“J’ai beaucoup appris sur mon jeu” : l’UTS aura apporté des enseignements
Alors que dimanche se tient le Final 4 de l’UTS, les joueurs de la compétition estiment que le format révolutionnaire leur aura permis de progresser dans plusieurs domaines.
Comme un goût de fin de vacances d’été. La nostalgie qui va avec. Dimanche, Matteo Berrettini a remporté la première édition de l’Ultimate Tennis Showdown face à Stefanos Tsitsipas, au bout d’une mort subite étouffante. Au moment où l’Italien a soulevé le trophée de l’UTS, un éclair, cinq semaines de compétition se sont achevées. Cinq semaines qui auront apporté des combats sur le court, mais aussi des enseignements aux joueurs.
Après trois mois de repos forcé à cause du confinement, les acteurs de l’UTS ont pu refouler les courts dans un format unique : quatre quarts-temps de dix minutes, temps réduit pour servir, utilisation de cartes UTS et interactions avec les coaches et commentateurs. Ce qui leur aura permis de s’améliorer dans plusieurs sphères du jeu. A commencer par la forme physique.
“Ce format m’a permis de comprendre que je dois faire attention à la condition physique, plus que jamais, décrit Feliciano Lopez à Tennis Majors. Clairement, l’UTS m’aura fait progresser dans beaucoup de domaines ! Beaucoup de choses me serviront plus tard.” L’Espagnol de 38 ans affirme qu’après trois mois sans jouer, il avait des lacunes. “Je me suis senti fatigué, surtout en fin de match, lance-t-il. Je dois absolument faire attention à cela.”
Benoît Paire est du même avis. Le Français s’était montré épuisé lors de sa défaite à la mort subite contre Benchetrit.
“Je suis épuisé, je suis cuit !”, avait-il soufflé. “Ma forme était mauvaise en arrivant à l’UTS, nous avoue le 22e mondial. Mais le tournoi m’a permis de la faire progresser. Au début, c’était dur.” Le 22e mondial affirme avoir “joué un meilleur tennis de jour en jour, ce qui est bon pour la confiance.” “L’UTS m’aura aussi permis de travailler mon service, dans lequel j’ai encore des insuffisances”, conclut-il.
Tsitsipas insubmersible à la pression
Par son format rapide et intense, la compétition aura testé la capacité des joueurs à supporter la pression. Le format traditionnel de l’ATP est, lui, plus “long”, et presque “ennuyant”, selon Lopez. “A l’UTS, ça va très, très vite , appuie El Torero. Il n’y a rien à voir avec la formule de l’ATP. J’ai pu m’améliorer dans le petit jeu. Tu dois tous le temps être concentré car chaque point compte, et tu n’as pas le temps de récupérer car il n’y a que 15 secondes pour servir.”
“Tu ne peux jamais débrancher ton cerveau, renchérit Matteo Berrettini. J’ai pu progresser sur le fait d’être plus tranchant. J’ai aussi travaillé ma concentration, qui doit toujours être au maximum.” Elle l’a été en finale, dimanche dernier.
Celui qui s’est mis le plus sous pression reste Stefanos Tsitsipas. Le leader du classement avant le Final 4 (huit victoires, une défaite), a remporté quatre matches à la mort subite dans cet UTS, dont trois après avoir perdu les deux premiers quarts-temps.
“J’ai montré que je pouvais prendre mes responsabilités, et que j’avais une bonne attitude sur le court, souligne The Greek God. J’ai été très constructif.” Ce qui a “le plus d’importance” aux yeux du numéro 6 mondial est “de pouvoir tester de nouvelles choses”, comme les montées au filet. “Nous n’aurons pas la même liberté sur d’autres matches”, précise-t-il.
Alexei Popyrin assure, lui, que le format intense lui a “ouvert les yeux” sur sa “lenteur à commencer les matches dans le format ATP.” “J’ai appris beaucoup sur mon jeu“, estime-t-il. “J’ai réalisé que je dois être d’attaque dès le début de mes matches.”
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Benchetrit : “J’ai pu montrer que je serai capable de grimper au classement”
La pression inhérente au format UTS, qui met à rude épreuve les joueurs, leur permet aussi de s’améliorer mentalement. C’est le domaine dans lequel a le plus progressé Berrettini.
“C’est vraiment dans ce domaine que je me suis amélioré, constate le Romain à Tennis Majors. Je me suis préparé mentalement pour tous les types de situations. Il ne faut se laisser perturber par l’adversaire, et toujours se projeter sur le point suivant.” C’est ce qui est essentiel pour “tous les joueurs de tennis en général”, explique l’Italien. “J’ai pu travailler ma capacité à ne pas me laisser perturber, analyse-t-il. Cela me servira dans le futur, c’est sûr.”
L’Ultimate Tennis Showdown, grâce à un casting de joueurs aux niveaux variés, aura donné la chance à certains moins bien classés d’affronter les meilleurs mondiaux.
“J’ai eu l’occasion de jouer David Goffin (pour la première fois), et c’était impressionnant, nous assure Elliot Benchetrit, le 208e mondial. Il savait toujours où j’allais mettre la balle !” Le Niçois estime que “c’était une bonne façon de connaître le niveau de ce genre de joueur et cela va me servir dans un format normal.” Il vise désormais une intégration dans le Top 100 à court-terme. “Grâce à l’UTS, j’ai pu montrer que je me suis amélioré et que je serai capable de grimper au classement.”
Même chose pour Corentin Moutet. Le 75e mondial a eu l’opportunité d’affronter David Goffin, numéro 10 mondial, et Tsitsipas.
“Au final, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas beaucoup d’écart entre nous, avance le Français. Ça se joue sur deux-trois points. Sur l’année, celui qui arrive à empocher ces points peut avoir 50 places de plus que l’autre. Je pense que c’est une question de constance.” L’UTS aura fait progressé les meilleurs, comme ceux qui rêvent de prendre leur place.
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