Serena Williams : “Plus je joue, plus je sens que j’ai encore ma place, alors c’est difficile…”
Dans sa bulle, refusant de se laisser envahir pour les émotions, Serena Williams a expliqué comment elle vivait ce dernier tournoi.
Serena Williams est célébrée par la planète et par un public new-yorkais en transe, et pourtant elle a besoin d’être seule afin d’assumer la fin de sa carrière de championne.
L’Américaine confie s’être mise “dans une bulle”, coupée des réseaux sociaux, n’écoutant que d’une oreille l’avalanche de célébrations et de compliments du moment après sa victoire contre Danka Kovinic (6-3, 6-3) lundi au cours d’une des night sessions les plus attendues de l’histoire de l’US Open.
“Je n’aurais jamais pu imaginer ça” (Serena)
“Je n’ai pas encore pris le temps de réaliser l’impact que j’ai eu, de vraiment écouter toutes ces louanges, at-elle déclaré après le match. J’ai plutôt joué profil bas. Bientôt j’aurai tout le temps du monde, alors pour le moment je suis encore là donc je n’y pense pas trop. Je suis reconnaissante d’avoir eu cet impact, je n’aurais jamais pu imaginer tout ça.”
Fêter sa sortie n’est pas son humeur. Serena entend simplement passer l’étape du mieux possible sans se projeter sur la suite. Elle cache à peine, d’ailleurs, combien elle aimerait ne pas avoir à partir.
“Je sais que je suis vague sur le sujet mais je vais rester vague parce qu’on ne sait jamais”
Serena Williams
“Je préfère dire que je vais évoluer loin du tennis car je ne suis pas à un moment de ma vie où je me sens retraitée”, a-telle enchaîné. “J’étais très émue à Toronto et Cincinnati, et ici aussi c’est vraiment très difficile parce que j’aime tellement être sur le court”.
“Plus je joue, plus je sens que j’ai encore ma place en plus alors c’est difficile comme sentiment : partir alors que plus je vais jouer, plus je vais pouvoir briller. Mais il y a plein d’autres choses que je veux accomplir et je sais qu’il est temps.”
Malgré la clarté de ce qu’elle a dit dans Vogue il y a trois semaines, elle a bien du mal à confirmer que cet US Open 2022 est son dernier tournoi : “Je sais que je suis vague sur le sujet mais je vais rester vague parce qu’on ne sait jamais.”
S’imposer face à Danka Kovinic, 80e mondial, est déjà une victoire importante pour l’Américaine, alors maintenant zéro pression. “Tout est du bonus pour moi en ce moment de toute manière, et puis j’ai bien vu cet été que chaque adversaire allait être compliquée. Ce sera encore le cas au prochain tour, même encore pire (contre la tête de série n°2 Anett Kontaveit, ndlr). Alors avoir gagné ce premier match, c’est déjà bien.”
Finalement, c’est son entrée sur le court Arthur Ashe qui a été la chose la plus difficile à contrôler lors de ce premier match. “J’étais bouleversée, le bruit était tellement fort que j’en vibrais. C’était génial, je n’oublierai jamais ce moment et ça veut dire beaucoup pour moi. C’était irréel, je me demandais si je rêvais mais en même temps je devais penser au match qui m’attendait.”
Williams reconnaît avoir du mal à envisager sa vie sans tennis alors forcément dans ses futurs projets elle a en tête de garder un lien avec ce sport. “Je ne sais pas encore comment, mais j’ai le sentiment qu’on a fait trop de chemin ensemble pour se quitter.”
A voir désormais si Kontaveit va faire parler la logique du papier et mettre fin à l’une des plus grandes carrières de l’histoire du sport professionnel, ou bien si la magie Williams peut encore gagner du temps.