“Je tomberais amoureux de l’UTS si j’étais juste spectateur”, Mouratoglou dresse le bilan de l’UTS 2023
Le créateur de l’UTS s’est confié sur le succès de la grande finale et sur le futur de l’épreuve.
Jack “The Power” Draper a été sacré champion lors de la Grande Finale de l’UTS à Londres, mais la prochaine épreuve arrive déjà à grands pas, dans moins de deux mois à Oslo (8-11 février). Casper “The Ice Man” Rudd et Holger “The Viking” Rune en seront les têtes d’affiche.
Après un nouveau week-end spectaculaire de tennis, le créateur de l’UTS Patrick Mouratoglou s’est confié à Tennis Majors sur cette Grande Finale de Londres, les polémiques rencontrées au passage, le champion Jack Draper et le futur de l’épreuve.
Quel bilan dressez-vous de l’événement ?
Patrick Mouratoglou: “C’était génial, la foule a été au rendez-vous, l’ambiance encore meilleure (ndlr:que lors des précédentes étapes). J’ai l’impression que les gens s’habituent de plus en plus à l’UTS, s’y impliquent de plus en plus, et puis on a aussi eu de la chance d’avoir des matches incroyables grâce au superbe plateau qu’on avait réuni. Certains ont montré un niveau de jeu incroyable, ce qui est encore plus impressionnant quand on pense qu’ils sont en plein milieu de leur préparation. Ils ont fait le show, on a tout eu : du fun, des polémiques, et du grand tennis avec des joueurs totalement concentrés qui voulaient gagner à tout prix, ce qui explique les polémiques.
C’est le niveau de jeu le plus haut vu sur l’UTS jusqu’à présent, mais c’était la Grande Finale donc d’une certaine manière, ça fait sens.
On connaissait tous le potentiel de Jack Draper, mais personne ne l’avait jamais vu évoluer à ce niveau.
Patrick Mouratoglou : Je pense qu’il n’a jamais aussi bien joué de sa vie. Jack a été très impressionnant, parce qu’en plus il était privé de son coup fort, son service. Il a démontré des qualités incroyables, a battu les meilleurs joueurs à l’échange et puis il a surtout été épatant sur les points importants, ce qui lui sera très utile dans le futur.
Que pouvez-vous encore améliorer ?
Patrick Mouratoglou : Beaucoup de choses, et c’est ça qui est extraordinaire. Je sais que si je venais voir, sans connaître l’UTS, j’en tomberais amoureux, mais il y a encore une grande marge de progression. J’ai pris des notes : je n’en dirai pas plus mais je vois de nombreux aspects où on peut mieux faire.
Quel est votre sentiment sur les deux polémiques : Gaël Monfils qui n’a pas été autorisé à se faire soigner sur le court et la colère d’Andrey Rublev qui pensait avoir joué sa carte bonus ?
Patrick Mouratoglou : Je les comprends. C’est toujours la même chose : c’est difficile pour les joueurs mais les erreurs d’arbitrage font partie du jeu, malheureusement. Les arbitres sont humains donc ils peuvent se tromper. De fait, je ne pense pas qu’ils aient commis des erreurs dans ces cas particuliers et je l’ai dit aux joueurs. Quand tu veux la carte, il faut que cela soit vraiment clair : il faut s’assurer que l’arbitre de chaise ait vu. Ce fut un coup de malchance et je me sens vraiment mal pour Andrey qui est un mec tellement sympa. Mais ça fait partie du jeu.
Je ne pense pas qu’on devrait changer la règle pour Gaël. Encore une fois, je suis désolé pour lui, mais je pense qu’être capable de tenir physiquement jusqu’à la fin du match fait partie des devoirs d’un joueur pro. Si vous n’en êtes pas capable, il faut quitter le court, déclarer forfait. Je ne veux pas voir le kiné parce que je sais comment ça finit : comme sur le circuit ATP où ils appellent le kiné dès qu’ils ont un petit pépin, pour casser le rythme. Je pense aux fans. Si le gars ne peut plus jouer, désolé mais il faut qu’il sorte. Je sais que c’est frustrant, et encore plus frustrant pour les joueurs car ils ont l’habitude d’avoir cette option mais c’est une bonne règle.
Sur le circuit quand par exemple une balle est annoncé “out”, l’adversaire peut dire qu’elle est bonne et donner le point : son avis peut prendre le dessus sur le jugement initial de l’arbitre. Là, dans le cas de Gaël, Jack a dit qu’il était d’accord pour l’intervention du kiné : cela aurait-il peu fonctionner ?
Patrick Mouratoglou : Non. Jack a dit d’accord parce qu’il est habitué aux règles de l’ATP, mais ici on ne veut pas de ça. Je ne veux pas que les joueurs puissent faire appel au kiné pendant le match alors qu’ils vont bien. Evidemment si c’est une question de vie ou de mort, c’est différent, mais pour une blessure, ça fait partie du jeu : votre corps doit pouvoir tenir le coup, sinon désolé.
Que sait-on de la saison 2024 ?
Patrick Mouratoglou : Nous aurons de nouveau quatre épreuves. La première en février mais je garde le mystère pour les trois autres.