Major Talk #6 – Richard Gasquet
Richard Gasquet est l’invité d’Alizé Lim dans ce nouveau numéro de Major Talk. Le Français, ancien numéro 7 mondial, revient en longueur sur sa carrière et envisage l’après-tennis. Avec franchise, mais sans nourrir de grands regrets.
C’est son entrée dans un club très fermé que Richard Gasquet a fait ce lundi. En décrochant sa 550e victoire en carrière sur le circuit ATP, le Français a rejoint Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Murray et Fernando Verdasco parmi les joueurs en activité ayant atteint cette barre. Il a aussi conforté son statut de joueur français avec le plus de succès dans l’histoire de l’ère Open. En interview avec Alizé Lim dans le cadre de l’émission “Major Talk” pour Tennis Majors, Gasquet évoquait l’été dernier son principal regret sur sa carrière, sa rivalité adolescente avec Rafael Nadal et du fait qu’il n’a jamais rêvé d’être le numéro 1 mondial.
Gasquet a fait la Une de Tennis Magazine à l’âge de neuf ans, avec cette question pour l’accompagner : “Le champion que la France attend ?” Si le jeune Gasquet n’a pas immédiatement ressenti la pression que cela impliquait, elle l’a rattrapée une fois qu’il est arrivé adolescent sur le circuit ATP, à seulement 16 ans.
“C’est sûr qu’avec l’expérience que j’ai aujourd’hui, il y a peut-être deux, trois voies que je n’aurais pas prises, avoue Gasquet. Jeune, j’ai eu pas mal de pression avec les résultats. Ça m’a un peu empêché de grandir normalement. J’ai encaissé beaucoup de pression et ça m’a fait perdre un peu de temps. Ce n’est pas pour ça que je n’ai pas gagné Roland-Garros. C’est la seule chose que je changerais si je pouvais revenir en arrière.”
Gasquet: “Ce que je retiendrai de ma carrière, c’est d’avoir pu jouer, tout simplement”
Gasquet est de la même génération que Rafael Nadal. A l’adolescence, ils étaient difficiles de les départager, en particulier quand le Français a vaincu Roger Federer à Monte-Carlo en 2005, à 19 ans. Au tour suivant, il a affronté Nadal et s’est incliné de justesse.
“J’avais battu Roger Federer la veille, se remémore Gasquet. J’avais balle de break au deuxième, j’avais gagné le premier. J’ai senti qu’on était assez proches. D’ailleurs, ce match, je dois le gagner. Mais après, j’ai vu que dès Roland-Garros, trois mois après, où j’ai perdu au troisième tour, j’ai vu que c’était déjà un autre joueur. D’ailleurs il a gagné Roland-Garros. (…) J’ai vu très vite qu’il était un joueur monumental, tout simplement. Sur terre battue, c’était monstrueux, son tennis n’a jamais cessé de progresser et c’est surtout ça qui est étonnant, qui est fou. Année après année, il progressait tout le temps.”
Au contraire d’autres joueurs, Gasquet assure n’avoir jamais rêve de devenir No 1 mondial ou de remporter un Grand Chelem. Il souhaitait avant tout jouer et aimer la compétition. Si ses chances de gagner cet éventuel titre du Grand Chelem sont minces désormais, “Richie” prend toujours du plaisir sur le court et espère que ce sera encore le cas aussi longtemps que possible. Il veut terminer sa carrière quand lui l’aura décidé.
“J’étais précoce, mais je n’étais pas programmé pour être No 1 mondial. Je ne sais pas si, si jeune, tu peux te dire : ‘Je vais gagner Roland-Garros‘. (…) Moi, ce que je retiendrai de ma carrière, c’est d’avoir pu jouer, tout simplement. D’avoir eu la chance de connaître ces émotions-là, du public… L’adrénaline que tu as quand tu joues. Ce sont des choses uniques. Uniques dans une vie.”