Djokovic : “Le tennis est en danger (…) On doit innover pour attirer les jeunes”

Après sa qualifications pour les huitièmes de finale de Wimbledon, le Serbe a donné sa vision de l’état actuel du tennis et son avenir.

Novak Djokovic, Wimbledon 2024 Novak Djokovic, Wimbledon 2024 (Action Plus / Panoramic)

Joueur le plus titré de l’histoire du tennis en Grand Chelem, 24 trophées, Novak Djokovic a appelé les décideurs du tennis à prendre des mesures urgentes et innovantes afin d’attirer un public plus jeune.

Après sa victoire 4-6, 6-3, 6-4, 7-6 [3] face à Alexei Popyrin au troisième tour de Wimbledon samedi soir, le Serbe, en conférence de presse, a eu droit à une question sur l’importance du format cinq sets. S’il a répondu en être un fervent partisan en estimant toutefois qu’on pourrait “jouer les premiers tours en deux manches gagnantes, puis passer au meilleur des cinq à partir des huitièmes de finales ou des quarts”, il a aussi longuement expliqué pourquoi ce sport devrait, à ses yeux, procéder à des changements.

“Je pense que des innovations sont nécessaires”, a expliqué le septuple vainqueur de Wimbledon. “En dehors des tournois du Grand Chelem, nous devons trouver comment attirer un public plus jeune. D’un côté, je pense que le tennis se porte bien, mais d’un autre côté, quand on regarde ce que la Formule 1, par exemple, a fait sur le marketing, pour grandir, par rapport aux courses à travers le monde et combien elles sont populaires, je crois que nous devons faire un meilleur boulot.”

“Au niveau des clubs, le tennis est en danger. Si nous ne faisons rien, le padel, et le pickleball aux États-Unis vont remplacer tous les courts de tennis.”

Novak Djokovic

Djokovic, leader de la PTPA (Professional Tennis Palyers Association) s’est appuyé sur des données plaçant le tennis comme l’un des quatre sports les plus populaires au monde, mais l’un des moins bien classé en matière de commercialisation du produit.

“Je pense que nos circuits doivent mieux faire”, a-t-il ajouté. “Nous avons de la chance d’être un sport historique et mondialisé. L’une des études faites par la PTPA trois ou quatre ans en arrière a montré que le tennis était le troisième ou quatrième sport le plus populaire, le plus regardé, de la planète, avec le cricket. Le numéro 1 étant, évidemment, le football. Deuxième : le basketball. Puis c’est le tennis et le cricket. Mais le tennis n’est que 9e ou 10e en ce qui concerne l’utilisation de sa popularité, pour se commercialiser, capitaliser là-dessus. Je crois que ça laisse une énorme marge de progression. Nous sommes un sport très fractionné, nous devons travailler collectivement sur pas mal de choses pour essayer de nous améliorer.”

“Je pense que nous faisons un travail très insuffisant” – Djokovic, à propos du prize-money pour les tournois des niveaux les moins élevés

Le monument de 37 ans, qui a joué un rôle important en faveur de l’augmentation du prize-money pour les niveaux plus bas, a ajouté qu’il fallait faire davantage afin qu’un bien plus grand nombre de joueurs puissent vivre du tennis.

“Nous devons augmenter le nombre de joueurs qui vivent de ce sport”, a-t-il déclaré. “Je lis rarement dans les médias, dans lesquels vous écrivez, que seulement 350-400 joueurs, hommes et femmes confondus, en simple et en double, vivent du tennis sur cette planète. Pour moi, c’est très préoccupant. Oui, on parle des tournois du Grand Chelem, le vainqueur gagne tant etc. On se focalise uniquement sur les récompenses des grands évènements. Mais qu’en est-il de celles des niveaux moins élevés, de la base ? Je pense que nous faisons tous un travail très insuffisant dans ce domaine, vraiment insuffisant. Le tennis est un sport mondialisé, aimé par des millions d’enfants qui prennent la raquette et veulent jouer. Mais on ne le rend pas accessible, pas abordable. Notamment dans des pays comme le mien, qui n’ont ni fédération puissante, ni tournoi du Grand Chelem, ni grande histoire, ni finances importantes. Il faut tous que nous nous rassemblions pour comprendre comment maintenir – disons, les fondations de notre sport ou en créer de nouvelles – la pierre angulaire de ce qu’est le tennis : la base, le tennis de club.”

Djokovic a également souligné le problème des courts de tennis remplacés par des terrains de padel et de pickleball au seins de nombreuses villes.

“Maintenant, il y a le padel qui ne cessent de grandir”, a-t-il observé.”Les gens s’amusent avec ce sport, mais le tennis, c’est le tennis. Le roi ou la reine des sports de raquette. Mais au niveau des clubs, le tennis est en danger. Si nous ne faisons rien, le padel, et le pickleball aux États-Unis, vont remplacer tous les courts de tennis, parce que c’est plus économique. Sur la surface d’un terrain de tennis, vous pouvez en mettre trois de padel. Faites les calculs. C’est bien plus viable financièrement pour le propriétaire du club.”

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