#4 : La raquette spaghetti avec Seb Proisy
Certaines raquettes sont mémorables, d’autres marquent les esprits. Mais certaines sont réellement iconiques. Seb Proisy se concentre sur elles dans son tout nouveau format pour Tennis Majors. Quatrième épisode : la raquette spaghetti.
Dans le quatrième épisode de notre nouvelle série vidéo, Raquettes de légende, Seb Proisy se concentre sur la raquette spaghetti. Petite spécificité cette fois, ce n’est pas la raquette qui est légendaire, mais la méthode de cordage utilisée ! Une sorte de double cordage qui permettait au joueur de mettre beaucoup d’effet dans la balle, et cela à fait polémique.
“En octobre 1977, l’ITF a été contrainte d’interdire définitivement cette méthode et a introduit des règles explicites qui disaient clairement comment corder votre raquette avec le modèle qu’on connaît aujourd’hui.” précise Seb Proisy.
Ce double cordage est l’invention d’un horticulteur allemand, Werner Fischer.
La revanche de Nastase
La raquette spaghetti a connu son heure de gloire en 1977, juste après l’US Open. Ilie Nastase, qui avait perdu au 2e tour à New York contre Corrado Barazzutti, a chuté à Paris face au Français Georges Goven… et sa raquette spaghetti !
“Cette défaite a beaucoup énervé Nastase, qui a alors juré de ne jamais jouer contre un joueur adepte du double cordage. La semaine suivante à Aix-en-Provence, Nastase a joué à son tour avec une raquette à double cordage et a remporté le tournoi !” explique Seb Proisy.
En finale de ce tournoi, il a d’ailleurs battu Guillermo Vilas et mis fin à sa série de 55 victoires consécutives. L’Argentin avait dû abandonner car la balle proposée par Nastase, grace à sa raquette spaghetti, lui faisait très mal au coude à cause de l’effet.
Une plus grande liberté du cordage
Oubliez le cordage actuel présent sur toutes les raquettes de tennis, la méthode spaghetti est totalement différente ! Les montantes et les traverses ne sont pas associées, il n’y a plus de lien entre elles. Il y a des montantes pour chaque côté de la raquette, et les traverses, qui sont sur seulement cinq rangées, passent entre les deux sans croiser, ce qui laisse une totale liberté de mouvement aux cordes et une plus grande capacité d’effet.
“Il y a également de minces tubes en plastique qui sont placés sur les montantes à chaque intersection avec les traverses. Ils réduisent les frictions entre les cordes pour les faire durer plus longtemps. Aujourd’hui, on peut faire ça avec des élastocross, qu’on appelle aussi croisillons.”
Pour avoir une sensation similaire avec les raquettes d’aujourd’hui, il existe une solution : corder votre raquette sans croiser les cordes. Les montantes d’un coté et les traverses de l’autre.