Deux sets maîtrisés, puis Alcaraz a dû ferrailler contre un Humbert marchant sur l’eau

Carlos Alcaraz s’est imposé trois manches à une (6-3, 6-4, 1-6, 7-5) face à Ugo Humbert dimanche, à Wimbledon et sera confronté au vainqueur du match entre l’Américain Tommy Paul, tête de série n°12, et l’Espagnol Roberto Bautista Agut en quart de finale.

Carlos Alcaraz, Wimbledon 2024 Carlos Alcaraz, à Wimbledon en 2024 (Antoine Couvercelle / Panoramic)
Wimbledon •Huitièmes de finale • completed
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Il semblait se diriger vers une victoire sans remous, suivant le cours d’un fleuve tranquille, il a finalement dû tirer fort sur les bouts pour finir par mettre les voiles. Après deux sets maîtrisés, Carlos Alcaraz, avant de s’imposer 6-3, 6-4, 1-6, 7-5, a dû faire face à un Ugo Humbert qui s’est mis à marcher sur l’eau, dimanche, en huitième de finale, pour son premier duel contre un gaucher à Wimbledon.

“Oui, c’est toujours un peu différent de jouer contre un gaucher”, a répondu le tenant du titre lors de l’interview sur le Centre Court, sous les yeux de Rod Laver. “Au Queen’s, j’ai perdu contre un gaucher (Jack Draper). J’ai appris de cette défaite, notamment par rapport au slice côté avantage au service. Je me suis bien senti aujourd’hui, j’ai joué à un très haut niveau, en essayant de ne pas trop penser au fait que j’affrontais un gaucher.”

Si tu regardes Alcaraz jouer, tu n’as aucune chance, il faut lui rentrer dedans.

Jérémy Chardy, coach d’Ugo Humbert

Main de fer dans un gant de velours, fracassant la balle aussi bien que la caressant pour placer des amorties, l’Espagnol a d’abord rondement mené sa barque : 6-3, 6-4, sans concéder une seule fois son service, mais en devant toutefois écarter quatre balles de break dans le deuxième set. À 6-3, 6-4, 1-0 0-30 sur l’engagement adverse dès le le jeu initial de la troisième manche, on pouvait alors le penser parti pour une traversée en solitaire. Que nenni.

Dès lors, Humbert bien qu’imberbe, est devenu Jésus : il a marché sur l’eau. En parvenant enfin à appliquer le plan prévu. “Si tu regardes Alcaraz jouer, tu n’as aucune chance”, avait expliqué, pour Tennis Majors, son coach, Jérémy Chardy, samedi. “Il faudra être constant, mettre beaucoup de pression et saisir les occasions. Lui rentrer dedans, chercher à le faire douter. Alcaraz est peut-être le meilleur joueur du monde en ce moment. Il faudra faire un très grand match. Ugo a battu Medvedev à Dubaï, désormais il rentre dans ce type de mach pour les gagner.”

Humbert, colossal au retour

Devenu colossal au retour, cherchant à faire mal le plus tôt possible, dès la moindre occasion, le 16e joueur mondial a pris quatre fois de suite service du numéro 3. À 1-1, 3-1 et 5-1 en sa faveur dans le troisième acte, puis à 1-0 contre lui dans le quatrième. S’il a ensuite, de nouveau, perdu son engagement, il est parvenu à débeaker à 6-3, 6-4, 1-6, 3-2, avant de pousser le protégé de Juan Carlos Ferrero dans ses retranchements.

À 6-3, 6-4, 1-6, 3-4, le natif de Metz, qui disputait son deuxième huitième de finale en Grand Chelem après celui de Wimbledon 2019 perdu contre Novak Djokovic, relançant toujours comme un cyborg, a presque fait craquer son rival du jour. En voyant ce dernier, mis sous pression, tenter une deuxième balle surpuissante à 0-30. Résultat, double faute, 0-40, et trois balles de break – accompagnées de paroles agacées de l’Hispanophone envers son clan – afin de pouvoir ensuite servir pour emmener le combat en cinquième round.

Alcaraz, maître des moments importants

Mais les meilleurs ne sont pas fait du même bois. Plus le moment est chaud, plus ils sont capables de refroidir leurs adversaires en faisant rutiler leur plus haut niveau. Alcaraz l’a une nouvelle fois démontré, en écartant les trois dangers avec un coup droit gagnant, un ace et un service non relancé. Pour ne jamais baisser d’intensité jusqu’à la fin du duel.

À partir de 6-3, 6-4, 1-6, 4-5, le surnommé “Carlitos” , n’a plus perdu que trois points. Un par jeu. En profitant d’une double faute du Tricolore lors de l’ultime break du match, 6-3, 6-4, 1-6, 5-5. Car, si Humbert a été globalement éblouissant à partir du troisième set, Alcaraz – qui a converti ses trois balles de break dans la dernière manche, en sauvant trois des cinq qu’il a eues à affronter – a su appuyer sur l’interrupteur lors des échanges cruciaux.

C’était tellement important de lui faire sentir que j’étais présent.

Carlos Alcaraz

À l’image du point pour boucler le deuxième set, sur lequel il a défendu comme un dératé au point d’être au sol, alors que le Lorrain s’est montré beaucoup trop tendre pour pousser un smash au lieu de la claquer. “Comment je décrirais ce point ? Incroyable”, a-t-il souri devant le public. “Mais j’ai essayé de me battre sur chaque point, chaque balle, je courais partout. Surtout sur cet échange-là, c’était tellement important de lui faire sentir que j’étais présent.”

Déjà testé au tour précédent – victoire 5-7, 6-2, 4-6, 7-6², 6-2 contre France Tiafoe –, Carlos Alcaraz a désormais rendez-vous avec son compatriote Roberto Bautista Agut, ou Tommy Paul. Un Américain capable de lui poser de sérieux problèmes : les deux hommes en sont à deux victoires partout dans leur face-à-face ne comptant toutefois aucun duel sur gazon.

Les autres rencontres des huitièmes de finale à Wimbledon (Grand Chelem, All England Lawn Tennis and Croquet Club, gazon, 50.000.000 GBP, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :

  • Holger Rune – Novak Djokovic : programmé lundi
  • Taylor Fritz – Alexander Zverev : programmé lundi
  • Arthur Fils – Alex De Minaur : programmé lundi
  • Lorenzo Musetti – Giovanni Mpetshi Perricard : programmé lundi
  • Grigor Dimitrov – Daniil Medvedev : programmé dimanche
  • Tommy Paul – Roberto Bautista Agut : programmé dimanche
  • Jannik Sinner – Ben Shelton : programmé dimanche

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