“Je ne peux pas compter sur mon adversaire pour être fair-play” – Match Points #17
Match Points est un talk show de Tennis Majors, animé par Josh Cohen. Dans le dernier épisode, ses invités débattent de l’honnêteté des joueurs sur les règles pendant un match.
Faut-il croire en l’honnêteté des joueurs ? C’est le sens du débat de la dernière émission de Match Points. En l’absence d’assistance vidéo, l’erreur est vite arrivée : difficile de toujours être sûr qu’une balle est dans le court ou non, ou qu’elle a frôlé le filet au service. Habitué des matchs où le système de hawk-eye n’est pas toujours présent, Noah Rubin, 233e mondial, ne se défile pas.
“Il m’est arrivé de prendre le point quand je ne savais pas si la balle était bonne ou pas, explique le fondateur de Behind The Racquet. Quand la balle était trop proche, je le prenais. Je ne peux pas compter sur le fait que mon adversaire soit fair-play dans la même situation.”
Rubin : “On savait que j’étais une horrible personne, et ce n’est pas une nouveauté !”
Aux côtés des journalistes Josh Cohen, Ben Rothenberg et Simon Cambers, Rubin explique que lors d’un match sans enjeu, si “la balle est 5 centimètres dans le court, l’Américain pourrait être honnête. “Mais dans le feu de l’action, je ne vais pas être cette personne qui va lever la main, comme Tim Smyczek l’a fait face à Nadal (ndlr : à l’Open d’Australie, en 2015). J’ai bossé toute ma vie pour ça… On savait que j’étais une horrible personne, et ce n’est pas une nouveauté !”
Siegemund aurait-elle dû donner le point à Mladenovic ?
Josh Cohen, l’animateur du débat, est revenu sur la polémique lors du premier tour de Roland-Garros entre Kristina Mladenovic et Laura Siegemund, le 29 septembre dernier. A 5-1, sur une balle de premier set, l’amortie de la Française avait rebondi deux fois sur la terre battue du court Philippe-Chatrier. Le point aurait dû offrir la manche à Mladenovic, mais l’Allemande a renvoyé la balle et la Française a ensuite perdu l’échange en touchant le filet. Le tournant du match. Mladenovic ne s’est jamais remise de cette faute d’arbitrage. Elle s’est effondrée et a vu Siegemund revenir pour lui “voler” la victoire.
“Siegemund n’avait pas l’obligation d’être honnête, souligne Simon Cambers, journaliste chez Tennis Majors. Si il y avait eu 1-1 dans le premier set, je suis sûr qu’elle aurait dit ‘je n’ai pas vu si c’était une faute’. Mais là, c’était une balle de set. Elle a décidé de ne rien dire. L’arbitre aurait dû le voir. Ça n’a pas été le cas. On devrait avoir à disposition la technologie pour pallier cette situation. On ne peut pas faire confiance aux joueurs pour être honnêtes dans ce cas.”
Pour Cambers, Smyczek “savait qu’il n’allait jamais battre Nadal, donc ça ne le dérangeait pas” d’être fair-play avec l’Espagnol.