Djokovic, comme un loup enragé et solitaire : “Je joue contre le public 90% de mes matchs”
Novak Djokovic a évoqué vendredi le manque de soutien qu’il ressent fréquemment pendant ses matchs, malgré son statut. Un constat qui lui pèse, même s’il se laisse porter par l’énergie des loups, qu’il considère comme ses guides spirituels.
Quand battre des records est devenue la routine, vous attirez les supporters, et les détracteurs. Novak Djokovic, vainqueur de 19 titres du Grand Chelem, connait bien les deux.
Après sa victoire de vendredi contre Denis Kudla au troisième tour de Wimbledon (6-4, 6-3, 7-6), le numéro 1 mondial a expliqué ce qu’il vit au quotidien.
“Pour être honnête, ce n’est pas quelque chose que les gens ne voient pas. C’est un fait, je joue 90% de mes matchs, si ce n’est plus, contre l’adversaire, mais aussi contre le stade”, a indiqué Djokovic à la presse serbe.
Djokovic a des hordes de fans, et la NoleFam l’accompagne partout dans sa quête de titres du Grand Chelem. Mais quand ils jouent sur les plus grands courts du monde, il ne ressent pas toujours le soutien.
“Les endroits où je reçois plus d’encouragements que mon adversaires sont rares. Je m’y suis habitué, mais d’un autre côté, je suis un être humain avec des émotions, donc c’est normal que parfois ça m’atteigne et ça m’ennuie quand quelqu’un me provoque. Ils étaient quelques-uns, mais je ne veux pas entrer dans les détails. Mes réactions étaient explosives, peut-être plus qu’elles n’auraient dû, mais je devais évacuer tout ça et les remettre à leur place.”
Djokovic moins vindicatif en anglais
Auparavant, durant la partie en anglais de sa conférence de presse, il avait été demandé à Djokovic s’il estimait être suffisamment respecté par le public.
“Dans le feu de l’action, ces choses arrivent. Vous libérez les émotions, le stress, la pression que vous ressentez sur le terrain. Parfois vous cherchez peut-être un peu de soutien ou parfois vous voulez simplement vous laisser aller. C’est ce qui m’est arrivé.”
Soutien ou non, Djokovic a toujours faim de victoires, et il a révélé vendredi une nouvelle face de lui-même, plus hargneuse. Après le match sur le Court N°1, l’intervieweur sur le terrain lui a demandé à d’où lui venait cette colère.
La réponse de Djokovic est révélatrice de certains traits de sa personnalité. Il a évoqué sa famille, son éducation en Serbe, avant de lâcher ceci : “Une partie (de ma colère) vient aussi de mon éducation dans les montagnes. J’y ai passé beaucoup de temps avec les loups, donc c’est une énergie de loup.”
Djokovic : “J’aime à penser que les loups sont un peu mes guides spirituels dans la nature”
Il a précisé sa pensé lors d’une interview pour ESPN. “J’aime à penser que les loups sont un peu mes guides spirituels dans la nature. Vraiment, parce que j’ai vu des loups quand j’étais enfant, errer dans la forêt dans les montagnes où j’ai grandi, et cette rencontre m’a effrayé dans un sens, mais aussi connecté encore davantage avec les loups. Je sens que cette connexion est restée tout au long de ma vie.”
“C’était une demi-blague sur le court, pour ainsi dire. Il y a une connexion, je la ressens personnellement. Il y a cette énergie de loupes, de montagnes, et de tout ce autour de quoi j’ai grandi, les conditions dans lesquelles j’étais quand j’étais enfant. Je porte ça en moi, et ça m’aide à trouver l’énergie dont j’ai besoin. Cette énergie dynamique qui se transforme parfois en un rugissement ou une explosion, mais la plupart du temps, c’est de l’énergie utile.”
Cette énergie qui encourage parfois le numéro 1 mondial à montrer les dents et haranguer le monde quand il est dans un moment de tension.