“Accueillir autant de public à Roland-Garros, c’est voir trop grand”
Match Points est une émission de débats de Tennis Majors, animée par Josh Cohen. Dans cet épisode, Marion Bartoli, Ben Rothenberg et Simon Cambers se demandent si l’organisation du Grand Chelem parisien a pris la bonne décision en accueillant du public pour cette édition.
Lors de la dernière émission de Match Points, les invités de Josh Cohen ont été interrogés sur la tenue de l’édition 2020 de Roland-Garros avec du public. Ben Rothenberg et Marion Bartoli ont des points de vue qui se rejoignent quant à la sécurité des joueurs, mais totalement opposés en ce qui concerne l’accueil de spectateurs, dans un contexte de pandémie de Covid-19. Le journaliste américain aurait préféré une interdiction de public :
“J’ai toujours très peur pour les spectateurs. On parle de santé publique là. Il n’y aura pas de problèmes pour les joueurs, ni pour l’ATP. Le problème, c’est d’accueillir un si grand rassemblement en France aujourd’hui. Par exemple, c’est un tournoi qui se joue en extérieur. Que se passe-t-il si la pluie interrompt les matchs ? Les gens vont se retrouver sous les tribunes dans une grande proximité. On prend un énorme risque là. Accueillir des milliers de gens sur place, ça implique trop de choses. Le nombre de cas quotidiens de Covid-19 augmente très rapidement en France. Les gens ne réalisent pas. Quand tout va mieux, on se précipite pour rouvrir les lieux au public. Et quand vous rouvrez ces lieux, la situation sanitaire se dégrade très vite. Accueillir autant de public avec si peu de précautions, c’est voir trop grand, c’est un gros risque.”
“5 000 personnes, ce n’est rien pour tout cet espace”
De son côté, l’ancienne gagnante de Wimbledon estiment que les précautions prises par l’organisation du tournoi sont suffisantes à une tenue sans danger de l’événement :
“On parle ici de 5 000 personnes pour l’ensemble de “la zone Chatrier”, c’est-à-dire le Central et six ou huit autres courts. Et la capacité totale du site est bien plus grande que ça. la plupart des joueurs seront ravis de revoir des fans, d’interagir avec le public, d’entendre leurs encouragements. Moi, je suis enceinte de six mois et je vais travailler à Roland-Garros. Je n’ai absolument pas peur et je me sens en sécurité. Tout ce qu’ils m’ont expliqué me semble très raisonnable et j’ai entièrement confiance. Il y aura un marquage au sol pour que les gens ne se croisent jamais. Les gens seront séparés les uns des autres. L’organisation a complètement réaménagé le site car ils ont beaucoup plus d’espace que d’habitude. 5 000 personnes, ce n’est rien pour tout cet espace. Les gens ne pourront pas se mélanger s’ils ne sont pas de la même famille. Les gens ne pourront pas stationner ensemble. Et même s’il pleut et que les matchs sont interrompus, ils devront attendre à l’extérieur du stade.”
“Quand il y a des consignes, il n’y a plus qu’à espérer que les gens les respectent”
Seul problème, Ben Rothenberg n’est absolument pas convaincu que les spectateurs respecteront toutes ces mesures une fois sur le site.
“Mais c’est un événement éminemment compétitif et on sait comment sont les gens, en particulier les Français. Globalement, ils feront ce qu’ils veulent. Ils vont se croiser, socialiser. Ils ne seront pas aux ordres pour maintenir l’écart. Ils vont faire la queue et se mélanger, rien que pour aller aux toilettes par exemple. Il y aura brassage des populations. Quand il y a des consignes, il n’y a plus qu’à espérer que les gens les respectent. Mais ça sera toujours 5 000 Parisiens enthousiastes dans un espace bondé. En terme de superficie, Roland-Garros est le plus petit site des tournois du Grand Chelem.”