US Open : Djokovic : “Je ne suis pas surpris, je sais que je le mérite”
Novak Djokovic se retrouve de nouveau au seul endroit qui l’intéresse désormais : une finale de Grand Chelem. Il reconnaît aussi qu’à 36 ans il sait bien que chaque finale peut être la dernière.
Novak Djokovic ne joue plus que pour ça : un titre du Grand Chelem. A 36 ans et après avoir tout gagné, il n’y a en fait plus trop le choix pour trouver de la motivation. L’homme aux 23 titres du Grand Chelem tentera donc d’en conquérir un 24e dimanche face à Daniil Medvedev.
S’il lui sera épargné de retrouver Carlos Alcaraz son tombeur de Wimbledon, l’histoire du jeu lui a quand même réservé un clin d’oeil en le réunissant avec son tombeur de 2021. Djokovic reverra donc Medvedev de l’autre côté du filet à New York, mémoire vivante de la saison où il était à une victoire d’un Grand Chelem historique. Deux ans plus tard, le Serbe a encore disputé les quatre finales de Majeurs la même saison, cimentant encore un peu plus la densité de son CV pour le prochain débat sur le meilleur joueur de tous les temps.
Pour cela, le Djoker a su dompter la fougue de Ben Shelton, 20 ans, afin de se qualifier pour sa dixième finale à l’US Open, égalant le record des années 1920 de Bill Tilden. L’Américain, battu en trois sets, a été pris très au sérieux par Djokovic qui, à 36 printemps, disputera sa 36e finale de Grand Chelem.
“C’est génial d’avoir gagné en trois sets. Tout a très bien fonctionné jusqu’à deux sets à rien et 4-2 dans le troisième set. J’ai un peu perdu mon timing après ça et ça a été serré pour finir le match avec en plus la foule qui a joué son rôle. Je ne voulais pas d’un quatrième set, c’est sûr. C’est un joueur très puissant, avec un service incroyable et un style imprévisible. J’ai dû rester bien présent mentalement, calme et concentré sur mon plan de jeu afin de le forcer à jouer et à le mettre mal à l’aise. D’une manière générale, je suis content de mon niveau de jeu sur ce tournoi, j’ai sorti ma meilleure performance au service sur ce match, et maintenant il me reste le défi ultime pour aller chercher un autre titre du Grand Chelem.
“A 36 ans, chaque finale de Grand Chelem pourrait être la dernière”
Novak Djokovic, en ce qui concerne sa carrière, donne dans le réalisme bien plus que dans le romantisme. Il ne passe pas trop de temps à savourer ses accomplissements, de peur qu’avec la satisfaction vienne le confort et donc le relâchement. Et il ne va donc pas se mettre non plus à croire qu’à 36 ans, il peut encore avoir le luxe de ne pas sentir la fin de carrière arriver.
Alors, cette nouvelle finale à New York a forcément une saveur différente : pas parce que soudain il tombe dans le romantisme, mais justement parce que son pragmatisme lui hurle que sur un malentendu, ça pourrait bien être la dernière. Et une dernière, ça se savoure. C’est aussi, fait non négligable, une bonne approche à avoir pour éviter de prendre un énorme coup de pression comme en 2021. Allons profiter du bonus au lieu de jouer sa peau pour écrire l’histoire, ça se défend.
“Le fait est qu’à 36 ans, chaque finale de Grand Chelem pourrait être la dernière alors je donne sans doute plus de valeur à ces opportunités aujourd’hui qu’il y a dix ans parce qu’à l’époque j’avais encore beaucoup d’années devant moi. Aujuord’hui, je ne sais pas combien de temps il me reste en Grand Chelem. Je suis conscient de l’occasion mais en même temps je veux aborder le match de dimanche comme n’importe quel autre match que je veux gagner. Je sais que ce sera le défi ultime, je sais que j’ai encore une chance d’écrire l’histoire et j’en suis fier. Mais je ne veux pas non plus trop y penser car quand je l’ai fait dans le passé, comme ici en 2021, la pression m’a rattrapé. Je veux juste faire ce que j’ai à faire tactiquement et bien me préparer pour le match.”
C’est un numéro d’équilibriste en fait, cette fin de carrière et cette course aux records, de Novak Djokovic. Il ne joue plus que pour battre le record de Margaret Court avant de le pousser si loin que personne n’y touchera avant longtemps, mais il ne doit pas trop y penser sous peine de couler sous la pression. Le moins que l’on puisse dire est que jusqu’à maintenant, il a plutôt très bien géré la situation. L’US Open 2021 et Wimbledon 2023 restant les exceptions démontrant encore combien la tâche est rude et combien le champion reste humain.
“Je ne veux même pas penser à quitter ce sport alors que je suis encore au top du jeu. Il n’y a aucune raison.”
“Les tournois du Grand Chelem restent ce qui me motive à aller à l’entraînement pour travailler dur chaque jour afin d’essayer d’être au niveau pour lutter avec les jeunes joueurs. Ce sont les plus grands objectifs pour moi et tout mon programme est fait pour que ce soit là que je joue le mieux. Je suis tellement heureux de mes résultats en Grand Chelem : disputer les quatre finales la même saison est extraordinaires, c’est ce dont je rêve, c’est ce que je désire le plus. Il reste un match à jouer et ce sera sans doute encore plus satisfaisant si je gagne mais je suis déjà fier de ce que j’ai accompli cette année.”
Fier, mais pas surpris. Pas de fausse modestie ici : Novak Djokovic met toujours la barre de référence à côté du mot finale.
“Cela semble sans doute arrogant mais je ne suis pas vraiment surpris d’être là parce que je sais combien j’ai travaillé dur, combien j’ai sacrifié pour en être là. Je sais que je le mérite. J’ai toujours cru en moi et en mes capacités, dans aussi ma faculté à répondre présent dans les grands rendez-vous. Je me sens bien physiquement, aussi fort que possible donc l’âge reste juste un nombre pour moi. Je ne veux même pas penser à quitter ce sport alors que je suis encore au top du jeu. Il n’y a aucune raison. Je m’y mettrai sans doute si je commence à me faire botter les fesses par les jeunes dans les premiers tours en Grand Chelem. Mais jusqu’ici, je sens encore que je suis dans le coup.” C’est un euphémisme !