Fils : “Fin de match regrettable mais j’ai fait ce qu’il fallait”

Arthur Fils a beau se sentir toujours en apprentissage, il a obtenu son billet pour le troisième tour de Wimbledon, profitant de l’abandon d’Hubert Hurkacz (7-6, 6-4, 2-6, 6-6).

Arthur Fils, Wimbledon 2024 Arthur Fils, Wimbledon 2024 | © Antoine Couvercelle / Panoramic

Qualifié pour le troisième tour de Wimbledon après l’abandon d’Hubert Hurkacz, Arthur Fils s’est présenté aux médias avec la placide détermination qui le caractérise, malgré le fin de match très particulière qu’il a eue à assumer. Sa victoire par abandon contre la tête de série n°7, à 8-8 dans le jeu décisif sur quatrième, lui ouvre un tableau qui pourrait lui offrir sa première présence en huitième de finale d’un Grand Chelem. Jeudi le Français de 20 ans n’avait pas encore la tête à son prochain match contre Roman Safiullin, mais aux “montagnes russes émotionnelles” de son match contre Hurkacz.

Arthur, tu as gagné ton deuxième tour contre Hubert Hurkacz par abandon, alors qu’il avait une balle pour égaliser à deux sets partout. Comment as-tu vécu ce moment ?

Je n’avais jamais connu un truc pareil. Je ne savais pas trop comme gérer. Je pense que je me suis pas mal débrouillé. Je devais sauver une balle de set sur mon service après dix minutes d’attente. Donc surtout pas de double faute. Mais comment gérer la première ? Un kick pour l’obliger à jouer ? Tenter un ace au risque de me mettre la pression sur la seconde ? J’ai hésité. Alleluia, la première est passée. Je pense que j’ai bien joué les deux points dans ces conditions difficiles. Et ensuite il a dû arrêter. C’est vraiment regrettable mais au moins j’ai fait ce qu’il fallait sur ces points.

De vraies montagnes russes sur le plan émotionnel ?

Oui, à un moment, je pouvais presque penser que j’avais gagné, et à un moment j’étais prêt dans ma tête à aller au cinquième. Sur le fameux point où il se blesse, ça fait balle de match si ma balle est bonne. Elle prend la bande. Il saute à droite, je m’attends à ce qu’il saute à gauche et puis non… Je perds le point donc je suis un peu effondré. Je regarde mon coach et je vois que mon coach physique parle et montre Hubi du doigt. Il est toujours allongé dix secondes après donc ça m’étonne, je me demande ce qu’il fait, je me dis qu’il blague peut-être. Je vais à la serviette, je me retourne et je vois qu’il est toujours par terre. Là je comprends que c’est peut-être sérieux. Je vais le voir et il a sacrément mal. Il ne peut pas marcher et je réalise que ça va être compliqué pour lui. Je suis triste pour lui parce que c’est un ami.

Y a-t-il une frustration, de ne pas avoir fini le match normalement ?

Non. Pas de frustrations à ce sujet. C’était un très bon match. C’est le tennis, tout ne se passe pas toujours comme on l’imagine.

D’où vient cette amitié avec lui que tu décris ?

Hubi est l’un plus mecs les plus gentils du circuit. Tout le monde l’aime. Il est très marrant et fair-play. Mais je ne le connaissais pas avant de faire mon arrivée sur le Tour.

C’est ma deuxième saison sur herbe. OK je joue mieux que l’an dernier mais j’ai encore une telle marge de progression… 

Arthur Fils

Tu pensais que ton premier troisième tour en Grand Chelem serait sur gazon ?

Mais pas du tout ! C’est ma deuxième saison sur herbe. OK je joue mieux que l’an dernier mais j’ai encore une telle marge de progression…  Notamment sur les déplacements. Souvent je ne sais pas comment bouger. Je glisse tout le temps. Niveau puissance, je ne sais pas si j’en mets trop ou pas assez… Mais voilà je suis au troisième tour et je vais tout tenter pour être en deuxième semaine.

Comment expliques-tu ta capacité d’adaptation ?

Je suis compétiteur et je veux tellement gagner les points que, peu importent mes déplacements, je me débrouille. Je sers bien donc ça m’aide et je retourne pas mal de balles.

Vois-tu des domaines sur lesquels tu as bien progressé sur cette surface ?

Le retour, justement. Je ne retourne pas si mal. Ça a été un gros chantier à l’entraînement. Ça me permet de jouer pas mal de points sur le service de mes adversaires et de les mettre sous pression.

Qu’as-tu appris ces derniers mois pour ta deuxième saison sur le circuit ?


Qu’il fallait s’entraîner, s’entraîner, s’entraîner. Et essayer de rester constant pendant les matches. Surtout ça.

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