnommé “Gio”, moins à l’aise dans ce secteur : “Si je devais emprunter un coup chez John Isner, ce serait son retour en revers à deux mains”, avait-il confié après sa victoire contre Emill Ruusuvuori au troisième tour.
Musetti a su lire le service de Mpetshi Perricard
Parvenant de mieux en mieux à lire l’engament de son rival du jour, Musetti, qui a limité “GMP” à 10 aces – son total le plus bas sur un match depuis le début du tournoi – s’est procuré dix balles de break dans le troisième set (deux converties), et quatre dans le quatrième (deux converties). Plus fort encore, il n’a perdu 57 % des échanges derrière la première balle du natif de Lyon – statistique nettement en deçà de ses standards – dans l’avant-dernier acte.
Dans le dernier, il a aussi été aidé par le manque de précision d’un Mpetshi Perricard affichant un pourcentage moyen de 58 % de premiers services passés. Et de son côté, Musetti, exploitant bien les difficultés adverses en retour, notamment sur les balles rapides en revers à un main, n’a concédé qu’une balle de break tout au long de la partie.
Mpetshi Perricard va intégrer le top 50
En quart de finale, Lorenzo Musetti affrontera Alexander Zverev ou Taylor Fritz. Deux autres maitres-serveurs face auxquels il aura besoin de montrer une excellente qualité de relance, pour espérer pouvoir continuer à rêver.
De rêve, Giovanni Mpetshi Perricard en a aussi vécu un. Arrivé dans le tableau final en tant que lucky loser, et vierge de la moindre victoire en Grand Chelem, le colosse de 2,03 à la carrure d’armoire normande a impressionné le monde du tennis. Grâce à son épopée, il sera 44e de la hiérarchie planétaire à l’issue du tournoi. De quoi faire de lui le deuxième plus jeune joueur du top 50 – il a quelques mois de moins que Carlos Alcaraz et Holger Rune, nés aussi en 2003 –, derrière Arthur Fils.
Les autres rencontres des huitièmes de finale à Wimbledon (Grand Chelem, All England Lawn Tennis and Croquet Club, gazon, 50.000.000 GBP, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Holger Rune – Novak Djokovic : programmé lundi
- Taylor Fritz – Alexander Zverev : programmé lundi
- Arthur Fils – Alex De Minaur : programmé lundi
- Tommy Paul (N.12) – Roberto Bautista Agut : 6-2, 7-6 [3], 6-2
- Daniil Medvedev (N.5) – Grigor Dimitrov (N.10) : Medvedev qualifié (5-3 ab.)
- Jannik Sinner (N.1) – Ben Shelton (N.14) : 6-2, 6-4, 7-6 [9]
- Carlos Alcaraz (N.3) – Ugo Humbert (N.16) : 6-3, 6-4, 1-6, 7-5