13 juillet 2019 : Le jour où Simona Halep a écrabouillé Serena Williams en finale à Wimbledon
Le 13 juillet 2019, Simona Halep inflige à Serena Williams la défaite la plus sévère de sa carrière en finale de Grand Chelem, en la dominant 6-2 6-2 en seulement 57 minutes.
Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : Serena Williams ne met que quatre jeux en finale de Wimbledon
Ce jour-là, le 13 juillet 2019, Simona Halep inflige à Serena Williams la défaite la plus sévère de sa carrière en finale de Grand Chelem, en la dominant 6-2, 6-2 en seulement 57 minutes. Alors que, sur gazon, l’Américaine, septuple vainqueur de Wimbledon, était favorite, Halep réalise un match parfait pour remporter son deuxième tournoi majeur, après son triomphe à Roland-Garros en 2018.
Les personnages : Serena Williams et Simona Halep
- Serena Williams, l’Américaine aux 23 titres du Grand Chelem
Serena Williams, née en 1981, est la cadette de sa famille. Quelques années plus tôt, en 1997, sa sœur Venus, qui débutait alors sur le circuit, avait déclaré que sa principale rivale serait sa petite sœur Serena. A l’époque, les observateurs n’avaient pas su si elle avait dit ça sérieusement ou par pure provocation. Ils réalisent bientôt à quel point Venus était en fait sérieuse. Serena explose en 1999. Cette année-là, au mois de septembre, elle crée la surprise en gagnant son premier titre du Grand Chelem avant sa grande sœur, dominant Hingis en finale (6-3, 7-6). Associée à Venus, elle s’adjuge aussi le titre en double, et termine l’année à la quatrième place mondiale. En 2001, en finale de l’US Open, elle perd contre Venus le premier match disputé par deux sœurs à un tel niveau de compétition. Entre Roland-Garros 2002 et l’Open d’Australie 2003, sa carrière prend une nouvelle dimension lorsqu’elle accomplit ce qui sera connu sous le nom de « Serena Slam » : elle remporte les quatre tournois du Grand Chelem à la suite, en battant à chaque fois sa sœur Venus en finale. De 2004 à 2006, elle prend du recul par rapport au tennis et, malgré un nouveau grand titre glané à l’Open d’Australie 2005, elle va même jusqu’à faire une pause en 2006. Elle revient d’autant plus forte en 2007 et, au fil des ans, elle remporte de nombreux titres majeurs : après son dernier succès à l’Open d’Australie 2017, où elle affronte sa sœur Venus en finale de Grand Chelem pour la neuvième fois, et la bat pour la septième fois (6-4, 6-4), elle détient 23 titres majeurs. Elle s’éloigne alors du circuit pour donner naissance à son premier enfant, et revient en 2018, à la poursuite du record de 24 titres détenu par Margaret Court. Pour l’instant, elle a échoué à deux reprises en finale, en 2018, à Wimbledon et à l’US Open. En arrivant à Wimbledon en 2019, elle pointe au dixième rang mondial.
- Simona Halep, solide roumaine installée en haut du classement WTA
La Roumaine Simona Halep est née en 1991. Elle entre pour la première fois dans le top 100 en juillet 2010, quelques mois après avoir subi une opération de réduction mammaire. Sa carrière décolle lors de l’année 2013, au cours de laquelle elle gagne ses six premiers tournois WTA (le plus important à Moscou aux dépens de Samantha Stosur, 7-6, 6-2) et atteint les huitièmes de finale à l’US Open, battue par Flavia Pennetta (6-2, 7-6). Elle termine la saison à la 11e place mondiale. Entre 2014 et 2017, elle s’installe dans le top 5 mondial, atteignant même la première place en octobre 2017. Bien qu’elle se trouve alors au sommet du classement, elle n’a toujours pas remporté de tournoi du Grand Chelem, malgré trois finales perdues (Roland-Garros 2014 et 2017, Open d’Australie 2018), ce qui remet une fois encore en question le mode de calcul du classement WTA. Simona Halep corrigera cette anomalie en 2018. A sa troisième tentative, elle s’impose enfin en finale de Roland-Garros, face à Sloan Stephens (3-6, 6-4, 6-1). Dans les mois qui suivent, sa motivation diminue légèrement, et elle n’obtient pas de très bons résultats en Grand Chelem avec seulement un quart de finale, atteint à Paris en 2019. Elle est 7e mondiale au départ de Wimbledon.
