Musetti : “Toutes ces défaites, notamment contre Novak, m’ont fait réfléchir”
Lorenzo Musetti, qui s’est qualifié ce mercredi à Wimbledon pour sa première demi-finale en Grand Chelem, explique ses bons résultats actuels par de gros progrès au niveau de l’attitude. Il se dit prêt à retrouver Novak Djokovic.
Excellent sur le court pour battre Taylor Fritz en cinq sets ce mercredi et se qualifier à 22 ans pour sa première demi-finale en Grand Chelem, Lorenzo Musetti l’a été tout autant lors de la conférence de presse qui a suivi, durant laquelle il a procédé à une intéressante introspection sur la manière dont il a su apprendre des nombreux échecs douloureux qui ont déjà jalonné sa carrière pour franchir un gros cap sur le plan mental.
“J’ai connu tellement de défaites difficiles, notamment à Roland-Garros, où j’ai eu par ailleurs mes meilleurs résultats”, s’est-il remémoré. “Notamment deux fois contre Novak en cinq sets (Djokovic, en 2021 et cette année, NDLR), Stefanos en cinq sets aussi (Tsitsipas, 2022) et une déroute contre Carlos (Alcaraz, en 2023) où je n’ai même pas pu jouer mon tennis. Mais toutes ces défaites contre ces grands champions m’ont fait réfléchir, travailler encore plus dur. Et je crois que j’ai franchi un cap en termes de maturité et d’expérience. Cette victoire en est le résultat.”
Musetti garde bien sûr particulièrement en mémoire sa dernière défaite épique contre Djokovic, au troisième tour cette année à Paris, dans un superbe combat en cinq sets achevé à 3h06 du matin, soit le match le plus tardif de l’histoire de Roland-Garros. Et ce d’autant plus que le Serbe, qu’il a battu une fois à Monte Carlo l’année dernière, sera son prochain adversaire, pour sa première demi-finale majeure.
chaque match contre Novak se finit avec une leçon. Contre lui, vous êtes plus stressé, et vous entrez sur le court avec une mentalité différente.”
Lorenzo Musetti
“Au moins, avec le couvre-feu, on ne finira pas à 3h du matin cette fois !”, s’amuse-t-il. “Blague à part, c’était un super match, dans lequel j’ai eu mes chances mais où j’ai eu le tort de ne pas les saisir. Et je crois que cette fois encore, contre Novak, j’aurais une chance. Si j’arrive à jouer d’une certaine manière, je peux avoir ma place au tour suivant.” C’est-à-dire, en finale.
Entre l’Italien et le Serbe, il y a vraiment une histoire commune un peu à part. Outre ce récent duel au couteau à Roland-Garros, c’est aussi face à Musetti, à Paris, que le Serbe avait fait (en 2021) une “remontada” de deux sets restée fameuse, et après laquelle il avait expliqué comment le fait de se parler à lui-même, devant le miroir des vestiaires du Chatrier, l’avait aidé à se rebooster. Au total, le maître et le jeune artiste se sont affrontés six fois, pour un score de 5-1, donc, en faveur de Nole.
“Chaque match contre Nole se finit avec une leçon”, a également déclaré l’Italien. “Contre lui, vous êtes plus stressé parce qu’il est sans doute le meilleur joueur de tous les temps. Et vous entrez sur le court avec une mentalité différente.”
Hasard ou pas, c’est d’ailleurs lors de ce match récent contre Djokovic, à Roland-Garros, que Musetti a sensiblement élevé son niveau de jeu après une première partie de saison en demi-teinte, tout juste marquée par deux finales en Challengers. Depuis Paris et le passage au gazon, c’est autre chose : demi-finale à Stuttgart, finale au Queen’s et donc demi-finale ici, à Wimbledon.
“Ces dernières semaines, j’ai senti davantage de continuité sur le plan de l’attitude. Aujourd’hui (mercredi), contre Taylor, c’est sans doute l’attitude qui m’a permis de m’en sortir. Au premier set, je ne sentais pas la balle, j’étais nerveux. Mais grâce à cette bonne attitude, je suis parvenu à changer mon état d’esprit et aussitôt, je me suis mis à mieux jouer. Il faudra que je reste dans ces dispositions en demi-finale.”
C’est une certitude car il est évident que s’il flaire la moindre faille dans le cerveau adverse, Novak Djokovic saura faire ce qu’il faut pour s’y engouffrer.