Ruud tombe Khachanov et atteint sa deuxième finale de Grand Chelem cette année
Casper Ruud a dominé (7-6 [5], 6-2, 5-7, 6-2) Karen Khachanov vendredi afin d’atteindre sa première finale à l’US Open.
Le Norvégien Casper Ruud, tête de série n°5, a atteint la finale de l’US Open, en écartant le Russe Karen Khachanov, tête de série n°27 (7-6 [5], 6-2, 5-7, 6-2), à l’USTA Billie Jean King National Tennis Center de New York City, vendredi. Il est ainsi devenu le premier Norvégien à atteindre la finale de l’US Open.
Ruud atteint aussi sa deuxième finale de majeur cette saison après Roland-Garros.
“Après Roland-Garros, j’étais suffisamment humble pour me dire que ce serait peut-être la seule finale en Grand Chelem de ma carrière”, a-t-il déclaré au micro. “Ces finales ne vous tombent pas dessus facilement. Mais me voilà retour deux mois plus tard alors c’est une émotion qui est vraiment difficile à décrire”.
Le Norvégien n’a ainsi pas caché que le stress avait été présent en début de match, lui qui n’a malgré tout pas encore une énorme habitude des sommets.
Seulement trois matches gagnés lors de ses trois premiers US Open
Dur d’imagine que ce Casper Ruud 2022 est le même joueur qui n’avait remporté que trois matches lors de ses quatre premières sorties à l’US Open ! On le savait grand spécialiste de terre battue, et on a d’ailleurs encore pu en avoir quelques flashbacks lors de cet US Open avec ces grandes claques de coup droit à la prise fermée.
Mais la progression de Ruud, 23 printemps seulement ne l’oublions pas, sur surface rapide a été impressionnante, avec notamment une finale à Miami cette année. Face à Khachanov, c’était d’ailleurs aussi le match des prises de terriens, mais celle de la tête de série n°27 reste la plus extrême.
C’est pourtant un missile de revers le long de la ligne qui lui a donné le premier set en poussant son rival à la faute… au 55e coup de raquette ! On a vérifié, le match n’avait pourtant pas été transféré Porte d’Auteuil. Mais ça reste ce coup droit qui a régulièrement fait la différence ce vendredi, notamment sa qualité en bout de course sur le break décisif dans le quatrième set.
Il n’y avait pas de raison pour que le tennis de Ruud ne réussisse pas à s’exprimer aussi sur dur : il a la couverture de terrain, le jeu de jambes, le service et le coup qui fait mal. Il s’agissait “seulement” de le faire jouer plus prêt de sa ligne et d’affûter ce coup droit pour que la claque file dans des trajectoires plus tendues. Passé par l’académie de Rafael Nadal, il a été aux premières loges pour se renseigner sur le travail à effectuer.
Alors la muraille n’est pas parfaite évidemment mais quand les brèches s’ouvrent, elles se referment de plus en plus vite. Un break d’avance envolé (2-0, 2-2) dans le premier set puis un autre subi (3-4) face à l’énorme puissance et agression adverse : aucune panique.
Ruud, quand il commence à tanguer, sait revenir à ses bases, en coupant dans les fautes, en respectant ses zones et en serrant les dents en défense avant de reprend la main sur l’attaque. Quand la confiance le pousse, son jeu l’entraîne en plus naturellement vers l’avant : 87% de taux de réussite au filet (20/23) ce jour ! Vous avez dit complet ?
Khachanov ou l’agression qui prend un mur
Oui, l’attaque à l’avantage sur dur, mais face à un contreur comme Ruud doté d’un coup d’oeil laser, elle a zéro droit à l’approximation. Khachanov s’est ainsi régulièrement cassé les dents sur l’incroyable régularité du norvégien à l’échange malgré les assauts. Il y a de l’espoir en revanche pour celui qui arrive à maintenir la pression sur lui suffisamment longtemps pour que la brèche s’ouvre de manière un peu plus large. Khachanov a réussi en fin de troisième set mais il en a payé l’effort tout de suite dans le quatrième.
L’actuel 7e joueur mondial, qui peut quasiment désormais toucher la première place mondiale de la raquette, sera désormais opposé pour le titre au vainqueur du match entre l’Espagnol Carlos Alcaraz, tête de série n°3, et l’Américain Frances Tiafoe, tête de série n°22. Qui que ce soit, il aura le profil qu’il faut pour espérer démolir cette muraille norvégienne, mais il devra avoir économiser suffisamment d’énergie pour tenir la route.
Et surtout il ne devra pas se fier – et ses rivaux ont sans doute fini par le comprendre désormais – à la discrétion et la politesse de Casper Ruud. Le garçon est un gentleman, un discret, pas bling bling pour un sou mais c’est un compétiteur féroce, un acharné sur le court, un rival qui ne va rien donner, jamais. Il n’y a que deux joueurs à avoir atteint deux finales en Majeurs cette année : Rafael Nadal et Casper Ruud. Alors évidemment on n’est pas dans la même filière flamboyante mais l’efficacité reste tout aussi redoutable.
L’autre demi-finale à l’US Open (Grand Chelem, USTA Billie Jean King National Tennis Center, dur, 40.560.000 USD) :
- Carlos Alcaraz – Frances Tiafoe : programmé vendredi