Du profond désespoir aux portes de la finale de Wimbledon : comment Nick Kyrgios a ravivé sa passion pour le tennis

Avec beaucoup de talent mais envie contrastée, Nick Kyrgios a souvent été catalogué comme un joueur extraordinaire qui avait gâché son fabuleux don pour le tennis. Mais après sa qualification pour les demi-finales de Wimbledon, les regards sur l’Australien vont sûrement changer.

Doté d’un talent énorme, Kyrgios a pourtant longtemps été un aimant à controverses, capable de se mesurer et de battre les meilleurs joueurs du monde sans pour autant se soucier de sa carrière et de ses succès, loin de ce qu’on pouvait attendre de lui. Mais le principal intéressé assume.

« Je sais qui je suis », déclarait Kyrgios l’année dernière. « Je ne me mets plus autant de pression. Je suis d’accord avec ça. Je suis d’accord avec le fait de ne pas gagner de Grand Chelem. Je sais que cela va mettre beaucoup de gens en colère. Ce n’est pas ta vie, c’est la mienne. Je suis d’accord pour m’amuser et faire le spectacle. »

Un an plus tard, Kyrgios ne cache pas qu’il est ravi d’avoir atteint sa première demi-finale cette semaine à Wimbledon, et il le serait encore plus s’il pouvait soulever le titre dimanche.

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Kyrgios : « Je ne veux pas m’arrêter là »

« Si vous aviez demandé à quelqu’un si j’étais capable (d’atteindre une demi-finale en Grand Chelem) ces deux dernières années, je pense que tout le monde aurait probablement dit : “Non, il n’a pas la capacité mentale, il n’a pas la capacité physique, il n’a pas la discipline”, etc. J’ai presque commencé à douter de moi avec tout ce trafic qui entrait et sortait de mon esprit. »

« Je me suis juste assis là aujourd’hui et j’ai tout absorbé. Il y a tellement de gens que je veux remercier. En même temps, j’ai l’impression que je ne veux pas m’arrêter là non plus. »

Invité par les journalistes mercredi à décrire son parcours depuis ses débuts chez les pros, Kyrgios a rapidement trouvé une réponse en un mot.

“Rocky”.

Jusqu’à son triomphe en trois sets face à Cristian Garin mercredi (6-4, 6-3, 7-6), Kyrgios n’avait pas atteint un quart de finale en Grand Chelem depuis 2015, et beaucoup pensaient qu’il ne le ferait probablement plus jamais. Mais quelque chose a changé cette saison pour le natif de Canberra. Il a semblé comprendre comment jouer sur le circuit ATP à ses propres conditions.

« J’ai évidemment réfléchi l’année dernière, un an et demi, pour savoir si je voulais continuer à jouer”, a déclaré Kyrgios. « J’ai perdu l’amour, le feu, l’étincelle. Puis certaines choses ont changé dans ma vie. Je ne sais pas. J’ai en quelque sorte redécouvert que j’ai beaucoup de gens qui veulent que je joue, pour qui je joue. Il me reste beaucoup de choses dans le réservoir. J’ai l’impression que je joue probablement mon meilleur tennis, je me sens bien mentalement. »

« La route a été longue. Je pense qu’il m’a fallu sept ou huit ans pour atteindre un quart de finale ici depuis mon premier tournoi. Ça a été une sacrée aventure. »

J’ai l’impression d’être plus mature

Nick Kyrgios

Kyrgios souligne la différence entre sa version de 27 ans et la version plus jeune, laissant entendre qu’il prend actuellement un peu exemple sur ses pairs et adopte une approche plus professionnelle pour jouer un Grand Chelem.

« J’ai simplement l’impression d’être plus mature », a déclaré Kyrgios. « Je pense que plus tôt dans ma carrière, si je faisais un troisième, un huitième ou un quart de finale, je serais souvent sur mon téléphone, je m’engagerais beaucoup en ligne, j’aurais envie de sortir dîner et d’explorer ou de faire des choses pour, en quelque sorte, ne pas nécessairement m’imprégner du résultat, juste retourner chez moi à Wimbledon avec mon équipe, me reposer, me faire soigner et manger

Et maintenant, nous arrivons au moment où la boucle est bouclée. Celui où Kyrgios parle de gagner un Grand Chelem et admet que c’est une possibilité – et quelque chose qu’il aimerait faire.

« Je pense que tout le monde a le même objectif dans mon équipe », a-t-il déclaré. « C’est pour cela que ça marche. Nous savons tous ce que nous sommes venus faire ici. Je leur ai fait savoir que je voulais aller très loin ici et peut-être même soulever le trophée. Je l’ai bien fait savoir. »

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