Alcaraz sort vainqueur d’un duel monumental face à Sinner !
Après le deuxième match le plus long de l’histoire de l’US Open, Carlos Alcaraz s’est qualifié pour sa première demi-finale de Grand Chelem en s’imposant (6-3, 6-7⁷, 6-7⁰, 7-5, 6-3) face à Jannik Sinner.
Carlos Alcaraz, Jannik Sinner : merci. En quart de finale de l’US Open, les deux jeunes hommes – respectivement âgés de 19 et 21 ans – ont offert un match-monument aux amoureux du tennis. Plusieurs crans au-dessus de leur huitième de finale de Wimbledon, pourtant déjà épastrouillant, pour continuer à poser les pierres d’une rivalité semblant bâtie pour accueillir le futur du tennis.
Vainqueur 6-3, 6-7⁷, 6-7⁰, 7-5, 6-3 après un duel jalonné d’une kyrielle de hot-shots et rebondissements, l’Espagnol a remporté, à 2h50 du matin heure locale, le match le plus tardif de l’histoire de l’US Open. Et le deuxième plus long, en 5h15. Soit 11 minutes de moins que la demi-finale de 1992 gagnée par Stefan Edberg contre Michael Chang.
“Je ne sais pas comment j’ai fait (pour gagner)”, a déclaré le numéro 4 mondial lors de l’interview sur le court, après avoir égalisé à deux victoires partout dans son face-à-face avec le Transalpin sur le circuit principal. “La haute qualité de jeu, le niveau du match… Jannik est tellement incroyable. Merci à tous ! Je ne le dirai jamais assez : toutes les victoires que j’ai eues sur ce court (Arthur-Ashe), c’est grâce à votre soutien extraordinaire. Je n’arrive pas à y croire, merci beaucoup.”
Des rebondissements à tout-va
Pour atteindre sa première demi-finale de Grand Chelem et devenir le plus jeune joueur présent à ce stade de la compétition à New York depuis Pete Sampras titré en 1990, et depuis Rafael Alcaraz est passé par toutes les émotions. Battu par Sinner à Wimbledon puis en finale de l’ATP 250 d’Umag dont il était tenant du titre en juillet, le natif d’El Palmar a d’abord eu les choses en main, avant de devoir sauver une balle de match.
Vainqueur de l’acte initial grâce à trois breaks, contre un jeu de service lâché, il a su profiter du faible pourcentage de premières balles adverse – 57%, qui ne s’est d’ailleurs pas amélioré sur l’ensemble de la partie – 55%. Annonciateur. Entre deux hommes n’hésitant pas à s’envoyer des parpaings à toute berzingue dès la relance, les engagements perdus sont devenus monnaie courante : 18 au total (11 breaks pour Alcaraz en 26 occasions, 7 sur 16 pour Sinner).
Pour envoyer son opposant au tapis, le protégé de Juan Carlos Ferrero a eu quatre occasions de mener deux rounds à zéro. Dont trois consécutives, à 6-3, 6-5, 0-40 sur l’engagement du 13e de la hiérarchie planétaire. Mais neutralisé par une série de premiers services claqués en puissance, il n’a pu les convertir. Avant de se procurer la quatrième grâce à un point ayant enflammé le stade jusqu’en ses fondations : avec un coup façon “chistera”, derrière le dos.
Alcaraz a sauvé une balle de match sur le service de Sinner
Mené 5-3 dans le jeu décisif, Alcaraz a écarté une balle de set à 6-5 avant d’en avoir une cinquième, en vain, à 7-6 et de céder 9 points à 7. Sur un retour de revers gagnant placé brillamment, en contre et long de ligne, par son rival du jour qui pouvait alors fièrement serrer le poing et les dents.
Dur à encaisser pour Alcaraz, mais pas de quoi lui faire baisser la tête et les bras. Creusant l’écart lors du troisième set pour mener 6-3, 6-7⁷, 4-2, il a été repris avant de se détacher à nouveau afin de servir pour le set à 6-3, 6-7⁷, 6-5. Mais cette fois encore, sans avoir de balle set, il n’est pas parvenu à conclure. Puis il s’est écroulé face à un Sinner en feu lors du tie-break : 7-0. Le fameux ascendant psychologique avait changé de côté.
Courant derrière le score dans la quatrième manche, Alcaraz a dû ferrailler pour revenir de 6-3, 6-7⁷, 6-7⁰, 3-5 à 6-3, 6-7⁷, 6-7⁰, 5-5. En sauvant une balle de match sur le service adverse à 6-3, 6-7⁷, 6-7⁰, 4-5. Quelques instants plus tard, au sein stade qui n’en finissait plus d’hurler à s’en déchirer les tympans, il a profité d’une volée manquée par le natif de San Candido – qui a pourtant montré de nets progrès dans ce domaine, et le petit jeu, en 2022 – pour débreaker, puis remporter les deux jeux suivants.
Prochain adversaire : Frances Tiafoe
Lors du dénouement, s’il a craqué le premier en étant mené 3-2 break, l’Espagnol s’est vite repris. Au point de ne plus perdre un jeu pour aller chercher sa quatrième victoire consécutive lorsqu’il a dû passer par une cinquième manche, et la septième en huit matchs disputés dans ce format. En demi-finale, il a désormais rendez-vous avec un Frances Tiafoe, tête de série numéro 2, qui allie le show à l’efficacité depuis le début de la quinzaine.
“Je dis toujours qu’il faut croire en soi”, a réagi le surnommé “Carlitos”, à chaud, en étant questionné sur les occasions manquées puis la balle de match sauvée. “Je n’ai pas cessé d’y croire. Frances (Tiafoe) joue très bien. Tout le monde connaît son niveau. Il a battu Rafa (Nadal, en huitièmes de finale), puis (Andrey) Rublev en trois sets. Je vais profiter de ce match, ce sera ma première demi-finale en Majeur. Mais pour le moment, il est l’heure de se reposer (sourire).”
Cerise sur le gâteau, Carlos Alcaraz pourrait être numéro mondial à l’issue du tournoi. Pour ce faire, une finale lui “suffirait” si Casper Ruud s’inclinait contre Karen Kachanov dans l’autre demie. Sinon, la couronne irait sur celui qui, entre le Norvégien et l’Espagnol, serait sacré roi de New York. Si aucun des deux n’était présent dimanche, Rafael Nadal monterait alors sur le trône laissait vacant par Daniil Medvedev, tenant du titre vaincu par Nick Kyrgios en huitième de finale.
Les autres affiches des quarts de finale à l’US Open (Grand Chelem, USTA Billie Jean King National Tennis Center, dur, 40.560.000 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Frances Tiafoe – Andrey Rublev (N.9) : 7-6 [3], 7-6, 6-4
- Karen Khachanov (N.27) – Nick Kyrgios (N.23) : 7-5, 4-6, 7-5, 6-7 [3], 6-4
- Casper Ruud (N.5) – Matteo Berrettini (N.13) : 6-1, 6-4, 7-6 [4]