Le lieu : Le mythique Centre Court de Wimbledon
Wimbledon est le tournoi de tennis le plus ancien et le plus prestigieux au monde. Organisé par le All England Lawn Tennis and Cricket Club depuis 1877, il s’est installé sur son site actuel en 1922, année de la construction du célèbre Centre Court. Considéré par beaucoup comme le court le plus impressionnant au monde, avec sa célèbre citation de Rudyard Kipling gravée au-dessus de l’entrée (“Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite ; Et recevoir ces deux menteurs d’un même front”), le Centre Court a vu s’affronter tous les plus grands joueurs de l’histoire. Après que la conversation, dans les années 1970, de l’US Open à la terre battue puis au ciment, et après l’abandon du gazon au profit du dur par l’Open d’Australie en 1988, Wimbledon demeure le dernier tournoi du Grand Chelem sur herbe, une surface qui convient généralement mieux aux serveurs-volleyeurs. Non seulement Wimbledon conserve sa surface historique, mais le tournoi maintient également certaines traditions comme l’obligation pour les joueurs de s’habiller en blanc.
L’histoire : Simona Halep prive Serena Williams d’un 24e Majeur
Avant cette finale de Wimbledon 2019, peu nombreux sont ceux qui auraient parié sur Simona Halep. 7e mondiale, le gazon n’est pas sa surface préférée : les rebonds bas et rapides y rendent son lift et ses qualités défensives moins efficaces. De plus, elle affronte Serena Williams, septuple vainqueur de l’épreuve, contre qui elle a perdu lors de leurs cinq derniers matches et qu’elle n’a battu que deux fois en onze confrontations.
Serena Williams a une troisième occasion d’égaler le record des 24 titres du Grand Chelem de Margaret Court. En 2018, Angelique Kerber l’a battue en finale de Wimbledon (6-3, 6-3), et à l’US Open, c’est Naomi Osaka qui l’a privée d’un 24e sacre (6-2, 6-4). Jamais, au cours de sa carrière, Serena Williams n’a perdu trois finales de Grand Chelem à la suite.
Et pourtant, dès le début du match, Simona Halep prend les commandes, empochant les quatre premiers jeux en seulement onze minutes. Son service, qui n’a jamais été une arme majeure, est plus rapide et plus précis que de coutume. Elle a évidemment prévu de rester tout le temps agressive, pour empêcher Williams de dicter le jeu avec puissantes frappes du fond de court. La Roumaine se sert aussi de ses qualités défensives pour tout remettre, lorsque d’aventure Serena prend le contrôle du point. Déplacée, privée de temps, Serena Williams rate beaucoup tandis qu’Halep, de son côté, ne commet que trois fautes directes dans tout le match !
Après avoir concédé la première manche, 6-2, l’Américaine essaie bien de s’accrocher au début de la deuxième, mais ses espoirs sont vites douchés. Halep remporte les cinq jeux suivants pour conclure 6-2, 6-2, en 57 minutes. Serena Williams n’avait encore jamais perdu aussi sèchement en finale de Grand Chelem.
Elle a littéralement joué de façon incroyable. Quand une joueuse joue aussi bien vous n’avez qu’à lui tirer votre chapeau.
Serena Williams à l’issue de la rencontre.
La postérité du moment : Serena Williams toujours en quête du record de Margaret Court
Simona Halep finira 2019 à la 4e place mondiale, après une décevante défaite au deuxième tour de l’US Open contre Taylor Townsend, classée seulement 116e (2-6 6-3 7-6). En 2020, elle atteindra les demi-finales de l’Open d’Australie (battue par Garbine Muguruza, 7-6 7-5), puis elle gagnera un dernier tournoi à Dubaï avant que la crise liée au coronavirus ne mette le circuit en suspens.
Quant à Serena Williams, elle sera battue une quatrième fois consécutive en finale de Grand Chelem, à l’US Open 2019, cette fois par Bianca Andreescu, 6-3 7-5. Agée de 38 ans, Serena Williams poursuit toujours sa quête du record de Margaret Court.