Pour éviter la désillusion, Djokovic veut s’appuyer sur l’échec de 2016
En lice pour le Grand Chelem calendaire, Novak Djokovic veut s’appuyer sur son échec de 2016 pour réussir, cette fois, à atteindre cet objectif.
D’après Albert Einstein, la folie a une définition simple : “c’est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent.” Sur le gazon de Wimbledon, Novak Djokovic compte bien prouver sa sagesse. Comme en 2016, le Serbe, vainqueur des deux premiers Majeurs de l’année, est arrivé à Londres en situation de pouvoir réussir le Grand Chelem calendaire. Cinq ans en arrière, alors qu’il était attendu au sommet de l’Olympe, il avait connue une traversée du désert.
Battu au troisième tour par Sam Querrey sur le gazon du All England Club, Djokovic s’était ensuite incliné d’entrée aux Jeux olympiques – contre Juan Martín del Potro, toutefois. Malgré des sursauts avec deux finales à l’US Open et au Masters, son déclin du moment s’était poursuivi avec un revers au deuxième tour de l’Open d’Australie 2017 contre Denis Istomin, suivi d’une lourde défaite (7-6, 6-3, 6-0) face à Dominic Thiem en quarts de finale de Roland-Garros et d’un abandon à ce même stade de la compétition devant Tomáš Berdych à Wimbledon.
Blessé au coude et opéré, Djokovic n’avait fait son retour que six mois plus tard, pour reprendre peu à peu son ascension et renouer avec un sacre en Grand Chelem durant l’été 2018. A Wimbledon, là où sa chute avait débuté deux ans plus tôt. Une expérience dont il a dit avoir retenu les leçons. “Je veux m’appuyer sur ce que j’ai vécu en 2016, a-t-il expliqué en conférence de presse après sa victoire contre Kevin Anderson ce mercredi au deuxième tour. J’étais arrivé ici en confiance après avoir gagné les deux premières levées du Grand Chelem de l’année, puis je m’étais senti un peu différent.”
Djokovic : “J’ai un peu plus de sagesse désormais
Djokovic est allé plus loin dans l’introspection : “Je ne dirais pas que j’étais démotivé, parce que jouer Wimbledon est toujours un rêve, mais j’étais peut-être un peu moins gonflé à bloc, a-t-il poursuivi. C’était la première fois que je vivais cette situation. Je pense que j’ai un peu plus de sagesse désormais, que je suis plus expérimenté en tant que joueur et en tant que personne, pour éviter que ça se reproduise. Mais je ne suis qu’au troisième tour, le chemin est encore long.” Se disant par ailleurs “très satisfait de son tennis pour le moment”, le Serbe est, a fortiori, dans une situation légèrement différente par rapport à 2016.
A cette époque, il venait d’atteindre son but ultime : remporter son premier Roland-Garros et réussir le Grand Chelem en carrière. Cette fois, s’il sort à nouveau d’un sacre parisien le mettant en position de rêver de Grand Chelem, il n’est pas à cours d’objectif. Il joue pour écrire l’histoire. Soulever un 20e trophée en Majeur, et ainsi égaler Rafael Nadal et Roger Federer. “Depuis que j’ai atteint le record historique du nombre de semaines passées en tant que numéro 1mondial, les Majeurs sont ma priorité avec les Jeux olympiques (où il n’a jamais remporté l’or)”, a-t-il rappelé.
Et, même s’il atteignait ce sommet en fin de quinzaine londonienne, Djokovic devrait trouver le moyen d’entretenir sa motivation pour durer encore plusieurs années. “L’âge est juste un nombre, a-t-il déclaré. C’est vraiment ainsi que je le ressens. Je ne pense pas à combien de saisons je peux encore avoir dans les jambes. Tant que la flamme brûlera et que je serai en forme, je continuerai”. Loin d’être fou, le Belgradois entend bien essayer d’imposer, pendant un bon moment, sa raison au circuit masculin. Celle du plus fort.