Djokovic, sur la fameuse finale de Wimbledon 2019 : “Federer a été de loin le meilleur joueur, mais j’ai gagné le match”
Le Serbe a sauvé deux balles de match avant de s’imposer au jeu décisif du cinquième set.
Wimbledon 2019, finale épique. Peut-être la plus épique de toutes : Roger Federer, 37 ans, s’est procuré deux balles de match consécutives, sur son service, avant de s’incliner au jeu décisif du dernier set face à Novak Djokovic.
À 8-7 dans le dernier set, après avoir breaké Djokovic lors du jeu précédent, Federer a mené 40-15. Son neuvième sacre sur le gazon londonien semblait alors dans la poche. Mais non. Le Serbe a remporté quatre points de suite pour débreaker, avant de s’imposer 7-6, 1-6, 7-6, 4-6, 13-12.
Une victoire prouvant, une fois de plus, que la résilience du Belgradois était aussi solide que n’importe quelle autre partie de son jeu. Le Bâlois venait lui, sans le savoir, de connaître sa dernière chance de remporter un tournoi du Grand Chelem.
Dimanche, lors d’une interview pour l’émission 60 minutes sur CBS, Djokovic a déclaré que, bien qu’ayant gagné le match, Federer avait été au-dessus lui ce jour-là.
Alors que le sujet de la conversation était les grands matchs remportés sans être le meilleur joueur, il a déclaré : “C’est arrivé en 2019, quand j’ai joué la finale de Wimbledon, un match marathon, épique, contre Roger.”
“Les trois sets que j’ai gagnés, c’étaient des tie-breaks : 7-6, 7-6, 13-12”, a-t-il rappelé. “Et globalement, si vous regardez les statistiques, il a été de loin le meilleur joueur sur tous les plans.”
“Mais j’ai gagné le match. Et ça montre qu’en fait vous pouvez toujours gagner si vous choisissez les moments du match auxquels jouer votre meilleur niveau, en sachant produire votre meilleur tennis quand ça compte le plus.”
“La force mentale n’est pas un don” – Novak Djokovic
Par ses accomplissements, Djokovic a rendu sa force mentale légendaire. Il a gagné de nombreuses rencontres en écartant une ou plusieurs balles de match, dont deux autres contre Roger Federer, à l’US Open en 2011 et 2012.
L’homme aux 24 titres du Grand Chelem a expliqué travailler continuellement sur l’aspect mental.
“Ce n’est pas un don”, s’est-il exprimé. “C’est quelque chose qui vient avec le travail. Il y a différentes techniques. La respiration consciente en est une partie importante, particulièrement lors des moments de grande tension.”
“Je donne peut-être l’impression d’être hermétique à la pression (dans les moments importants), mais croyez-moi, à l’intérieur c’est la tempête”, a-t-il ajouté. “Les plus grandes batailles sont toujours contre soi-même, face à nos doutes et peurs. Je ressens ça à chaque match. Je n’aime pas ce genre d’état d’esprit que je vois beaucoup dans le sport : ‘garde juste des pensées positives, sois optimiste, il n’y a pas de place pour l’échec et les doutes’. C’est impossible, nous sommes des êtres humains.”
“La plus grande différence entre les plus grands champions et ceux qui ont du mal à atteindre le plus haut niveau, c’est la capacité à ne pas rester dans cet état émotionnel (la peur, les doutes) pendant trop longtemps”, a-t-il complété. “Pour moi, c’est relativement court. Dès que je le vis, j’en prends conscience, je l’accepte et je peux crier, m’énerver ou laisser exploser ma frustration, mais je rebondis tout de suite en me réinitialisant mentalement.”