Encaissant aces et services gagnants, Jabeur a dû gérer sa frustration et rester patiente pour retourner la situation contre Sabalenka
En conférence de presse, Ons Jabeur a expliqué comment elle a géré, mentalement, le fait d’être menée 7-5⁵, 4-2 par Aryna Sabalenka en étant impuissante au retour, avant de se qualifier pour la finale de Wimbledon.
“L’ancienne Ons Jabeur aurait probablement perdu ce match.” Lors de l’interview sur le court après sa victoire 6-7⁵, 6-4, 6-3 alors qu’elle était menée 7-5⁵, 4-2 par Aryna Sabalenka en demi-finale de Wimbledon, Ons Jabeur a parlé du travail effectué pour gérer ses émotions. “Je parle beaucoup avec ma préparatrice mental”, a-t-elle ajouté. “J’apprends à transformer les énergies négatives pour les rendre positives.”
Ce jeudi, ce boulot intérieur a eu pour objectif de gérer la frustration née, pendant un set et demi, du sentiment d’impuissance au retour, à force d’encaisser aces et services gagnants. Et, même si elle a parfois extériorisé sa colère, comme en tapant, fort, sur sa cuisse dans le jeu décisif, sa capacité à s’accrocher a fini par payer.
Il s’agissait d’un jeu, d’un point, de réussir à la breaker.
Ons Jabeur
“Match fou”, a-t-elle déclaré en conférence de presse. “Je suis restée dans la rencontre, et j’ai réussi à jouer de mieux en mieux. Il s’agissait d’un jeu, d’un point, de réussir à la breaker. C’était très difficile de relancer son service. Elle variait beaucoup. Mais je me suis dit : ‘Je m’en fiche, je vais juste y aller et frapper mon retour (sourire).'”
“Oui, c’est venu”, a-t-elle continué. “J’ai commencé à mieux retourner. Et elle a aussi raté quelques coups, ce qui m’a aidée à rester dans le match. Je me suis battue sur chaque point, en attendant d’avoir un peu de réussite, et c’est ce qu’il s’est passé.”
Il fallait être patiente, attendre le moment pour déployer mon jeu.
Ons Jabeur
Après avoir encaissé, en plus des services gagnants, dix aces dans la première manche, Jabeur n’en a pris que deux dans la deuxième, et deux autres dans la troisième. Lors du dernier set, elle a fait le break sur sa troisième opportunité d’un long jeu au cours duquel elle est parvenue à relancer tous les services adverses.
“Oui, la patience a été l’une des clefs”, a-t-elle expliqué. “Quand j’affronte des joueuses comme Aryna (Sabalenka) ou Elena (Rybakina, qu’elle a battue en quart de finale) de prendre trois aces de suite, même si je mène 0-40. Qu’est-ce que je peux y faire ? Je n’ai aucun contrôle là-dessus. Il s’agit d’être patiente, d’attendre le moment où je peux déployer mon jeu.”
Mon équipe me rassure toujours en me disant : ‘Ne t’inquiète pas, ça va venir, tu vas le faire’.
Ons Jabeur
“C’est, en gros, ce qui s’est passé aujourd’hui (jeudi) à 4-2 (dans la deuxième manche)”, a-t-elle détaillé. “J’ai très bien retourné. J’ai essayé de mettre la balle dans le court. Le déclic est arrivé. Et mon équipe me rassure toujours, en me disant : ‘Ne t’inquiète pas, ça va venir, tu vas le faire.'”
En finale, sa troisième en Grand Chelem après celles de Wimbledon et de l’US Open l’an passé, Ons Jabeur a rendez-vous, samedi, avec , la Tchèque Markéta Vondroušová, finaliste de Roland-Garros 2019 et elle aussi en en quête d’un premier sacre en Majeur.
Après avoir battu toutes ces joueuses titrées en Grand Chelem, je veux gagner afin que mon parcours en vaille le coup.
Ons Jabeur
Et, pour arriver jusque-là, la Tunisienne a réussi un parcours de patronne, en éliminant successivement, à partir du troisième tour, quatre joueuses titrées en Grand Chelem. Bianca Andreescu (US Open 2019), Petra Kvitová (Wimbledon 2011 et 2014), Elena Rybakina (Wimbledon 2022) puis Aryna Sabalenka (Open d’Australie 2023.
“Jouer contre ces adversaires qui, en plus d’être fortes sur n’importe quelle surface, sont incroyables sur gazon, c’était un très grand défi”, a confié la 6e mondiale. “Ça me donne encore plus de confiance pour la finale. Après avoir battu toutes ces joueuses titrées en Grand Chelem, je veux gagner afin de que mon parcours en vaille le coup. Ça va être très dur, mais je vais y aller à fond, et j’espère que cette fois ça ira dans mon sens.”