Wimbledon lève l’interdiction des joueurs russes et biélorusses, mais exigera des joueurs qu’ils signent une déclaration de neutralité

La menace de l’ATP et de la WTA de retirer toutes les épreuves britanniques sur gazon du circuit a joué un rôle majeur dans la décision.

Wimbledon, 2020 © Panoramic

Les joueurs russes et biélorusses pourront jouer à Wimbledon cette année, le All England Club ayant décidé de lever l’interdiction imposée en 2022 à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Cependant, les joueurs, les entraîneurs et les staffs russes et biélorusses devront signer une déclaration de neutralité pour pouvoir participer à Wimbledon et à tous les autres tournois britanniques, y compris ceux du Queen’s Club et d’Eastbourne.

Il leur sera également interdit d’exprimer un quelconque soutien à la Russie ou à leur gouvernement et de recevoir un quelconque financement de la part de la Russie.

Confirmation de Wimbledon et la LTA

La décision a été confirmée vendredi par Wimbledon et la Lawn Tennis Association (LTA), après des mois de réflexion et de discussion avec le Tour et le gouvernement britannique.

“Notre intention actuelle est d’accepter les inscriptions des joueurs russes et biélorusses à condition qu’ils concourent en tant qu’athlètes “neutres” et qu’ils respectent les conditions appropriées”, a déclaré Wimbledon dans un communiqué.

“Ces conditions interdiront toute expression de soutien à l’invasion de l’Ukraine par la Russie sous diverses formes et toute inscription de joueurs recevant des fonds des États russe et/ou biélorusse (y compris le parrainage de sociétés exploitées ou contrôlées par ces États) en rapport avec leur participation au tournoi.”

“La décision que nous avons prise a été mûrement réfléchie”, a déclaré Sally Bolton, directrice générale de Wimbledon, aux journalistes par appel vidéo vendredi. “Et nous avons été extrêmement conscients des personnes qui seraient affectées par la décision que nous avons prise. Il est important de dire que nos pensées vont en particulier à ceux qui vivent en Ukraine, toujours sous l’emprise de l’invasion, et en particulier aux joueurs ukrainiens qui évoluent sur le circuit.”

“Notre position sur l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie n’a pas changé. Nous continuons absolument à la condamner.”

LA MENACE DE SANCTIONS EST EN GRANDE PARTIE À L’ORIGINE DU CHANGEMENT D’ATTITUDE

La LTA a été condamnée à une amende d’un million de livres par l’ATP pour l’interdiction de 2022 et à plus de 600 000 livres par la WTA. L’ATP et la WTA avaient toutes deux menacé de retirer la sanction à tous les tournois britanniques sur gazon, ce qui signifiait que Queen’s, Eastbourne et d’autres ne feraient plus partie des circuits officiels ATP/WTA.

Dans un communiqué, la LTA a déclaré que la menace de sanctions avait été un facteur clé.

“L’effet sur le tennis britannique de l’expulsion de la LTA des circuits serait très dommageable et d’une grande portée pour le jeu dans notre pays”, peut-on lire dans la déclaration. “L’impact serait ressenti par les millions de fans qui suivent ce sport, la base du jeu, y compris les entraîneurs et les sites qui dépendent des événements pour leur visibilité et pour amener de nouveaux joueurs dans le jeu, et bien sûr les joueurs professionnels britanniques”.

L’EXISTENCE DE LA LTA AURAIT PU ÊTRE REMISE EN QUESTION EN CAS DE NOUVELLES SANCTIONS

Scott Lloyd, directeur général de la LTA, a admis que de nouvelles sanctions auraient eu de graves répercussions sur le tennis britannique.

“Je n’irais pas nécessairement jusqu’à dire que la LTA aurait fait faillite, pour ainsi dire”, a déclaré M. Lloyd aux journalistes lors de l’appel vidéo.

“Mais il ne fait aucun doute que l’effet sur le tennis britannique de la perte potentielle par la LTA de son statut de membre des tournois, et donc des tournois professionnels que nous organisons ici, aurait été très, très préjudiciable et d’une grande portée.

“Évidemment pour les joueurs… mais aussi pour les millions de fans, pour la base du sport, à travers les entraîneurs, les sites, l’inspiration, la visibilité que ces tournois fournissent pour amener les joueurs sur les courts. Vous savez, tout cela aurait eu un impact très important et dommageable pour nous.

“C’est donc quelque chose que nous ressentons très, très vivement. Vous savez, nous avons été déçus par la réaction de Tours l’année dernière. Je l’ai déjà dit. Nous nous opposons à ces sanctions. Et cela a évidemment été un facteur très important dans nos considérations cette année”.

Wimbledon et la LTA ont tous deux souligné l’étroite collaboration qu’ils ont eue avec le Tour pour parvenir à leur décision, mais ils ont également réitéré leur déception quant à la manière dont l’ATP et la WTA ont réagi à leur décision pour 2022.

LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE DÉCLARE QUE L’INTERDICTION INITIALE N’AURAIT PAS DÛ DONNER LIEU À DES AMENDES

La ministre britannique de la culture, Lucy Frazer, a suggéré que Wimbledon et la LTA auraient dû recevoir plus de soutien de la part du Tour après l’interdiction en 2022.

“Tout au long de la guerre menée par Poutine en Ukraine, nous avons clairement indiqué que les athlètes russes et biélorusses représentant leur pays ne devaient pas être autorisés à participer aux compétitions sportives nationales et internationales. Cette position est toujours d’actualité”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.

“Les athlètes russes et bélarusses individuels et autofinancés peuvent participer à des compétitions au Royaume-Uni, à condition de suivre nos conseils en matière de neutralité. Nous soutenons donc l’approche du All England Lawn Tennis Club et de la Lawn Tennis Association sur la base de ces conseils.”

“L’AELTC et la LTA n’auraient jamais dû se voir infliger une amende par les tournois internationaux de tennis pour avoir adopté une position de principe contre l’agression russe. Le gouvernement britannique continuera à travailler en étroite collaboration avec les instances dirigeantes et les organisateurs d’événements afin de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour montrer notre solidarité avec l’Ukraine.”

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