23 juin 1987 : Le jour où Edberg a infligé un triple 6-0 à Wimbledon

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 23 juin 1987, Stefan Edberg terrassait 6-0 6-0 6-0 son compatriote Stefan Eriksson, lors du premier tour de Wimbledon. Une première dans le tournoi depuis 1947.

Stefan Edberg inflige un triple 6-0 à son compatriote Eriksson, lors du premier tour de Wimbledon 1987. Stefan Edberg inflige un triple 6-0 à son compatriote Eriksson, lors du premier tour de Wimbledon 1987.

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : Un triple 6-0 à WIMBLEDON

Le 23 juin 1987, Stefan Edberg, 4e mondial, inflige un triple 6-0 à son compatriote suédois Stefan Eriksson, au premier tour de Wimbledon. C’est seulement la troisième fois de l’ère Open, la première à Wimbledon, que trois « roues de vélo » sont infligées à un joueur lors d’un tournoi du Grand Chelem. Cela ne se reproduira plus que deux fois.

Les acteurs : Stefan edberg et stefan eriksson

  • Stefan Edberg, le spécialiste du gazon

Stefan Edberg est né en 1966. Déjà très fort chez les juniors où il a réalisé le Grand Chelem en 1983, il a pourtant failli arrêter le tennis la même année, à 17 ans, après que l’un de ses services a accidentellement tué un juge de ligne à New York. Il n’a jamais regretté d’avoir continué. Dès 1985, quelques mois après la révélation Boris Becker à Wimbledon, Edberg s’adjuge son premier Grand Chelem, lui aussi sur gazon, à l’Open d’Australie. Il vient à bout de son compatriote Mats Wilander en finale (6-4, 6-,3 6-3).

Le tournoi, dont les dates s’apprêtent à changer, n’a pas lieu en 1986. Edberg parvient à conserver son titre en 1987 aux dépens de Pat Cash, le favori local (6-3, 6-4, 3-6, 5-7, 6-3). Le Suédois est 4e mondial lorsque débute Wimbledon 1987.

  • Stefan Eriksson, le compatriote hors du Top 100

Stefan Eriksson, né en 1963, n’est classé que 118e mondial en juin 1987. Il avait atteint son meilleur classement, 72e, en février de la même année. Son meilleur résultat sur le circuit jusqu’à présent est une finale perdue à Cologne, en 1986, face à Jonas Svensson (6-7, 6-2, 6-2).

Le lieu : Wimbledon

Wimbledon est le tournoi de tennis le plus ancien et le plus prestigieux au monde. Organisé par le All England Lawn Tennis and Croquet Club depuis 1877, la compétition s’est installée sur son site actuel en 1922, année de la construction du célèbre Centre Court. Le court est considéré comme le plus impressionnant au monde, avec sa célèbre citation de Rudyard Kipling gravée au-dessus de l’entrée : “Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front”.

Après la conversion, dans les années 1970, de l’US Open à la terre battue puis au ciment, et après l’abandon du gazon au profit du dur par l’Open d’Australie en 1988, Wimbledon demeure le dernier tournoi du Grand Chelem sur herbe. Une surface qui convient mieux aux serveurs-volleyeurs. Non seulement Wimbledon conserve sa surface historique, mais le tournoi maintient également certaines traditions, comme l’obligation pour les joueurs de s’habiller en blanc. 

L’histoire : Un exploit unique en 40 ans à Wimbledon

En 1987, Stefan Edberg a déjà remporté deux titres du Grand Chelem sur gazon, à l’Open d’Australie. Son jeu de service-volée s’exprime à la perfection sur cette surface. Comme il a perdu prématurément au deuxième tour de Roland-Garros, il a eu le temps de s’entraîner sur herbe pour se préparer à Wimbledon, où son meilleur résultat jusqu’à présent est un huitième de finale atteint en 1985 (perdu face à Kevin Curren, futur finaliste du tournoi).  

De l’autre côté, son adversaire du premier tour, Stefan Eriksson, n’a jamais disputé de tournoi sur gazon auparavant, et n’a pas eu l’occasion de beaucoup s’entraîner, car il a plu toute la semaine précédant le tournoi.

Le match est programmé sur le court numéro 2. Edberg réalise une prestation parfaite. Il passe près de 70% de premières balles, multiplie les revers gagnants, se montre intraitable au filet. Eriksson ne parvient à gagner que 35 points et n’obtient en tout que trois balles de jeu. Une heure plus tard, Edberg a bouclé la rencontre : 6-0, 6-0, 6-0.

Stefan Edberg inflige un "tricycle" lors du premier tour de Wimbledon

Bien que cela vienne juste d’arriver à Roland-Garros, où Karel Novacek avait terrassé Eduardo Bengoechea sur le même score, ce n’était pas arrivé à Wimbledon depuis 1947.

“J’ai essayé de garder la balle en jeu, explique Edberg. J’ai pensé lui laisser un jeu à la fin, mais je me disais que je n’aurai certainement jamais d’autre occasion de gagner un match comme cela en Grand Chelem. Je me suis senti navré pour lui, mais il l’a pris avec humour.”

La postérité du moment : UN TITRE À WIMBLEDON EN 1988 POUR EDBERG

Stefan Edberg poursuivra sa route à Wimbledon jusqu’en demi-finale cette année-là, où il sera vaincu par le numéro 1 mondial Ivan Lendl (3-6, 6-4, 7-6, 6-4). En 1988, il remportera Wimbledon en battant Boris Becker (4-6, 7-6, 6-4, 6-2), à l’issue d’une finale qui marquera le début de l’une des rivalités les plus populaires du tennis.

Après avoir perdu trois finales de Grand Chelem consécutives, à Roland-Garros et Wimbledon en 1989, et à l’Open d’Australie 1990, Edberg renouera avec la victoire à Wimbledon (dominant son rival Becker lors de leur troisième rencontre d’affilée en finale au All England Club) avant de devenir numéro 1 mondial le 13 août 1990. Il occupera cette place pendant 72 semaines au total.

Edberg ajoutera deux autres titres du Grand Chelem à son palmarès, en remportant l’US Open en 1991 et 1992. Il totalise ainsi six titres majeurs.

Stefan Eriksson ne participera plus jamais à un tableau final de Grand Chelem. Il ne reviendra pas dans le top 100, et passera la plus grande partie de la suite de sa carrière aux alentours de la 400e place mondiale.

En 1987, un « tricycle » sera infligé une troisième fois à l’US Open, où Ivan Lendl humiliera ainsi le Sud-Africain Barry Moir. En 1993, Sergi Bruguera punira le Français Thierry Champion au deuxième tour de Roland-Garros. Ce sera le dernière fois qu’un joueur sera vaincu 6-0, 6-0, 6-0 dans un tournoi du Grand Chelem.

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