Tsitsipas : “Je ne cherche pas à être aimé de tous”
Stefanos Tsitsipas a estimé vendredi, au sortir de son élimination au troisième tour de l’US Open, que toutes les critiques reçues ces dernières semaines étaient injustes.
Stefanos Tsitsipas s’est retrouvé sur trop de fronts à la fois cet été pour ne serait-ce que parvenir en deuxième semaine de l’US Open. Demi-finaliste des Masters 1000 de Toronto et de Cincinnati, il aurait dû arriver à New York avec confiance et prêt à décrocher un premier titre du Grand Chelem.
Mais au lieu de cela, il s’est fait sortir par le prodige espagnol Carlos Alcaraz dès le troisième tour, et a fait les gros titres pour le temps écoulé lors de ses pauses toilettes et pour avoir été accusé par Alexander Zverev d’en profiter pour recevoir des consignes de son père par téléphones interposés.
“Ça montre vraiment le niveau de la personne qui a dit ça”, a lancé Tsitsipas dans une pique clairement adressée à Zverev, ajoutant : “C’était la chose la plus ridicule qu’il n’avait jamais entendue dans ma vie”.
En plus de la polémique, il s’est donc incliné face à un joueur de 18 ans déjà adopté par le public. Y’avait-il pire scénario possible ?
Tsitsipas : “Je sais que toutes ces choses m’ont été reproché sans raison”
Aussi méfiant que jamais sur le sujet, Tsitsipas a rejeté l’idée que l’hostilité évidente du public pendant le match avait eu une incidence sur sa performance. Il ne fait rien de mal en prenant ces pauses et il ne fait pas attention à ce que les gens pourraient en penser.
“Je ne prétends pas que tout le monde m’aime. Je ne cherche pas à être aimé de tous. Chacun peut choisir son joueur favori. Je l’ai ressenti, mais je suis passé outre, parce que les gens ne savent pas. Quand ils ne sont pas vraiment dans le sport et ne savent pas ce qui se passe.”
“Toutes ces accusations sont complètement fausses. Je sais que toutes ces choses m’ont été reproché sans raison. Je prends une pause toilettes comme n’importe quel sportif. La seule chose que j’ai faite, c’est de changer des vêtements trempés pour des vêtements secs. Apparemment, c’est un énorme problème.”
“Personne ne parle d’autre chose, comme les joueurs qui prennent plus de temps pour servir que celui qui est autorisé, ce qui a été un souci pour moi contre ces joueurs, je me refroidissais et perdais mes sensations, je devais attendre plus de 30-35 secondes entre les services que j’avais. Dans l’un de mes matches ici, je devais attendre un très long moment entre les premier et deuxième service. Je ne me suis pas plaint.”
“Il y a ces joueurs dont tout le monde sait qu’ils prennent tellement de temps, mais personne ne dit rien. Je ne sais pas pourquoi tout le monde est contre moi d’un coup, surtout quand d’autres joueurs ne respectent pas les règles et dépassent les 25 secondes autorisées entre les points.”
Tsitsipas : “Je n’ai jamais vu quelqu’un frapper la balle si fort”
Depuis sa défaite en finale de Roland-Garros, Tsitsipas semble être en colère tout et tout le monde quand il foule un court de tennis. Et il a focalisé l’attention sur l’histoire des pauses toilettes, qui n’avait jamais tant fait parler avec lui auparavant. Il n’y a pas de chemin à suivre pour se remettre d’une défaite en finale de Grand Chelem, mais il semble vraiment que Tsitsipas se doive de trouver le sien, et vite.
Il n’est pas apparu fidèle à lui-même cet été, encore moins à New York, et ce n’est pas vraiment une surprise, avec toute cette pression intérieure, qu’il ait fini par exploser. Même si Alcaraz y est pour quelque chose.
“Au début du premier set, il a débuté très fort. Sa vitesse de balle était incroyable. Je n’ai jamais vu quelqu’un frapper la balle si fort. Ça m’a pris du temps pour m’ajuster, pour développer mon jeu en fonction de son style. Ça fait partie de ses matchs où vous avez la sensation d’être en contrôle, mais ça ne tourne pas dans votre sens à la fin.
“J’ai la sensation qu’il a joué à fond dans le cinquième, comme il a joué dans le premier, sans crainte, y allant sur chaque frappe. Je n’ai jamais vu quelqu’un jouer un aussi bon cinquième set, pour être honnête. Le match était à moi, je n’aurais pas dû le perdre. Je dois en tirer les leçons.”
Il est dur de croire que Tsitsipas n’en avait que faire de recevoir tant de défiance du public cette semaine, ainsi que certains joueurs et médias : il est du genre sensible… Oui, il est dans son droit de prendre ces pauses et oui, certains l’ont attaqué de manière injuste. Mais une question reste en suspens : Pourquoi choisirait-il le dernier Grand Chelem de la saison pour aller sur un terrain qui ne fait pas sens ?
C’est regrettable, et cela lui a sûrement coûté un beau parcours à New York, avec toute l’énergie dépensée et les mauvaises énergies autour de lui. Désormais, non seulement il ne gagnera pas son premier Majeur cette année, mais il va devoir se refaire une image pour un sujet sur lequel il n’aurait même pas dû s’attarder. Un US Open difficile dans l’ensemble pour le Grec, et il sera intéressant d’observer comment il en rebondit d’ici la fin de l’année.