« Tirer de la rage de ces défaites en 5 sets » – L’Œil du coach #24
Patrick Mouratoglou explique comment se préparer pour des longs matches en cinq sets en Grand Chelem, comme cela a été le cas entre Corentin Moutet et Lorenzo Giustino, au premier tour de Roland-Garros.
Corentin Moutet et Lorenzo Giustino sont entrés dans l’histoire de Roland-Garros. Lundi, le Français a cédé 18-16 au cinquième set après 6h05 de jeu, au premier tour. Le deuxième match le plus long de l’histoire du tournoi. La veille, Jérémy Chardy s’est incliné contre le qualifié autrichien Jurij Rodionov en 4h42 après avoir mené 2 sets à 0. “Pour un Français, perdre à Roland-Garros de cette façon est probablement l’une des choses les plus difficiles”, explique Patrick Mouratoglou, dans le dernier épisode de L’Oeil du coach.
“C’est une super expérience, ils découvriront beaucoup d’erreurs qu’ils ont commises, beaucoup de bonnes choses aussi, ils vont pouvoir en tirer des enseignements pour les futurs matches. Il faut surmonter cela, être capable d’en parler, apprendre et ensuite, aller au prochain tournoi avec plus de rage peut-être. Trouver de la rage dans ces défaites aussi.”
Un défi physique et mental
Comment se préparer à jouer un match de plus de cinq heures et cinq sets quand on est habitués à jouer maximum en trois heures et au meilleur des trois manches ? Pour l’entraîneur de Serena Williams, il faut s’y préparer, même si “jouer cinq matches comme ça dans votre carrière, c’est déjà beaucoup”.
“La meilleure préparation, c’est de jouer cinq sets, tous les jours ou un jour sur deux, ça vous met dans le rythme. Je ferais ça deux semaines avant un Grand Chelem parce que vous avez besoin de récupérer. Ce que je faisais avec mes joueurs, c’est d’avoir un sparring-partner à chaque set, un set contre un sparring, un autre set avec un autre sparring. A la fin, le joueur a disputé cinq sets, c’est un défi physique et mental, car vous devez rester concentré, ce qui est très difficile.”
“Les meilleurs joueurs apprennent toujours des défaites difficiles”, conclut Mouratoglou.