La finale de Wimbledon après celle de Roland-Garros : Paolini, la sensation qui ne s’arrête plus
Un mois après Roland-Garros, Jasmine Paolini a causé une nouvelle sensation de taille en se hissant en finale de Wimbledon au prix d’un énorme mano a mano victorieux face à Donna Vekic, 2-6, 6-4, 7-6 en 2h51, soit la plus longue demi-finale dames jamais jouée à Wimbledon.
Mais où trouve-t-elle cette énergie, ce sens du jeu et du combat et cette manière de ne jamais perdre son sourire même au plus fort de la tempête ? En tout cas, à ceux qui avaient jugé sa récente finale de Roland-Garros comme un “one shot” presque accidentel, Jasmine Paolini a apporté un splendide démenti en signant un formidable “back to back” à Wimbledon, où elle s’est qualifiée à nouveau pour le dernier samedi en remportant la plus longue demi-finale dames de l’histoire du tournoi (2h51) face à Donna Vekic, battue au super tie break 2-6, 6-4, 7-6(8), ce jeudi.
L’Italienne, qui fera son entrée dans le top 5 lundi prochain, est la première joueuse à enchaîner finale à Paris et à Londres la même année depuis Serena Williams en 2016. Un exploit rare dont il faut mesurer la portée. Depuis 25 ans, il a été seulement réussi par d’immenses championnes, de Steffi Graf (1999) à Serena Williams, donc (2002, 2015 et 2016), en passant par Venus Williams (2002) et Justine Henin
(2006). Du haut de son 1,63 m, Jasmine Paolini intègre à 28 ans cette caste des très grandes. Et il faut se pincer pour le croire quand on sait qu’avant cette saison 2024, elle n’avait jamais atteint le moindre troisième tour en Grand Chelem, ni gagné le moindre match sur gazon.
Surclassée par Iga Swiatek à Roland-Garros, Paolini aura cette fois l’expérience avec elle pour tenter de négocier au mieux cette deuxième chance, face à Elena Rybakina ou Barbora Krejcikova. Elle pourra, déjà, mesurer sa chance d’être là après avoir survécu grâce à ses immenses qualités mentales à une demi-finale qu’elle avait très mal débutée, et durant laquelle elle a couru après le score les trois-quarts du temps, jusqu’à l’approche de la dernière ligne droite.
Vekic épuisée et en larmes, mais formidable dans le combat
Très nerveuse durant le premier set, l’Italienne a réussi à s’accrocher aux branches dans le deuxième set qu’elle a réussi à faire basculer en réussissant son premier break du match pile quand il le fallait, à 5-4. Elle avait flairé l’odeur du sang, mais sur l’ensemble du match, c’était presque un petit hold-up, tant elle était mise au supplice, jusque là, par la puissance de son adversaire qui se délectait notamment de sa deuxième balle, encore un peu trop “faiblarde”.
Vekic, qui avait commencé à donner des signes de fléchissement physique à la fin de ce deuxième set, repartait toutefois à l’assaut au troisième set : break d’entrée, deux balles de 3-0 double break, puis nouveau break pour mener 4-3. Vu sa qualité de service (83% de points remportés derrière sa première, dont 7 aces), on pouvait penser que c’était plié. Mais tel le sparadrap du capitaine Haddock, Paolini demeurait indécrochable, voyant bien aussi qu’en face, les jambes devenaient de plus en plus lourdes.
Epuisée au point de s’asseoir sur la chaise d’un juge de ligne entre deux points lors d’un jeu marathon à 5-5, en larmes après avoir perdu ce jeu, la Croate, pourtant, s’accrochait, admirablement. Après avoir sauvé une première balle de match à 5-4 d’un service gagnant, elle récidivait à 6-5 d’un magistral coup droit gagnant. Et c’est même elle qui prenait le meilleur départ dans le super tie break en réussissant le premier mini-break (3-1).
Mais alors que le mano à mano était au pic de son intensité, la 37ème joueuse mondiale finissait par s’effondrer dans les ultimes mètres, à quelques encablures de devenir la deuxième joueuse non tête de série à atteindre la finale de Wimbledon, après Marketa Vondrousova l’an dernier. A 8-8, elle sortait deux attaques de coup droit qui envoyaient Jasmine Paolini au paradis. “Un match dont je me souviendrai toute ma vie”, a commenté au micro la première Italienne à atteindre le match ultime à Londres. Elle s’en souviendra d’autant plus si elle gagne celui qui suit, samedi…