“Si l’ATP ne remplace pas Federer et Nadal, elle va souffrir”
Dans le dernier épisode de Match Points, Marion Bartoli et Simon Cambers échangent autour de l’avenir du tennis, sans Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic.
Dans le dernier épisode de Match Points – notre émission de débat animée par Josh Cohen – Marion Bartoli, gagnante de Wimbledon en 2013, et Simon Cambers, journaliste, entre autres, pour Tennis Majors, ont échangé autour de l’avenir du tennis. L’ère d’après. Quand Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic auront quitté les courts. Pour eux, l’ATP doit d’ores et déjà se mettre au boulot en braquant davantage les projecteurs sur les futures stars du circuit.
Sans le Big 3, les audiences chutent
Avant la finale du Masters 1000 de Monte-Carlo entre Stefanos Tsitsipas et Andrey Rublev, celle de Miami a vu Hubert Hurkacz soulever le trophée devant Jannik Sinner. Une affiche qui a eu le mérite de ne pas faire grimper la consommation d’électricité dans les foyers.
“La finale de Miami a fait 72 % de téléspectateurs en moins en comparaison de celle de 2019 entre Roger Federer et John Isner”, a relate Marion Bartoli. “Si vous allez dans la rue pour demander qui a gagné le dernier tournoi de Miami, je ne pense pas que beaucoup seront capables de donner la réponse. A moins de tomber sur un fan de tennis pur et dur, qui suit absolument tout. Mais nous savons que ce nombre de personnes est limité.”
“Ce ne sera pas possible de remplacer Nadal et Federer”
Étant donné l’aura de Nadal et Federer, Simon Cambers estime qu’ils sont absolument uniques. Personne ne peut façonner son image sur la leur. Il faut du neuf.
“Ce ne sera pas possible de remplacer Federer et Nadal”, explique-t-il. “Et je ne pense pas que l’ATP doive promouvoir les jeunes de la même manière, ou donner l’impression que c’est ce qu’elle veut faire. Il faut lancer une nouvelle ère. Ils doivent travailler vraiment très dur sur cet objectif.”
L’ATP doit préparer l’avenir
Un avis auquel se rallie Marion Bartoli. Il faut attiser l’intérêt du public pour préparer l’avenir. Savoir s’appuyer sur les personnalités des joueurs émergents pour les mettre en valeur.
“Je pense que le rôle de l’ATP et des agences qui gèrent l’image des joueurs est maintenant de mettre les nouveaux profils en lumière”, analyse l’ancienne numéro 7 mondiale. “Pour que le public les connaisse mieux et s’intéresse plus à eux. Même s’ils ne se mettent pas à tout gagner dès maintenant, il faut attirer les fans pour préparer les départs de Nadal, Federer et Djokovic.”