Tsitsipas écarte Mannarino, mais se fait huer par le public : “Je n’ai rien fait de mal, donc je ne comprends pas”
Stefanos Tsitsipas s’est qualifié mercredi pour le troisième tour de l’US Open, aux dépens d’Adrian Mannarino, dans un contexte particulier. Hué par le public du stade Arthur-Ashe après une nouvelle pause toilettes, dans la foulée de la polémique avec Andy Murray, le Grec ne comprend pas d’être stigmatisé en suivant les règles.
La quinzaine new-yorkaise de Stefanos Tsitsipas a pris une tournure paradoxale. C’est dans l’intimité du vestiaire, quand il échappe au regard de tous, que le Grec est désormais au centre de l’attention. Tsitsipas a franchi mercredi le deuxième tour de l’US Open, suite à sa victoire contre Adrian Mannarino (6-3, 6-4, 6-7, 6-0).
Mais la conférence de presse d’après-match du n°3 mondial n’a tourné quasiment qu’autour de sept minutes de cette soirée où les pluies diluviennes tombées sur New York avaient déjà détourné l’attention des résultats : les sept minutes passées dans les entrailles du stade Arthur-Ashe, entre la fin du troisième set et le début du quatrième.
Tsitsipas n’est pas homme à se laisser dicter sa conduite par le qu’en-dira-t-on. Deux jours après la polémique née des pauses toilettes prises par le Grec lors de son match épique face à Andy Murray, il n’a pas dérogé à ses habitues dans la foulée de la perte de la troisième manche, au bout d’un tie-break mal négocié. Tsitsipas a réuni toutes ses affaires pour se diriger vers les vestiaires. Il en est ressorti sept minutes plus tard, sous les huées d’un public forcément influencé par les événements et les réactions des 48 dernières heures.
“Je n’ai rien fait de mal, donc je ne comprends pas”, a soufflé Tsitsipas en conférence de presse, au sujet de la réaction des spectateurs. “Les gens aiment le sport, ils viennent voir du tennis. Je n’ai rien contre eux, je les adore. Mais certains ne comprennent pas, c’est tout. Ils n’ont pas joué au tennis à haut niveau comprendre les efforts et la difficulté que c’est de faire ce que l’on fait. Parfois on a besoin d’une petite coupure.”
Tsitsipas : “C’est important pour moi de prendre cette pause. Peut-être pas pour quelqu’un d’autre”
Encore une fois, Tsitsipas s’est réfugié derrière le règlement, qui autorise deux pauses toilettes par joueur lors d’un match en cinq sets, sans spécifier de limite de temps. Il a aussi regretté que Murray, et d’autres lui ayant emboîté le pas, s’exprime publiquement sur le sujet : “Depuis que je suis enfant, mes parents m’ont appris à ne pas mêler des affaires des autres, et à me concentrer sur moi, sur ce que je dois faire.”
Mais surtout, Tsitsipas estime que ses passages par les vestiaires lui sont nécessaires. “Premièrement, vous êtes moins lourd, avec toute la sueur. Vous vous sentez comme neuf, vous êtes frais, et vous n’avez plus toute la sueur qui vous gêne et coule sur votre visage, sur vos doigts, partout sur votre corps. Vous vous sentez mieux. C’est important pour moi de prendre cette pause. Peut-être pas pour quelqu’un d’autre. Et chacun prend le temps dont il a besoin. J’essaie d’être aussi rapide que possible. Parfois j’ai besoin d’un peu plus de temps. C’est tout.”
A Cincinnati puis à new York, mardi, Alexander Zverev a aussi largement insinué que cette séquence lui servait pour recevoir des conseils de la part de son père.
27 aces pour Tsitsipas, un record en carrière
Sur le court aussi, Tsitsipas essaie de ne pas s’éterniser. Il a fait ce qu’il fallait pendant deux manches pour expédier Mannarino, qui effectuait à New York son retour à la compétition, deux mois après avoir quitté Wimbledon sur une blessure au genou droit. Un break au début de chaque set, aucune balle de break concédé, trois petits points perdus derrière sa première balle : c’était du solide, et le Grec n’avait mis que 70 minutes pour empocher les deux premières manches.
Mais Mannarino s’est accroché dans la troisième, pour pousser Tsitsipas dans un tie-break au cours duquel il a commis plus de fautes directes que le Français. Celui-ci n’a toutefois pas tenu la distance. Le genou s’est mis à couiner, avec déjà les cinq sets de son premier tour gagné contre Pierre-Hugues Herbert dans les jambes, et le 44e joueur mondial a explosé dans le quatrième set. Ce dont son adversaire a profité pour dérouler.
Auteur de 27 aces, un record en carrière, Tsitsipas peut désormais se tourner vers un nouveau choc dans son tournoi. Après le vétéran Murray, c’est la pépite Carlos Alcaraz qui se présentera sur sa route au troisième tour. Un duel alléchant au possible sur le papier, dont le seul aspect sportif suffira largement à attirer l’oeil. De là à faire oublier de décompter les secondes que passera éventuellement le Grec aux vestiaires entre deux sets, ce n’est pas certain. Ainsi ira la vie de Tsitsipas dans cet US Open 2021.
Le point sur la journée de mercredi dans le tableau masculin
- Les têtes de série qualifiées mercredi (2e tour) : Daniil Medvedev (N° 2), Stefanos Tsitsipas (N°3), Andrey Rublev (N° 5), Diego Schwartzman (N°11), Félix Auger-Aliassime (N° 12), Roberto Bautista-Agut (N°18), Daniel Evans (N°24)
- Les têtes de série éliminées mercredi (2e tour) : Casper Ruud (N°8), Grigor Dimitrov (N°15), Cristian Garin (N°16)
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