Caroline Garcia : “Cette victoire donne confiance dans le chemin que j’ai choisi”
Caroline Garcia n’a pas bronché face à la Emma Raducanu mania et s’est qualifiée avec la manière (6-3, 6-3) pour le troisième tour.
Caroline Garcia, mercredi sur le central de Wimbledon, c’était 16 sur 20. Comme les seize montées au filet réussies sur les vingt tentées du jour : agressive et déterminée, Garcia a étalé beaucoup de sa classe sur le Centre Court, de quoi rappeler à tout le monde pourquoi la 55e mondiale avait, un jour de 2018, été 4e mondiale à la WTA.
“J’ai toujours été une joueuse agressive, j’ai toujours été vers l’avant. Mais sur gazon, au lieu de de retrouver avec un rebond un peu ‘moisi’, tu essaies d’aller plus vers l’avant, a-t-elle commenté après avoir battu Emma Raducanu (6-3, 6-3). J’ai pris confiance ces derniers temps dans mon jeu vers le filet, vers l’avant. C’est quelque chose que j’ai toujours travaillé et ces derniers temps encore plus. Physiquement, ça va mieux donc je peux aller plus vite au filet, parce que je n’avançais plus trop (elle rit). Là j’arrive bien à enchaîner pour aller claquer mes volées et finir des points importants en mettant la pression sur mon adversaire.”
On retirera quatre points à la note générale pour les deux breaks conquis et perdus (un par set) et parce qu’il faut bien laisser de la marge de progression ! Pas fan des grands courts en Grand Chelem, la Française a pourtant parfaitement négocié son baptême du feu à Wimbledon face à la nouvelle star du circuit féminin.
Garcia : “J’avais les choses en mains”
“Elle a très bien joué ici l’an passé, a d’évidence beaucoup de succès dans les grands tournois, a commenté Garcia sur la tête de série n°10. Je savais qu’elle serait à son meilleur aujourd’hui sur le central. Moi, je jouais sur ce court pour la première fois”.
“J’étais surtout concentrée sur moi, sur ce que je voulais faire, sur mon jeu agressif. J’ai essayé d’apprendre de ma défaite face à elle à Indian Wells aussi. (…) Je l’ai dit à mon équipe après le match : je suis très contente d’avoir réussi à gagner ce premier match sur le central parce que je n’ai pas de bons souvenirs de mes premiers pas sur les courts centraux des autres tournois du Grand Chelem.”
J’avais les choses en mains mais dès que je ralentissais et que je lui laissais prendre l’échange à son compte, elle revenait directement.
Caroline Garcia
Dès les premiers jeux, il fut évident que ce match se jouerait dans la raquette de Garcia : plus puissante, plus véloce, plus précise, elle était, et resterait, largement supérieure à Raducanu. “Dans les échanges, j’étais souvent en position agressive et je menais, indique celle qui est désormais coachée par Bertrand Perret, avec son père dans un rôle de superviseur. Mais dans les deux jeux où mon agressivité est descendue, elle est revenue tout de suite. J’avais les choses en mains mais dès que je ralentissais et que je lui laissais prendre l’échange à son compte, elle revenait directement.”
Garcia : “enchaîner et avoir le corps qui tire”
Il restait donc à voir si ça tiendrait sur la durée face à un public près à rugir derrière la championne de l’US Open à la moindre occasion. Les applaudissements après la double faute de Garcia sur le premier point du match avaient été un bon indicateur !
“Je savais que le public allait soutenir Raducanu, il n’y a pas de problème là-dessus. Je les trouve vraiment très respectueux et les Britanniques encouragent le spectacle. Au final ça fait paraît assez sec mais il fallait être bien concentrée sur chaque point, percutante au service. J’ai réussi à bien rester sur mon fil de jeu.”
Pour Garcia, le naturel a toujours parlé pour l’agressivité à tout-va. Avec une semaine à Bad Hombourg autant couronnée de succès que de fatigue, la stratégie est d’autant plus importante que les réserves d’énergies sont quand même très basses.
Peut-être une bonne chose, finalement, de ne pas lui laisser le choix : Garcia doit partir à l’abordage, c’est le plan A, le B, le C et même le D. “Physiquement, tu fais avec… On a tous des pépins. Je préfère enchaîner les matches et avoir le corps qui tire. Tu fais du mieux possible pour récupérer et sur le court tu fais avec les moyens du bord.”
“Cela n’a pas été trop facile depuis un an et demi”
C’est donc une douche glacée que la Tricolore a petit à petit fait couler sur Raducanu et la foule. La Britannique, qui a expliqué n’avoir pu passer que sept heures sur le court en un mois suite à une série de pépins physiques, n’a pas pu créer un de ces exploits dont elle avait commencé à avoir le secret l’an passé. A 19 ans, celle qui passait son bac l’an passé a bien le temps de connaître d’autres triomphes.
A 28 ans, Caroline Garcia savoure elle la sortie d’un tunnel qu’elle commençait à trouver interminable, elle qui a tutoyé la 80e place en mai dernier. “Cela n’a pas été trop facile depuis un an et demi. Le physique ne suivait plus trop. En novembre et décembre, on a vraiment pris le temps de faire les choses bien, de bien s’entourer, de mettre l’accent sur ça parce qu’être à 100% physiquement me permet d’imposer mon jeu, d’être plus dynamique. Cela fait plaisir de voir que ça paie, ça donne confiance dans le chemin choisi.”
C’est sa deuxième victoire contre une Top 15 cette saison après Rybakina à Sydney en janvier et son plus beau succès en Grand Chelem depuis Karolina Pliskova, alors 3e mondiale, en 2020 à l’US Open. Elle jouera désormais une place en huitièmes de finale, qui serait seulement son deuxième à Wimbledon après 2017, face à la Chinoise Shuai Zhang (n°33), autre grande amatrice de jeu à grande vitesse.